La plupart des panafricanistes populistes ont la nationalité occidentale ou quittent le continent pour venir en Occident.
Dans leur périple migratoire, ils s’abstiennent surtout d’atterrir en Russie.
Il y a une raison fondamentale en cela: les Occidentaux ont théorisé le racisme et ceux qui l’appliquent le mieux sont les Russes et leurs anciennes colonies des Balkans.
Vous en doutiez? Faites alors un tour en tant qu’Africain dans cette partie du monde.
Ceci dit, Dubois le concepteur du panafricanisme sait exactement où il veut conduire le peuple africain: l’émancipation des Africains sur leur lieu de déportation et la souveraineté de l’Afrique.
L’objectif du mouvement est donc en premier lieu, l’épanouissement des esclaves africains.
Voilà d’ailleurs pourquoi les résolutions de la Première Conférence font mention des droits des Africains dans les pays colonisateurs.
Un autre point important des exigences est la nature du partenariat qui doit être noué entre l’Afrique émancipée et ses anciens maîtres colonisateurs.
La Conférence reconnaît implicitement que les anciens peuples colonisés et colonisateurs sont liés par l’histoire et qu’il est de bon ton que les deux entités établissent de bonnes relations.
Le rapprochement chemin faisant des leaders panafricains et l’Union Soviétique est une démarche de solidarité entre les peuples qui vivent “la même situation” (prolétaires dominés et Africains dominés.)
Lénine a utilisé politiquement et habilement cette situation en sa faveur.
À partir de là, les pays de l’Ouest ont vu dans la lutte d’émancipation des peuples noirs, une logique qui alimente aussi la confrontation internationale entre deux blocs.
Les Occidentaux y compris ceux d’entre eux qui soutiennent la libération des Africains ont alors fait marche-arrière et se sont finalement inscrits dans l’affrontement idéologique.
Deux critiques fondamentales sont à établir sur cette alliance avec Lénine:
– La lutte d’émancipation africaine a échoué et l’Afrique est devenue une terre de confrontations idéologiques ( idéologies qui n’ont rien à voir avec l’essence africaine) et de pillage par les puissances coalisées.
– Penser que le prolétariat et la domination exercée sur le peuple africain ont des similarités est une analyse biaisée.
L’histoire a déjà montré qu’il y a eu une stratification des dominés, des esclaves.
Le présent renseigne sur cette erreur d’appréciation que font les Africains: les Ukrainiens qui en réalité n’ont aucun lien historique majeur avec le peuple occidental est aujourd’hui mieux traité que les Africains en Occident.
Ce peuple qui subit l’invasion russe n’a jamais eu à soutenir les Africains.
La Russie de son côté n’a pas levé le petit doigt quand la résolution a été prise d’assassiner le Guide.
Dans les luttes contre le racisme de domination, d’exclusion et de l’exploitation de l’Afrique, nul n’a vu Juifs, peuple russe ou d’autres peuples dominés soutenir vigoureusement l’Afrique.
Les Africains sont par contre prompts à se solidariser et sans aucune réserve avec d’autres peuples ; quand il s’agit de leur rendre l’ascenseur, c’est un pied en avant, deux pieds en arrière de ceux qu’ils soutiennent.
Les néo-panafricanistes doivent donc tirer toutes les leçons du passé qui ont fait que l’Afrique est actuellement dans un état critique.
Déjà, le rapprochement soi-disant stratégique du continent et la Russie que font putschistes africains et panafricanistes populistes est en train de renforcer le racisme structurel contre les Africains partout dans les pays de déportation et d’accueil.
Sur le plan politique, des tactiques sont actuellement en expérimentation dans les laboratoires géostratégiques occidentaux, afin de couper court à l’influence russe.
Dans tout ceci, c’est l’Afrique qui sera encore et toujours le dindon de la farce.
Et n’oublions pas une chose ineffaçable: l’Occident est la deuxième maison des Africains et la majorité des panafricanistes sont occidentaux.
Se osagyefo Togoata ASAFO