Les funérailles de l’homme d’affaire togolais Bertin Sow Agba se déroulent actuellement à Accra au Ghana.
En ce jour, Ferdinand Ayite, le Direceteur de publication du bihebdo L’alternative, en exil depuis quelques mois, rend un vibrant hommage à l’illustre disparu.
Il dit avoir du mal à s’en remettre depuis le 18 mai, date du décès de l’homme d’affaire en Afrique du Sud.
« Je ne sais pas combien de messages je posterai aujourd’hui pour te dire merci et honorer ta mémoire. Depuis le 18 mai, j’ai du mal à me remettre.Quand j’ai lancé un appel au secours la nuit du 4 mars suite à mes déboires à la frontière, mon passage au SCRIC et le retour musclé à la maison avec tout le quartier infesté d’indics, tu étais le tout premier à réagir, même si tu étais souvent occupé. Avant même que les autres ne réagissent, tu avais déjà pris mon cas en charge. Tu m’as dit, Ferdinand, « quand j’avais des soucis, tu faisais partie des rares journalistes à me soutenir malgré toutes les menaces, t’inquiète je vais te sortir de là ». Ensemble, toi et moi, nous avons pu nous organiser, déjouer tous les plans et organiser ma sortie du pays en un temps record. Alors que mon passeport avait fait l’objet d’un signalement dans deux aéroports de la région, tu as tout fait pour me faire monter dans un avion. Je ne cesserai jamais de te dire merci pour ta disponibilité et ton accessibilité.
Lorsque nous nous rendions à Johannesburg pour la conférence des journalistes d’investigation, même en ton absence, tu nous demandais d’aller à ton domicile à Sandton et d’en disposer comme on voulait. Tu me disais toujours, sans flatterie, que je suis l’un des meilleurs journalistes togolais que tu connaissais. Tu n’étais pas politique, mais tu apportais discrètement ton soutien pour le changement. Tu n’hésitais pas à me faire appel parfois pour aller expliquer la situation du Togo. En 2020, toi, moi et d’autres responsables politiques, dont je tais les noms, avons fait le tour de la région pour expliquer à certains décideurs la réalité politique du Togo et la nécessité de ne pas laisser passer cet hold-up de 2020. Tu le faisais avec tes moyens, par amour pour le pays.
Je suis triste de constater qu’aucun de ces acteurs que tu soutenais n’est présent à la cathédrale à Accra où ta messe de requiem se déroule actuellement. Ce n’est pas grave. Et tous ces centaines de démunis et orphelins dont tu prenais les frais d’étude en charge au Togo ? Comment vont-ils s’en sortir ? Passer de l’autre côté est une certitude, ouf, pour chacun de nous. Mais te voir là à l’église me fend le cœur, car moi, je te dois la vie.
Nous continuons de prier pour toi, ta femme, tes enfants et tes proches. Repose en paix. Ferdinand, ton ami dont tu as sauvé la vie. »