A consulter le rapport national de l’ONG Les Amis de la Terre-Togo sur l’utilisation au Togo du chlorpyrifos, on se dit qu’il y a de quoi parer au plus pressé. Publié le 16 juin 2023, ce rapport révèle tout sur ce pesticide chimique homologué au Togo en 2017, mais dont les effets dévastateurs sur la santé des citoyens donnent des sueurs froides. « Entre 2020 et 2021 au Togo, il a été importé au Togo sept (07) tonnes de chlorpyrifos (selon la Direction de protection des végétaux, DPV). Cette quantité peut être revue à la hausse, si l’on prend en compte le circuit informel de distribution de pesticides », a fait savoir ce rapport de 72 pages qui souligne par ailleurs que le Togo est « exclusivement importateur de pesticides dont le chlorpyrifos » appliqué « pour lutter contre les nuisibles sur plusieurs cultures, qu’il est utilisé sur les cultures vivrières et maraîchères, en particulier, celles de tomates ». Les conséquences sont sans appel : brûlures, ou irritations de la peau, intoxications aigues avec des signes comme les maux de ventre, fatigue, maux de tête, rhume, nausée, vomissement, vertige, troubles respiratoires, troubles digestifs, toux, fièvre, diarrhée, manque d’appétit, faiblesse sexuelle et infertilité surtout masculine, mal formation congénitale ou fœtale, impact sur le système humanitaire chez les enfants et personnes âgées, coma ou décès (en certaines circonstances) chez la personne exposée…
Autant de maux énumérés dans ledit rapport, via lequel Elorm Kokou Amegadze, Directeur Exécutif des Amis de la Terre invite « les autorités à réfléchir sur la question et à penser à l’utilisation des produits alternatifs qui sont d’ordre biologique mais aussi pour limiter les dégâts ». On passera sous silence les impacts sur l’environnement, l’air, l’eau, le sol, la biodiversité de ce qu’il convient d’appeler poison. En guise d’alternatives, l’ONG Les Amis de la Terre-Togo propose une agriculture intégrée, avec utilisation d’intrants agricoles organiques biologiques ; la promotion de systèmes d’agroforesterie ; le renforcement des actions de formation et de sensibilisation des acteurs sur l’agroécologie ou sur l’agriculture biologique. Reste à savoir ce que fera Katari Foli-Bazi, ministre de l’Environnement et des Ressources Forestières forestières de ce rapport.
LE CORRECTEUR