Communiqué conjoint du 10 août 2019 adressé au peuple togolais
Réseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Independante (RCDTI), et Collectif pour la Vérité des Urnes – Togo – Diaspora (CVU-Togo-Diaspora)
Contact : info@cvu-togo-diaspora.org qui transmettra
RCDTI et CVU-togo-Diaspora ont pris connaissance de la création par le Gouvernement togolais du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur (HCTE1) le 2 juillet 2019 à Lomé2. Cette structure est placée sous l’autorité directe du Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur et donc dépend de la volonté unilatérale du ministre actuellement en charge. IL est question de « contrôler » les 2,3 millions de Togolais vivant à l’extérieur du Togo dont au moins 60 % en Afrique. Plus de 402 millions de dollars des Etats-Unis constituent la partie enregistrée des flux d’argent que la Diaspora togolaise a envoyé au Togo en 2017 pour compenser les défaillances, mais aussi les conséquences de la corruption que sont l’extrême pauvreté et les inégalités doublées d’une criminalité en augmentation en toute impunité au Togo3.
Il va de soi que des pratiques de financement des représentants du parti UNIR dans la Diaspora ne passaient plus inaperçues, tant l’opacité était « visible » par tous. Il fallait légitimer tout ceci. Aussi, était-il plus commode de trouver un moyen de réduire la représentation de la Diaspora togolaise à ceux qui, de près ou de loin, représentent dignement le parti UNIR, actuellement au pouvoir. Cela permettrait ainsi de donner une image de non contestation aux autorités d’accueil dans les pays où vivent les Togolais et Togolaises de l’extérieur.
1. Les trois catégories de la diaspora togolaise plurielle
Il existe au moins trois grandes catégories de Togolais et Togolaises vivant à l’extérieur du Togo. Il est donc nécessaire de parler de Diasporas togolaises ou alors de Diaspora togolaise plurielle.
Une deuxième clarification s’impose compte tenu de l’autocratie qui sévit au Togo. Pour avoir la paix compte tenu des représailles indirectes souvent contre les individus ou leurs familles mises en place par le système militaro-civil-ésotérique, de nombreux citoyens togolais se déclarent « apolitiques » ou « ne faisant pas de politique ». Cela a contribué à structurer une Diaspora togolaise plurielle en trois grandes catégories, ce qui n’exclut pas des aller-retours opportunistes au sein de ces catégories pour certaines personnes ou groupes de personnes.
Aussi, il convient de distinguer :
1.1 La Diaspora togolaise plurielle alignée et adoubée par Faure Gnassingbé, moins pour la conviction ou l’efficacité de la gouvernance menée par le pouvoir et plus pour des raisons matérialistes de survie, d’avantages divers, de facilités pour les familles, d’emplois privilégiés, de distribution d’argent, d’impunité, etc. bref de « ventrologie » ;
1.2 La Diaspora togolaise plurielle indifférente qui se dit « apolitique » alors que souvent elle a choisi d’oublier le Togo mais ne peut oublier de financer les parents restés au pays. Cette Diaspora togolaise privilégie sa nouvelle nationalité compte tenu du refus du Gouvernement togolais de recenser les citoyens togolais de l’étranger, mais aussi du fait des tracasseries administratives pour obtenir le certificat de nationalité sans les prénoms « occidentaux », la carte d’identité, le passeport togolais, ainsi que toutes les pièces administratives notamment liées à la propriété au Togo. Il s’agit d’éviter de se faire piéger dans un véritable racket institutionnalisé sous la forme de paiements de droits fiscaux ou de droits liés à la corruption de proximité ;
1.3 La Diaspora togolaise plurielle indépendante et offrant d’autres alternatives que celles proposées par les affidés du système de Faure Gnassingbé et qui, pour des raisons diverses, n’arrive pas à cotiser et à proposer un projet commun pour peser sur l’avenir du Togo ou sur les décisions des pays occidentaux lesquels continuent à faire passer leurs priorités avant celles des citoyens togolais au Togo, ce que Faure Gnassingbé accepte pour mieux perdurer au pouvoir.
En réalité, face à des frustrations et des échecs, tous ces groupes sont en évolution et finiront par se rejoindre face aux abus, injustices et absence de vérité des urnes institués par le pouvoir de Faure Gnassingbé et bénéficiant régulièrement de la non-objection de certaines institutions africaines comme l’UEMOA, la CEDEAO, l’Union africaine, bilatérales comme la France, l’Allemagne, les Etats-Unis et internationales comme les Nations-Unies (notamment ceux basé à Lomé), l’organisation de la Francophonie, l’Union européenne, etc.
