Le nombre croissant de pays souhaitant devenir membre des BRICS signale la fin de l’ère du dollar et des États-Unis, selon un média nord-coréen. Qui plus est, les participants au groupe accélèrent la création d’une nouvelle monnaie internationale pour remplacer la devise américaine dans les échanges commerciaux.
L’expansion des BRICS (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud), que de nombreux pays ont exprimé vouloir rejoindre, accélère la fin de la domination du dollar en tant que principale monnaie mondiale. C’est le point de vue exprimé par l’Agence centrale de presse nord-coréenne.
« Le principal facteur qui pousse de nombreux pays, grands et petits, à rejoindre les BRICS est l’ordre économique international actuel, injuste et irrationnel, dont le cœur est le système monétaire international basé sur le dollar et dirigé par les États-Unis », a noté le média.
D’après la source, le dollar et la puissance militaire ont été les deux piliers sur lesquels la domination américaine s’est construite dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
En utilisant leur rôle dans l’économie mondiale, les États-Unis ont arbitrairement imposé des sanctions contre les « pays qu’ils n’aimaient pas ». Mais après avoir imposé des sanctions à la Russie, Washington a « fini par tomber dans son propre piège »:
« La Russie a introduit une monnaie nationale à la place du dollar dans le commerce avec la Chine, l’Inde et d’autres pays, réduisant considérablement la dépendance au dollar. Et les membres des BRICS ont encore stimulé le développement d’une nouvelle monnaie internationale pour remplacer le dollar dans les échanges mutuels », souligne l’agence.
D’après le média, le désir de Washington de maintenir sa domination mondiale a précipité un mouvement anti-américain global, et a poussé à la création d’un nouveau système monétaire et incité de nombreux pays à rejoindre les BRICS.
La dédollarisation en marche
De plus en plus de pays émettent le souhait d’abandonner l’utilisation du dollar dans les échanges commerciaux avec les pays tiers. Une idée qui se répand depuis des années à l’échelle internationale et qui a été l’un des fils conducteurs du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) en juin, lequel a réuni des participants de 130 pays.
Qui plus est, la question de la création d’une monnaie commune aux BRICS devrait être à l’ordre du jour du prochain sommet, d’après Moscou qui l’a évoquée à plusieurs reprises. Cette idée a été soutenue par le Président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva.
Des analystes de JPMorgan Chase ont indiqué début juin que l’économie mondiale montrait les signes d’une émergence de la dédollarisation, dans un contexte d’efforts croissants des économies asiatiques pour défier l’hégémonie de la devise américaine. De plus, de nombreux économistes et analystes, dont des Occidentaux, dressent un constat similaire.
Vers l’élargissement du groupe
Comprenant actuellement cinq pays (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud), les BRICS représentent à eux seuls 40% de la population mondiale et près d’un tiers de l’économie globale.
Prochainement, le groupe pourrait accueillir l’Égypte, l’Algérie, le Bangladesh, l’Argentine, l’Iran, l’Arabie saoudite Bahreïn et les Émirats arabes unis qui ont déposé leur candidature officielle.
En outre, d’après Anil Sooklal, ambassadeur de l’Afrique du Sud auprès des BRICS, plus de 30 pays ont fait la demande, de manière officielle ou officieuse, de rejoindre le groupe.
Selon ce média, on y compte également l’Afghanistan, la Biélorussie, l’Indonésie, le Kazakhstan, le Mexique, le Nicaragua, le Nigeria, le Pakistan, le Sénégal, le Soudan, la Syrie, la Thaïlande, la Tunisie, la Turquie, l’Uruguay, le Venezuela ou encore le Zimbabwe.
En août, l’Afrique du Sud accueillera le prochain sommet du groupe à Johannesburg.