Nous sommes en 2023, plus de 63 ans après les indépendances, c’est la France qui vient encore faire un prêt de 70 milliards de FCFA pour réhabiliter les hôpitaux publics. Et comme toujours ces genres d’accord suivent le processus classique à savoir que l’entreprise Ellipse Project chargée d’exécuter les travaux est française, les ingénieurs viendront de l’extérieur et au bout du compte 60% de ce financement repartira à l’extérieur.
Il y a quelques années c’est la coopération française qui a réhabilité la morgue de Kara, la ville originaire de Faure Gnassingbé. Même nos morts ce sont les blancs qui nous aident à les conserver. Voilà comment l’infantilisation de l’Afrique continue. Au Togo si on lance une lutte sans merci contre la corruption, on trouvera facilement ces 70 milliards dans les poches de quelques barons. On préfère aller faire un prêt auprès de la France que les contribuables vont payer après. Pendant qu’on sollicite la France pour réhabiliter les hôpitaux publics, des ministres de ce même régime sont devenus des panafricanistes chevronnés. Pendant qu’on mobilise des centaines de millions pour engloutir dans un sommet bidon sur le panafricaniste, on se précipite auprès de l’ancienne métropole pour prendre des dettes pour réhabiliter les hôpitaux.
Au Togo les hôpitaux publics sont dans un état délabré. Si on exclut le travail énorme des églises à travers leurs structures à savoir hôpitaux d’Afagnan( catholique) Agou-Nyogbo ( presbyterien) , Mango (américain), Elavagnon ( Ordre de Malte) Datcha ( catholique religieuse), Glei ( Adventiste ophtalmologie) , Tsiko ( Baptiste mission ABWE) Timbou ( Allemand); le reste du territoire est un désert médical. Et pourtant ce pays regorge des ressources inimaginables. A croire qu’en Afrique être Président pour certains c’est aller à des conférences, marcher sur le tapis rouge avec une horde de militaires armées jusqu’aux dents avec des lunettes noires. Aucune vision. Si en 2023 c’est la France qui vient réhabiliter nos hôpitaux il y a de quoi avoir honte. Le problème de l’Afrique c’est parfois nous-même. C’est bien dommage.
Ferdinand Ayité