Pascal Bodjona assistera-t-il samedi prochain à la confrontation que prévoit d’organiser le juge d’instruction du 4e cabinet Komi Soudjina entre lui et l’Émirati Abass Al Youssef arrivé à Lomé en début de cette semaine contrairement à ce qu’a avancé la presse locale ?
C’est la question que se posent les proches de l’ancien Directeur de cabinet de Faure Gnassingbé qui a reçu lundi une convocation du juge d’instruction à se présenter au Tribunal de Première instance de Lomé en vue d’une confrontation devant avoir lieu entre lui et son principal accusateur, l’Émirati Abass Al Youssef.
Les avocats de celui qui a occupé pendant près de quatre (4) ans le poste de ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation au sein du gouvernement Houngbo I et II n’entendent pas « tomber » dans ce qu’ils appellent un « piège ».
« M. Pascal Bodjona avait été auditionné sur la foi d’un serment en tant que témoin dans cette même affaire, statut qui est aujourd’hui devenu comme une arête dans la gorge de la justice. Entre temps ils avaient commis une forfaiture en complicité avec la Chambre d’accusation en vue d’annuler son audition en tant que témoin, et ceci en l’absence de ses avocats. Dans la foulée, les avocats ont fait un pourvoi en cassation en vue d’amener la Chambre d’accusation à revoir cette décision. Donc le dossier est actuellement pendant devant la Cour suprême qui doit statuer », relève une source proche de l’affaire.
Le conseil de M. Bodjona s’est également penché sur la seconde procédure qui a conduit à l’arrestation le 1er septembre dernier de l’ancien ministre affectueusement surnommé par la presse togolaise, « ministre grand format ». Ses avocats rapportent avoir demandé au juge d’instruction de se prononcer sur sa compétence, M. Bodjona ne pouvant, selon eux, être entendu par un « simple juge » en fonction des postes de responsabilité occupés par celui-ci dans le passé.
« Nos pourvois sont en souffrance jusqu’à l’heure actuelle devant la Cour suprême. Puisque la Cour suprême ne s’est pas encore prononcée, le juge d’instruction ne peut prendre aucune initiative dans cette affaire avant une décision de la Cour suprême. C’est dans le cadre de quelle procédure alors M. Bodjona va se présenter pour se soumettre à une confrontation ? », s’interrogent les avocats de l’homme de Kouméa.
Il y a donc une très forte probabilité que Pascal Bodjona ne se présente pas le samedi prochain devant le juge d’instruction pour se soumettre à cette confrontation. « Nous ne voulons pas compromettre nos chances devant la justice », a confié à Afreepress l’un des avocats.
Pascal Bodjona, ancien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation avait été interpellé le 1er septembre 2012 à son domicile de Lomé suite à une plainte déposée par un homme d’affaires Émirati, qui accuse M. Bodjona et plusieurs autres personnes de l’avoir berné et soutiré près de 48 millions de dollars US dans le cadre d’une affaire de rapatriement en Asie d’une fortune de l’ancien chef de la junte ivoirienne Robert Gueï.
Les proches du ministre rejettent en bloc cette accusation et optent plutôt pour la thèse de l’acharnement politique destinée à « écarter » ce cadre de l’ancien parti au pouvoir des affaires politiques.
Photo Bascal Bodjona le 1er septembre 2012. (© Afreepress 2012)
Olivier A.
afreepress
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