Néanmoins, la catégorie des Togolais et Togolaises de l’étranger qui se reconnaît comme une Diaspora togolaise plurielle indépendante a choisi l’absence de coordination centralisée pour échapper au système de corruption des responsables des associations ou « leaders d’opinions » dans lequel excelle le pouvoir en place. Le problème est que cette approche est peu lisible même si les manifestations, les écrits et les apostrophes des responsables politiques du Togo comme à l’international a manifestement écorné l’image du « tout va bien au Togo, circulez ! », image véhiculée dans le cadre de marketing de type publi-reportage à coup de milliers d’Euro par le pouvoir en place.
Le lien entre la Diaspora togolaise plurielle indépendante et les mouvements politiques, sociaux ou culturels optant pour une alternance au Togo est en cours de restructuration face aux échecs répétés de ceux des partis politiques qui ont systématiquement choisi de « légitimer » le pouvoir en se positionnant comme des perdants des élections perdues d’avance. Ceci est lié au refus de réaliser les réformes électorales sur une base paritaire et équitable, à la non-transparence des institutions électorales et à l’absence de contrôle sur la publication des résultats issus des urnes.
C’est dans ce cadre qu’un spécialiste du plagiat a remis ses compétences en jeu, non pas au service de la Diaspora togolaise plurielle indépendante, mais bien au service de la Diaspora togolaise plurielle et alignée sur UNIR.
2. Déconcentrer et légitimer le réseau élargi d’unir au sein de la diaspora togolaise
Mr. Robert Dussey, le ministre, accessoirement Professeur « titulaire » à l’Université de Lomé, a été condamné avec six autres professeurs d’université pour une faute lourde et grave. En effet, lors de sa 36e session tenue à Cotonou du 27 au 30 mai 2019, le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES4) a apporté les preuves de la culpabilité des fautifs permettant ainsi de justifier les condamnations et les sanctions contre ces six professeurs d’université.
Si les sanctions vont de la pure suspension à l’annulation de grade, l’actuel ministre Dussey a été reconnu coupable de « plagiat », ce qui n’a pas permis de remettre en cause le titre de « Docteur d’Université » régulièrement utilisé ici et là5. Mr. Dussey est devenu par cette condamnation un vulgaire « tricheur-fraudeur-copieur » du travail du Professeur gabonais Pierre Nzinzi6 dont il s’est approprié le travail littéraire d’autres sans avoir demandé son avis, encore moins fait référence au travail important qui a été fait par ce grand professeur d’Université. Malgré les nombreuses pressions des responsables des Etats francophones et surtout des groupes ésotériques, le CAMES a tenu bon et a sanctionné, de manière minimaliste, le ministre usurpateur du travail d’autrui, d’une suspension de toute participation aux programmes du CAMES pour une période de 12 mois7. Sous d’autres cieux comme en Allemagne8, c’est la démission qui s’imposait. Mais au Togo, c’est presque comme s’il s’agissait d’un trophée qui n’a pas fait l’objet d’une condamnation par les principaux partis d’opposition.
Il était important de mettre en lumière le « business model (modèle d’affaires) » du ministre Robert Dussey car c’est cette même méthode d’usurpation qui a été utilisée pour la création du Haut Conseil des Togolais de l’étranger. Alors que le Gouvernement togolais sous le régime militaro-civil-ésotérique de la famille Gnassingbé refuse de recenser les 2,3 millions de citoyens togolais vivant à l’extérieur du Togo et d’empêcher près de 1 million de citoyens togolais au Togo d’avoir un acte de naissance, une carte d’identité et une carte d’électeurs, ce même gouvernement décide de faire du mauvais plagiat des conclusions du 1er congrès de l’ensemble de la Diaspora togolaise qui s’est tenue à Bonn en Allemagne le 25-29 juillet 2009. La plupart des solutions proposées ont évolué au cours des différentes réunions du CMDT par la suite. Mr. Dussey espérait ainsi que personne ne se rappellerait des 49 principales propositions faites par le CMDT9 et portant sur l’autonomisation de la Diaspora togolaise en tant que 6e région administrative du Togo, ce en conformité avec les décisions des chefs d’Etat de l’Union africaine.
