Les centres hospitaliers du Togo souffrent le plus souvent de la mauvaise gestion faite par leurs responsables. Malgré leur mission qui est celle de guérir les maux, ils sont loin du compte. Même les initiatives louables finissent par échouer, les magouilles étant érigées en règle.
Le Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio, le plus grand « hôpital » du Togo, est gangréné la corruption, la mal gouvernance, les abus en tout genre, comme l’administration togolaise toute entière, avec en tête la présidence du pays sous Faure Gnassingbé
Le Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio, le plus grand « hôpital » du Togo, est gangréné par la corruption, la mal gouvernance, les abus en tout genre, comme l’administration togolaise toute entière, avec en tête la présidence du pays sous Faure Gnassingbé | Archives : 27avril.com
Il y a quelques mois, les responsables du Centre Hospitalier Universitaire Sylvanus Olympio ( CHU-SO ) ont décidé d’œuvrer pour la réduction des mauvais comportements au sein dudit hôpital. Des sanctions devraient être appliquées contre ceux qui par des manières frauduleuses s’enrichissent sur le dos des patients. « Le premier responsable du CHU-SO a décidé, comme on le fait dans les garnisons militaires, d’afficher les noms du personnel qui font des pratiques de malversations telles que la vente des produits et du matériel d’opération aux parents des patients, la perception directe des fonds suite à une prestation de soins par le personnel, l’encaissement des fonds des hospitalisations et de l’oxygène, etc. On peut comprendre sa décision », explique la source.
Ainsi, plusieurs agents ayant été responsables des magouilles ont vu leurs noms affichés sur un tableau situé dans le grand hall de l’entrée de la Direction du CHU-SO. A côté des noms, figurent les montants à rembourser par les fautifs. Les contraventions, si on peut ainsi les nommer, se situent entre quinze mille (15.000) et deux millions quatre cent mille (2.400.000) francs CFA pour les plus audacieux. Une initiative qui a été saluée par le personnel soignant. « Quand nous avons appris l’existence de cette liste, nous avons salué la décision. Nous nous sommes dit que cela va dissuader ceux qui rançonnent encore les malades alors qu’ils sont appelés à leur prodiguer des soins. C’est contre l’essence même de notre profession. Tout le personnel est partant pour les sanctions qui vont contribuer à la diminution des malversations », assure un agent.
Mais très vite, cette initiative va connaître un premier couac et ceux qui y ont cru vont être déçus par les manœuvres de ceux-là mêmes qui ont mis en œuvre cette forme de dissuasion. Dès le début du mois de février, plusieurs voix se sont élevées pour que l’affichage des noms, mêmes ceux qui sont proches des responsables du CHU-SO se poursuive. Et pour cause, une personne accusée d’avoir indûment perçu des sommes des parents d’un patient n’a pas été inquiétée par l’administration de cet hôpital. Pourtant, elle a été à maintes reprises interpellée par ses collègues à cause de ses mauvais comportements.
Pour se soustraire de cette obligation de rendre ce qu’il a pris aux patients, il a entrepris des démarches en coulisses. Ainsi, depuis près de trente (30) jours, son nom n’a pas été affiché parmi les « fraudeurs ». Selon les informations, il a perçu plus d’un million (1 000 000) francs CFA. Ceux qui ont vu leurs noms inscrits par les mauvais agents, mais aussi l’ensemble du personnel de cet hôpital dénoncent la volonté de la direction de couvrir « les gros poissons ». « La question que les collègues se posent est de savoir si avec cette situation, le premier responsable de l’hôpital peut poursuivre sa politique de sanction des agents « corrompus » puisqu’il est lui-même souillé en cautionnant quelqu’un qui a dépouillé ses patients. Il s’est fait prendre par le piège qu’il a posé lui-même en voulant couvrir les gros poissons et ceux qui lui sont proches », s’indigne notre interlocuteur.
Il nous revient que le personnel et les syndicats se mobilisent pour exiger une meilleure clarté dans les sanctions infligées aux agents qui usent de malices pour soutirer de l’argent aux patients.
Source : [02/03/2016] G.A., Liberté