Les grands oubliés du message de vœux du président de la République togolaise, Faure Gnassingbé : ce sont les prisonniers politiques. Alors que leurs proches et familles attendaient un geste venant du président de la République en cette fin d’année, ils ont été royalement déçus par le message du N°1 togolais. Aucune remise de peine ni grâce présidentielle n’a été annoncée par Faure Gnassingbé.
Le Togo est sous le feu de la rampe de l’actualité ces derniers temps en raison d’un nombre croissant de prisonniers politiques dans ses geôles, en tout plus de 113 selon les décomptes des organisations de défense des droits de l’homme.
Récemment, le Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, Antony Blinken, a déclaré que « les pays qui détiennent des prisonniers politiques, ils créent des climats de peur et d’autocensure, et il ils étouffent la participation politique », « c’est pourquoi, a-t-il poursuivi, il est important que tous les pays s’opposent fermement à la détention de prisonniers politiques-peu importe où ils sont détenus-et qu’ils travaillent ensemble pour les libérer ».
Au Togo, ils sont nombreux ces prisonniers politiques qui croupissent à la prison civile de Lomé : Dimon Oré, Paul Missiagbéto, et le dernier en date Jean-Paul Oumolou. L’année dernière, 7 d’entre eux ont rendu l’âme et d’autres encore sont en ce moment hospitalisés.
Parmi les malades figurent Jean-Paul Oumolou, comme nous l’a confirmé son avocat joint la semaine dernière. Oublié dans les locaux des services de renseignements depuis sa détention intervenue le 4 décembre 2021 et malade, JPO comme le surnomme ses proches, s’est rappelé le 20 décembre dernier qu’il y a 17 ans, le 4 décembre 2004, il avait été arrêté à Lomé alors qu’il défendait la cause de ces camarades étudiants de l’Université de Lomé.
Dans une note écrite à la main sur une boite de cigarette, Jean-Paul Omolou se rappelle au souvenir des Togolais. « Il y a de cela 17 ans que j’étais kidnappé, torturé brutalement et arbitrairement incarcéré …parce que je défendais la cause les droits des étudiants togolais, Aujourd’hui encore, me voici enfermé sous brimades dans des conditions intenables au SCRIC depuis 47 jours, suite à un enlèvement brutal et à des tortures dignes de sauvageries médiévales…parce que je défends les droits ! Que Dieu sauve enfin notre peuple ! », écrit-il.
Pendant que ces acteurs politiques et activistes sont privés de liberté, leurs anciens compagnons se livrent une guerre sans merci qui les éloigne du combat pour la liberté et le bien-être de la population togolaise.
source : togoscoop