Légzim-Balouki : « Vous avez à choisir entre un nouveau marché et la restitution de fonds »
Parties au siège de la Direction générale des Impôts (DGI) dans la cité OUA pour s’informer des dispositions que le gouvernement prend à leur endroit, certaines commerçantes victimes de l’incendie ont vu leur tension grimper dangereusement. La raison ? Les propos de la présidente des commerçantes de pagnes, Mme Dédé Creppy, et de la ministre du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, Mme Bernadette Légzim-Balouki, qui sonnent l’enterrement de leur espoir quant à un éventuel dédommagement suite au sinistre qui s’est abattu sur elles.
Depuis la survenue du drame qui a secoué la population togolaise dans son ensemble, il ne se passe pas de jour où les institutions financières ne réfléchissent à la méthode la plus appropriée pour aider les commerçants et commerçantes ayant contracté des crédits, à se sortir de ce « bourbier financier ». Ces institutions ne peuvent faire plus car ne pouvant se substituer à l’Etat. Mais l’Etat lui, que fait-il ? En attendant que les travaux d’aménagement de sites de relogement n’aboutissent, que dit-on aux victimes financièrement parlant ?
La réponse à ces questions est tombée mardi telle une guillotine qui tranche la tête à un condamné à la peine capitale. Ayant eu l’information sur un rassemblement des victimes au siège de la DGI, des commerçantes ayant tout perdu et comptant sur les mesures que le gouvernement entend prendre à leur endroit, s’y sont rendues.
« Prévue pour démarrer à 15h, la rencontre a débuté autour de 16h30, en présence de la ministre Légzim-Balouki du Commerce. La première surprise de taille nous accueillit lorsque les organisateurs se sont mis à nous détailler les travaux d’aménagement des nouveaux sites provisoires qui devront, selon leurs dires, accueillir près de 6.000 commerçants, en étalant les plans architecturaux devant nous. Comme si nous nous y connaissions en décapages, revêtements ou construction de bâtiments. Des femmes ont demandé des éclaircissements, sans que le sujet qu’elles attendaient toutes ne soit abordé. Alors une femme a posé la question sur notre situation financière qui ne semble pas préoccuper le gouvernement. Mais c’était la question qui fâche », nous a confié l’une des femmes ayant assisté à la rencontre.
« La ministre du Commerce Balouki Légzim, du haut de son poste et avec cet air suffisant acquis depuis qu’elle occupe le fauteuil du Commerce, a fait fi des convenances et de la désolation dans laquelle nous sommes plongées et nous pose un choix cornélien: « vous avez le choix entre vous faire construire les marchés ou étudier votre situation financière », comme si l’un peut aller sans l’autre », poursuit-elle.
Les informations ont aussi fait état du cynisme et de la cruauté de la présidente des revendeuses de pagnes, dame Creppy. « Quand vous approchez Faure, vous saurez qu’il n’a pas d’argent. D’ailleurs, certaines n’ont pas tout perdu dans l’incendie, et sachez que le pays n’a pas d’argent. Les richesses du pays sont mal vendues et comme les banques se sont engagées à vous aider, vous devriez les voir », ce sont là quelques uns des mots prononcés par celle qui se veut présidente des revendeuses de pagnes du grand marché.
« Combien de victimes ont contracté des prêts auprès des banques ? », se demande la victime qui s’est épanchée dans nos colonnes : « Nous avons vu dans ce pays que le service des affaires sociales vole au secours des sinistrés lors des catastrophes. Un incendie de cette ampleur ne constitue-t-il pas une catastrophe ? Dites-moi ! Certaines d’entre nous se sont retrouvées en tout et pour tout avec 5 ou 7000 FCFA qui devraient servir pour des déplacements. Nous sommes étonnées que des supposées mères de famille parlent de cette manière suite à une catastrophe ».
Une autre femme qui a également pris part à cette réunion, a même haussé le ton à un certain moment en s’en prenant individuellement à quelques personnes. « Que Mme Creppy nous dise où Faure trouve de l’argent pour construire des demeures à toutes ses intimes. Où trouve-t-il de l’argent pour construire des demeures éparpillées sur le territoire national ? Et à Gilbert Bawara, je demande ce qu’il pense de la manière dont nous sommes traitées, lui qui dit défendre les intérêts des commerçants de Dékon en interdisant les manifestations en ce lieu. Que fait-il pour notre défense ? », s’est-elle emportée.
En attendant que les travaux d’aménagement se terminent, les autorités togolaises se sont-elles posé la question de savoir avec quoi les commerçantes vont redémarrer leurs activités ? Ou bien va-t-on assister à la mort lente mais programmée de ces battantes, et voir d’autres femmes envahir les nouveaux marchés ? Affaire à suivre.
Abbé Faria
liberte-togo
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