Le 25-26 juillet 2009 à Bonn en Allemagne, le Congrès Mondial de la Diaspora Togolaise, par la voix de son Président de l’époque, Dr. Martin Amouzou, a rappelé les 49 propositions-solutions obtenues sur la base d’un vote démocratique et un consensus de l’ensemble de la Diaspora togolaise plurielle. En réalité, comme cela a été réitéré, le Conseil mondial de la Diaspora togolaise n’était qu’un « prélude à une confédération de cette Diaspora togolaise, et serait une contribution majeure à la création par la Diaspora d’un Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur indépendant du pouvoir de Faure Gnassingbé.
Le Gouvernement togolais qui avait systématiquement toujours été invité, avait aussi systématiquement refusé de participer. Mais il fut constaté que le système de Faure Gnassingbé était représenté et surtout envoyait en nombre impressionnant des représentants du parti UNIR aux Congrès mondial de la Diaspora togolaise. Certains ont fait des contributions constructives, d’autres ont tenté sans succès de saboter les assises ou d’y créer des troubles au bon déroulement. Chacun se rappellera des interventions musclées du service d’ordre du CMDT pour permettre aux assises de se débarrasser des « fauteurs de troubles ».
A Paris le 8 mars 2014 lors des assises dites régionales portant sur la Diaspora togolaise et organisées à l’initiative du Gouvernement togolais, le Ministère des affaires étrangères a choisi d’opter pour un « contrôle » de la Diaspora notamment la partie alignée. Le CMDT s’était étonné de sa non-invitation. Après une campagne dans les réseaux sociaux et dans la Diaspora, le Gouvernement togolais a finalement accepté que le CMDT puisse participer et y intervenir et faire une présentation. A la surprise générale des représentants du CMDT, les représentants du Ministère des affaires étrangères présents et l’Ambassadeur togolais à Paris de l’époque ont refusé que la présentation du CMDT prévue à l’agenda ne se fasse en séance plénière comme prévue. L’argument qui avait été avancé était la « panne d’électricité et la panne de l’appareil de projection, ce en plein Paris10 », ce qui relevait de la plaisanterie. Il s’agissait en réalité d’empêcher cette présentation. Malheureusement pour ce Gouvernement, la présentation avait été mise en ligne sur les réseaux sociaux et sur le site cvu-togo-diaspora.org à l’heure qui était prévue pour la présentation et cela a été très bien suivi par les citoyens togolais concernés11.
En réalité, le pouvoir de Faure Gnassingbé a systématiquement cherché à déconcentrer et légitimer les actions d’UNIR au sein de la Diaspora togolaise. Avec un procédé totalement verrouillé et contrôlé par le ministère des affaires étrangères, de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur, participer à cette mascarade non vérifiable de sélection-élection des membres, sympathisants ou membres de la Diaspora alignée serait « légitimer » un système de fausse représentation de la Diaspora togolaise en général, de la Diaspora togolaise plurielle indépendante en particulier.
3. Une gestion paritaire et autonome de la diaspora togolaise plurielle et indépendante
Faure Gnassingbé ne peut prendre des décisions au lieu et place des véritables représentants indépendants de la Diaspora togolaise plurielle. Compte tenu de la propension du pouvoir à infiltrer, acheter ou à déstabiliser les personnalités togolaises, la Diaspora s’est organisée sur la base d’un système qui évite d’avoir une personnalité qui parlerait au nom de tous tant qu’un programme commun à la Diaspora togolaise plurielle et indépendante ne fera pas l’objet d’un consensus sans l’implication du pouvoir togolais.
En réalité, c’est à la Diaspora togolaise plurielle indépendante, responsable et autonome de faire des propositions dans le cadre d’une institution paritaire pour laquelle le Gouvernement doit mettre un budget à disposition pour la mise en œuvre sans interférence intempestive.
Il suffit d’ailleurs de relire les recommandations du Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise adoptées à Bonn en Allemagne pour mieux comprendre que Faure Gnassingbé ne peut s’autoproclamer le « coordonnateur » de la Diaspora togolaise et organiser des réunions au Togo ou dans un pays frontalier où la Diaspora togolaise est connue comme étant « alignée ». Ce faisant, le HCTE choisit de priver la Diaspora togolaise plurielle de son indépendance.
