Dans la préfecture de Wawa, plus précisément Wawa 3, la tension est latente. Elle pourrait dégénérer à tout moment à cause des faits et gestes d’un seul homme : Fiatuwo Sessenou, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Cadre de Vie, natif du milieu. Sa volonté de voir Okou érigé en chef-lieu au détriment de Klabè-Foukpa fragilise la cohésion sociale entre ces deux cantons frères.
A la suite du fameux congrès de l’Union pour la République (UNIR) en octobre 2017, le parti s’est lancé dans une vaste campagne de maillage du territoire. Les cadres du parti prennent d’assaut leurs localités. C’est ainsi que le lundi 21 mai 2018, le ministre Fiatuwo Sessenou, dans le cadre de la « Formation politique des militants et militantes des comités de base » est descendu à Okou pour dit-on, « rencontrer les responsables des comités de base. Il s’agit d’une formation politique en vue de renforcer les capacités d’organisation et de travail de ceux-ci », peut- on lire sur les réseaux sociaux. Le message que les populations de Klabè-Foukpa attribuent à Fiatuwo Sessenou précise que « La formation a regroupé le comité communal Wawa 3, le Comité cantonal d’Okou, Comité cantonal d’Ounabé, le Comité cantonal de Doumé, le Comité cantonal de Klabè-Foukpa, le Comité de zone de Zogbézo ». Mais selon les populations de Klabè-Foukpa, les choses ne s’étaient pas bien passées.
Elles accusent Fiatuwo Sessenou d’être le principal instigateur. « C’est le ministre Sessenou qui a regroupé certains pour une formation dans le Wawa 3 à Okou. Il nous a fait appel, mais nous n’avons pas pris part, y compris nos ressortissants de Lomé. Parce que nous ne reconnaissons pas Okou comme chef-lieu. Mais à notre grand étonnement, il a publié que les membres de notre localité étaient présents », s’offusque un natif de Klabè-Foukpa. Il rappelle que le ministre n’était pas à son premier coup de mensonge. « Il (Ndlr, Fiatuwo Sessenou) a dit que nous n’avons pas de marché. Ce qui est faux car nous avons fait une levée de fonds afin de rénover notre marché et c’est ce qui est fait », fait-il savoir tout en soulignant d’autres activités entreprises par les natifs de Klabè-Foukpa. « Nous avons également fait des cotisations afin de doter notre localité de courant électrique. Et bientôt la CEET va bientôt installer des poteaux électriques », fait-il observer.
Visiblement, Fiatuwo Sessenou s’active avec sa casquette de ministre UNIR en niant toutes ces réalisations et préfère mettre à mal la quiétude de la localité. Ce qui fâche. Puisque selon le natif de Klabè-Foukpa, « les communes ne sont pas encore officiellement notifiées. Seule celle de Klabè-Foukpa est à titre provisoire », rappelle-t-il. Mais Sessenou fait des pieds et des mains pour faire d’Okou le chef-lieu de Wawa 3. Jusqu’où ira-t-il ? Lui seul peut le savoir.
A Klabè-Foukpa, la tension couve et pourrait faire resurgir les évènements de février dernier. « Au matin du 5 février dernier, les populations de Klabè-Foukpa, canton situé à 58 km d’Atakpamé, ont bloqué la route Atakpamé-Badou parce qu’elles sont remontées contre la tentative de spoliation du chef-lieu de la commune de Wawa3 attribué à leur village par le ministère de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales. Selon les protestataires, c’est le ministre Fiatuwo Sessenou de l’Urbanisme et de l’Habitat, cadre du milieu, qui est en train d’œuvrer activement pour que Klabe-Foukpa soit dépossédé de ce titre en faveur d’Okou », écrivions-nous dans notre parution de N° 678 du 6 février 2018.
Source : L’Alternative