Les candidats à la présidentielle de 2020 sont tenus de formaliser leurs candidatures, entre le 27 décembre de l’année finissante et le 8 Janvier 2020, auprès de la Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni). C’est ce qu’a annoncé, il y a quelques jours, l’institution que dirige Tchambakou Ayassor. En somme 13 jours qui se révèlent déterminants pour la suite du processus électoral.
L’heure du rassemblement
Le premier tour de la présidentielle de 2020 est prévu le 22 Février. Mais déjà, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a informé, au travers d’un communiqué en date du 13 décembre dernier, l’opinion nationale et toute personne désireuse de faire acte de candidature que les dossiers de candidature et le formulaire de déclaration de candidature dûment rempli doivent être déposés au siège de ladite institution à partir du 27 décembre 2019, tous les jours ouvrables de 07h30 à 17h30 contre récépissé. Par ailleurs, la date de clôture des dossiers, informe toujours la Ceni est fixée au 08 janvier 2020 à minuit. Ainsi, vient de sonner, l’heure du rassemblement pour le prochain scrutin présidentiel qui actera soit la continuité, soit le changement au sommet de l’Etat.
13 jours…
C’est dire donc que tous ceux qui aspirent briguer la magistrature suprême disposent donc de 13 jours pour formaliser leurs intentions. Et dans le lot des potentiels candidats, figure le président sortant, Faure Gnassingbé qui achève ainsi 15 ans à la tête du Togo. Ceci, après avoir pris les rênes du pays sur un plateau d’or maculé, en Février 2005, par le truchement de l’armée, à la faveur du décès de son géniteur, feu Gal Gnassingbé Eyadema qui aura, lui, comptabilisé 38 ans.
… Plus que déterminants
Dans treize (13) jours donc, les togolais seront situés sur les différents appels aussi bien des convoitant que d’autres vuvuzelas en faveur d’un quatrième mandat de Faure. Un appel pressant qu’ils motivent par la nécessité de donner à celui qu’ils présentent comme leur champion, la chance de poursuivre non seulement sa politique des grands travaux qui, soulignons- le, auront permis de d’endetter plus le pays, mais aussi «sa politique de développement et de paix». Une réponse favorable de l’intéressé à cet appel déterminera, à bien d’égards, l’allure que prendra le processus.
En effet, accepter briguer une nouvelle mandature sera pour Faure Gnassingbé, une manière implicite d’attester un processus vicié et corrompu. Surtout lorsqu’on sait que sous nos tropiques, il est rare pour les chefs d’Etat d’organiser et perdre les élections à l’exception de quelques exemples typiques comme la Sierra Léone pour sa dernière présidentielle, la Gambie avec Yahya Jammeh ou encore le Sénégal en 2014 avec Wade. Ceci, au péril des libertés individuelles et autres droits humains souvent bâclés en de telles circonstances, dans la seule intention de conserver le pouvoir. Ainsi donc, une candidature de Faure en 2020 donnnerait raison aux critiques qui voient en la réforme constitutionnelle de mai 2019, un outil juridique actant deux nouveaux mandats pour Faure, partant de 2020. En exemple, la retouche de l’article 101 qui donne pleine et entière latitude au Président de la République de choisir le président de la Cour Constitutionnelle. Et dans ces conditions, il est fort à parier sur l’évidence qu’il ramène les mêmes pions, sinon d’autres quidams pires que ceux déjà vus et connus.
Mais en même temps, ces 13 jours qui ramènent au chiffre 13 visiblement hautement symbolique dans l’histoire politique du Togo constituent une aubaine pour l’opposition de jouer ses dernières et ultimes cartes susceptibles de provoquer l’alternance. C’est dire donc la période de dépôt des candidatures est particulièrement déterminante pour ce processus électoral qui sera soldé, le 22 février 2020, par le premier tour de la présidentielle.
Source : Fraternité N°341 du 18 décembre 2019