S’il faut aller vers un consensus, le HCTE doit être redéfini comme le HCTE du parti UNIR. Aussi, il faudra repenser un Conseil mondial de la Diaspora togolaise plurielle et indépendante qui fonctionnerait sur la base d’une gestion paritaire (Etat/Diaspora togolaise plurielle indépendante) et sera reconnu, après un recensement effectif, comme la 6e région autonome et indépendante du Togo, avec un budget propre et un organe de gestion fonctionnant sur la base des principes démocratiques et d’un Coordonnateur et une équipe qui ne pourront effectuer qu’un mandat de 4 ans non renouvelable.
4. Robert Dussey veut recréer le RPT dans la diaspora togolaise
Face aux critiques acerbes d’une partie importante de la Diaspora togolaise plurielle indépendante12, le Ministre Robert Dussey s’est voulu « rassurant13 » et a affirmé que le HCTE « ne sera affilié à aucune obédience confessionnelle, philosophique ou politique. En outre, le projet du Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur vise, entre autres, à rassembler tous les ressortissants togolais résidant à l’étranger sans distinction d’origine régionale, ethnique, religieuse, sociale, de sexe et de profession ou d’opinion ; à promouvoir partout la défense de leurs droits et intérêts ; à favoriser et à valoriser la contribution des Togolais de l’extérieur dans tous les aspects du développement économique, environnemental, social et culturel ; à assurer la participation active de la diaspora aux affaires publiques du Togo et à apporter les secours nécessaires aux Togolais de l’extérieur en situation difficile »… « Le Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur sera un organe consultatif de statut associatif, non partisan, non discriminatoire et à but non lucratif14… ».
La réalité est que la création du HCTE n’est qu’une réponse à la préoccupation d’UNIR de s’élargir dans la Diaspora en ouvrant sous le contrôle du Gouvernement, une instance d’un dialogue entre sympathisants d’UNIR afin de légitimer par une « dite » construction nationale, le partage de frais d’organisation qui se faisait d’ailleurs en catimini auparavant. Personne ne peut être dupe de cela dans la Diaspora. La réaction de la Diaspora se retrouve résumé dans les arguments formulée par la Diaspora togolaise de Belgique15.
En effet, les différentes associations des Togolais de l’extérieur alignées sur UNIR ont exprimé le besoin de mieux s’organiser pour la défense de leurs intérêts et surtout de pouvoir émarger officiellement dans le budget de l’Etat. Le regroupement en instance centralisée sous la direction du Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur, permet justement de mettre fin à l’autonomie actuelle des structures indépendantes de la Diaspora et ne peut en aucun cas être inclusive.
Il s’agit donc bien de la construction d’une structure discriminante sous les apparences d’un système électoral complètement opaque et contrôlé depuis Lomé et qui renforce l’ultra-représentativité de la Diaspora alignée tant auprès des autorités des pays d’accueil que des autorités togolaises au Togo. Il s’agit bien de capitaliser leurs apports au développement d’UNIR et de remplacer le dialogue sur une base paritaire et d’autonomie de la Diaspora togolaise plurielle et indépendante par une prise d’instruction auprès du Gouvernement togolais. Après la fausse vérité des urnes, c’est la stratégie de la construction de la Diaspora alignée sur UNIR et censée servir d’alibi et de fausse Diaspora représentative adoubée par le Pouvoir de Lomé.
Si le HCTE devra devenir « un organe consultatif non partisan » et « affilié à aucune obédience religieuse, idéologique, ni politique » avec comme objectif de « rassembler tous les Togolais de l’Extérieur », il faut croire quele coq togolais poussera des dents au lieu de chanter à 4 heure du matin au Togo. En effet, le feu président Etienne Gnassingbé Eyadéma a aussi voulu « rassembler tous les Togolais et Togolais » au sein du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), le parti unique qui est devenu le parti UNIR, sous la pression du multipartisme.
Si le HCTE doit devenir le canal pour le Gouvernement de mobiliser la partie de la Diaspora togolaise qui lui fait confiance, alors c’est que la Diaspora alignée n’a pas encore eu l’expérience du désenchantement qu’ont eu plusieurs personnalités de la Diaspora qui ont cru en ce régime militaro-civil-ésotérique et qui sont revenus « bredouilles », sinon ruinés dans la Diaspora, sans compter les maladies « ésotériques ». