Tout le monde le sait, même au pôle nord chez les esquimaux, on sait c’est que le candidat du Saint-Esprit qui avait remporté haut les mains le « soucroutin » du 22 février 2020. « Faurevi » même le sait, ses amazones le savent aussi. C’était une razzia en faveur de l’ancien « Prime minister ». On dirait que Dieu et ses anges étaient descendus pour voter ce jour-là. Le Waterloo électoral infligé au jeune doyen était mémorable.
L’humiliation était telle que les experts en élections truquées, Tchambakou Ayassor et les siens ont dû déployer l’artillerie lourde pour tordre le cou aux vrais résultats. Comme dans une partie de prestidigitation, la machine à fraudes, la CENI a sorti des chiffres comme à la LONATO et n’avaient rien à avoir avec les résultats des urnes. C’était la première fois dans l’histoire du pays que les résultats d’une élection sont proclamés 48 heures seulement après le vote. Les troubadours au service de la dictature avaient embouché la trompette de la propagande pour classer le Togo premier en Afrique en matière de rapidité de proclamation des résultats des élections. Entre nous, quel mérite y a-t-il à annoncer des résultats frauduleux d’une élection?
Ceci étant, parler du « soucroutin » de 2020 au royaume et dire que c’est le candidat du Saint-Esprit qui a gagné est passible de peine de prison. Les premiers responsables de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) en ont fait la douloureuse expérience. Ils ont été embarqués manu militari par les éléments du SCRIC et ont passé quelques séjours au frais. Ils n’ont recouvré la liberté qu’en prenant l’engagement ferme de dire que c’est Faure Gnassingbé le grand vainqueur de la frauduleuse de 2020.
Aujourd’hui, c’est un député gaulois Sébastien Nadot qui alerte le monde entier sur le vrai gagnant de la présidentielle. « Il y a près d’un an, l’élection d’Agbéyomé Kodjo à la présidence de la République du Togo lui a été volé par un coup d’Etat électoral. Pétrifiées par le Covid, ni la France, ni l’Europe n’avait réagi. Il est temps de déclencher l’article 96 des Accords de Cotonou », a-t-il tweeté. Il a par ailleurs saisi le parlement français sur la violation du droit électoral au Togo lors de l’élection présidentielle.
Du coup certains se demandent si les agents du SCRIC allaient cueillir le député français et le jeter dans leur fourgonnette comme un sac de charbon de Kparatao maintenant que lui aussi affirme que c’est le candidat du Saint-Esprit qui a gagné. Question pour un champion.
Liberté N°3319 du 03-02-21