Coup d’essai, coup de maître ! Faure Gnassingbé emboîte fort bien le pas à son parrain dictateur déchu Blaise Compaoré, et même à son géniteur dictateur Gnassingbé Eyadema. En matière de médiation bien sûr ! Les deux anciens chefs d’Etat étaient connus comme des pyromanes-pompiers, pardon, des médiateurs hors-pairs dans la sous-région et même sur le continent.
Comme le dirait l’autre, ils étaient comme des cubes Maggi et étaient dans toutes les sauces en Afrique. Ceux-ci ont certainement inspiré leur fiston Faure Gnassingbé qui se révèle comme un brillant « médiateur en devenir ».
Faure Gnassingbé vient de faire ses premiers pas en médiation dans la crise ou la révolution qui a emporté Blaise Compaoré. Il a été désigné concomitamment avec le président sénégalais Macky Sall par la CEDEAO pour faciliter la transition au Burkina Faso. Le résultat serait effarant. En tout cas, à en croire le site de propagande du régime, republicoftogo.com, sous la houlette de Faure Gnassingbé « le dialogue progresse au Burkina Faso ».
Sauf que sur Rfi hier, c’est seulement Macky Sall qui a été interviewé. Mais Faure Gnassingbé serait donc en train de réussir là où d’autres ont échoué. Peut-il en être autrement ? N’est-il pas le fils du père ? Depuis qu’il a capté le pouvoir il y a 9 ans, tous ses faits et gestes quotidiens ressemblent « faure » étrangement à celui de son géniteur. Il n’a de cesse de jouer à l’apprenti dictateur et maintenant il se lance dans la médiation. A père médiateur, fils « médiatin » !
Le reproche régulièrement fait aux satrapes africains qui s’accrochent au pouvoir comme des chauves-souris est qu’ils ne savent pas où aller ou quoi faire après avoir quitté le pouvoir. La seule solution qui s’offre à eux est de s’y incruster. On sait que Faure Gnassingbé, lui, ne chômera pas quand il viendra à raccrocher. Le métier de « médiateur » s’ouvre grandement à lui. Tout laisse à penser qu’il a un avenir très prometteur dans son nouveau job. Alors, on a une proposition lumineuse à lui faire. Pourquoi ne quitterait-il pas démocratiquement le pouvoir au terme de ses deux mandats pour se consacrer à la résolution des crises sur le continent ? Il aura la reconnaissance de la communauté internationale au lieu de vouloir jouer au dictateur impénitent pour finalement finir à la Gbagbo. Il a le choix.
Source : [15/11/2014] Liberte Togo