L’attaque est rude, sévère, cruelle. Mais ça s’est joué jusqu’à la fin et les termes qui l’accompagnaient, ne venaient ni d’un enfant de cœur ni d’un miséricordieux et pour cause ! Séna Alipui, le député, fâché contre Elliot Ohin, l’ancien ministre togolais des affaires étrangères et 2e vice-président de leur parti UFC, l’a traité de tous les noms dans une vidéo publiée le 19 mai 2023 au motif que ce dernier allait organiser une fraude, soit un congrès sans l’avis du président national, Gilchrist Olympio. Faux, le président national m’a donné son aval, réplique Ohin. L’affaire s’emballe et, comme au congrès du CAR, le congrès UFC est aussi avorté, et le régime RPT-UNIR, accusé.
Notre parti ne tient pas de congrès ce 20 mai 2023. Je tiens à vous rassurer qu’une fois de plus et une fois de trop, il s’agit d’une véritable fraude. La réalité est que le président national à la suite de la visite du Bureau directeur élu (…), il a été convenu qu’un comité de quatre (04) personnes travailleraient sur l’organisation du congrès chapeauté d’un côté par Monsieur Jean Claude Homawoo et de l’autre, par Monsieur Ohin. Nous n’avons même pas encore fini ou tenu une véritable réunion où tous les membres de ce comité sont en place puisque bien entendu je suis en déplacement, qu’on nous apprend qu’un congrès est organisé. Il s’agit comme pour l’affaire de détournement de fond de 14 millions par Monsieur Ohin, du même mode opératoire, passer par derrière, faire de l’abus de confiance, de la fraude en écriture… », a déclaré le député Alipui dans sa vidéo depuis Johannesburg en Afrique du Sud où il disait s’y trouver en mission. « Tous ceux qui s’associent à ce fraudeur, menteur et voleur sont passibles des mêmes sanctions disciplinaires qu’il en cours (…) Ce n’est pas des gens qui détournent vos perdiems, les cautions des candidats et l’argent des délégués dans les bureaux de vote et qui font de la fraude pour devenir président que vous méritez ; vous méritez mieux que ça et, nous allons envoyer ces vieux politiciens ratés qui sont du passif et du passé de notre parti à la retraite. Si ce n’est pas maintenant, c’est pour bientôt », a-t-il ajouté tout en informant l’auditoire que sous l’égide du président national, Gilchrist Olympio, ils prendront les dispositions pour rapidement mettre un terme à cette mascarade, car ce dernier s’est rendu compte que M. Ohin a abusé de sa confiance. Comme réponse du berger à la bergère, l’ancien ministre, Elliot Ohin, 2e vice-président de l’UFC, dit avoir le soutien du président national, Gilchrist Olympio, contrairement à ceux qui pensent qu’ils sont dans l’illégalité ou qu’ils font de la « fraude ». Les réseaux sociaux aidant les deux camps rivaux, dans un entretien que le président de l’Union des Forces du Changement (UFC) a eu avec son 2e vice-président, Elliot Ohin, l’on pouvait attendre M. Olympio déclaré n’avoir « jamais de la vie » envoyé une quelconque correspondance à M. Payadowa Boukpessi, Ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, qui aurait dépêché des forces de sécurité au siège de l’UFC pour interdire la tenue du congrès.
Encore le Ministre Boukpessi… !
Accusé à tort ou à raison d’être dans un coup politique en soutenant un candidat en lice pour la présidence du CAR, un congrès de ce parti finalement tourné en fiasco, le nom du ministre Boukpessi est encore cité dans les affaires politiques internes d’un autre parti de l’opposition, notamment l’UFC. Selon les informations, c’est le ministre Boukpessi qui, à la suite d’un courrier signé du président national de l’UFC, a donné l’ordre aux forces de sécurité d’empêcher la tenue du congrès du 20 mai dernier. Joint au téléphone dans la matinée du 21 mai par la rédaction du journal La Manchette, M. Ohin retrace les faits : « Une heure avant que le ministre (Boukpessi) ne m’appelle, le président national du parti, m’a appelé pour me demander d’aller de l’avant… Après, je suis allé voir le ministre qui m’a montré une lettre (d’interdiction du congrès, ndlr), je lui ai demandé une copie de la lettre, mais il ne me l’a pas donné. Ce qui administrativement peut se faire. Je l’ai eu à 16h24 (au téléphone, ndlr) et, je ne l’ai rencontré qu’à 18h et quelques », explique Elliot Ohin, le 2e vice-président de l’UFC qui émet des doutes sur le courrier à lui montrer par le ministre. « La signature (sur le courrier, ndlr) est bizarre », dira-t-il plus tard dans un entretien avec son président, Gilchrist Olympio.
Gilchrist, la clé de l’énigme « Il y a un jeu qui se fait. Ces gens du RPT ne veulent pas que vous fassiez le congrès, surtout toi (Elliot, ndlr). Jamais de la vie je n’ai signé un courrier interdisant le congrès (…) Je n’ai pas vu Boukpessi. C’est Boukpessi et Homawoo qui font ce jeu (…) Il y a un truc politique en dessous », fait observer M. Olympio dans un entretien téléphonique qu’il a eu avec Elliot Ohin avant de conclure : « Je n’ai rien signé ». Plus tard, dans un autre message audio publié sur les réseaux sociaux par une militante des premières heures du parti UFC, celle-ci laissait entendre que c’est Gilchrist Olympio, le président national qui a signé les deux lettres dont celle interdisant le congrès du 20 mai. Ensuite, elle s’en est prise au camp Ohin qui jubilait après avoir écouté le contenu de l’entretien téléphonique avec le président national. En fin, elle s’est emportée contre Elliot Ohin d’avoir laissé partager l’entretien avec son « patron » sur les réseaux sociaux. Quant à Séna Alipui, dans une nouvelle vidéo, il s’est félicité de l’échec du « coup de force déguisé » et a rassuré les uns et les autres de la tenue prochaine du congrès UFC dans de meilleures conditions. Elliot Ohin tient presque le même discours en attendant de voir clair dans tout ce qui a concouru au report forcé du congrès extraordinaire du 20 mai. Face à une telle situation, seul Dr Gilchrist Olympio, le président national de l’Union des Forces du Changement (UFC) saura éclairer la lanterne de tous, en situant l’opinion sur le camp dont il apporte son fort soutien pour prendre la direction du parti. Car, à l’allure où vont les choses, surtout avec l’énigme de lettres signée et non signée et un congrès avorté, l’UFC risque de disparaître sur la scène politique togolaise si ce n’est déjà le cas.
Source: La Manchette