Le Mouvement patriotique du 5 octobre (MO5) a appris, à travers un communiqué du gouvernement de fait togolais, l’arrestation le samedi 28 novembre 2020 de Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Secrétaire générale de la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) et Coordinatrice de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK). Elle a été arrêtée à son domicile le jour d’une manifestation pacifique par elle organisée et qui n’a pu avoir lieu par l’arbitraire du pouvoir.
D’après le procureur, cette arrestation fait suite à une perquisition- sans mandat- au domicile de la responsable de la CDPA où on aurait des documents portant sur « la planification d’actions violentes visant à porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».
Le MO5 constate que cette arrestation intervient quelques heures après l’enlèvement de Gérald Djossou, un cadre de la DMK et militant des droits de l’homme, au sortir d’une rencontre avec les représentants du groupe des cinq ambassadeurs (Etats-Unis, Union Européenne, Allemagne, France, ONU), le tout à la veille de la manifestation de la DMK.
Le MO5 rappelle que toutes ces arrestations se situent dans un contexte d’Etat d’urgence injustifié proclamé pour le covid-19 et servant de prétexte à l’interdiction de toutes manifestations publiques, exception faite de celles du parti au pouvoir RPT-UNIR, du gouvernement et de leurs proches.
Les justifications avancées par le gouvernement en ce qui concerne la détention de documents subversifs ainsi que l’atteinte à la sûreté de l’Etat paraissent farfelues et fantaisistes au regard de l’histoire et de la trajectoire politique de la Secrétaire générale de la CDPA.
Le MO5 condamne vigoureusement et sans réserve l’arrestation de Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Le MO5 exige la libération immédiate et sans condition de Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson, considérée comme une prisonnière politique pure et simple.
Le Mouvement exige également la libération immédiate de tous les hommes et femmes politiques détenus illégalement et sans jugement depuis plusieurs mois dans les geôles du pays.
Le MO5 tient à rappeler au gouvernement que le multipartisme garanti par la constitution togolaise ne fonctionne que dans le libre et plein exercice des activités des partis politiques ; le covid-19 ne saurait constituer sans justification valable un frein à cette liberté fondamentale.
Le MO5 invite la classe politique, les acteurs de la société civile et les masses populaires à rester déterminés et mobilisés pour la défense et le respect des droits et des libertés politiques au Togo.
Fait à Bruxelles, le 29 novembre 2020
Eloi Koussawo, Coordinateur général du MO5