Ce n’est un secret pour personne. La crise politique qui secoue le Togo depuis un an a pour centre d’intérêt Faure Gnassingbé. Doit-il se présenter ou non à la présidentielle de 2020 ? Voilà toute la question qui met en ébullition tout le Togo depuis août 2017, occasionnant 22 morts, un millier de blessés, selon un récent rapport publié par la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH). La CEDEAO n’a pas pu se prononcer sur la question.
La feuille de route pour la sortie de crise au Togo issue de la 53e session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO à Lomé n’a pas dit si Faure Gnassingbé peut se présenter à l’élection présidentielle de 2020 ou non. Mais au parti au pouvoir, on se réjouit déjà pour ces recommandations à travers lesquelles, à en croire le Délégué national du Mouvement des Sages pour UNIR (MSU), Charles Kondi Agba, l’institution communautaire vient donner une leçon de « démocratie avec grand D » à la classe politique togolaise.
Pour Charles Kondi Agba, la décision sur la candidature ou non de Faure Gnassingbé ne relève pas de la compétence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO. Même la modification de la Constitution, notamment la limitation du mandat présidentiel, poursuit-il, ne peut empêcher son champion de rempiler pour un quatrième mandat. « Lorsqu’on modifie une constitution, cette nouvelle gère l’avenir, elle ne gère pas ce qu’il s’est passé. Dans aucun pays, une loi n’est rétroactive », dit-il.
Autrement, même si ces réformes venaient à être adoptées (limitation des mandats à deux), il faut remettre le compteur à zéro pour le candidat d’UNIR qui peut faire encore deux nouveaux mandats. Les Togolais devront supporter Faure Gnassingbé jusqu’en 2030, à en croire Charles Kondi Agba.
Comme l’a recommandé la CEDEAO, il estime que la révision constitutionnelle se fera par les députés au 4/5 à l’Assemblée nationale ou par référendum si cette majorité n’est pas atteinte au parlement. D’ailleurs pour lui, les propositions contenues dans la feuille de route ont déjà fait l’objet d’adoption à l’Assemblée nationale par les 2/3 des députés.
« Les 62 députés de UNIR ont déjà voté des résolutions de ce genre-là. Autrement dit, à UNIR, nous étions déjà prêts et nous le sommes toujours », soulève ce vétérinaire, cadre d’UNIR.
« Comme tous les Togolais, nous avons eu le souffle en attente. Voilà des Togolais qui n’arrivent pas à s’entendre. J’apprécie positivement les recommandations faites. Les chefs d’Etat ont dit la norme et s’il y a une crise ailleurs, ces décisions doivent pouvoir s’appliquer », ajoute-t-il.
Visiblement, le Togo n’est pas encore sorti de l’ornière eu égard à cette réaction. Les choses vont toujours buter sur la personne de Faure Gnassingbé au fur et à mesure que la situation évoluera. En somme, la CEDEAO n’a encore rien fait.
I.K
icilome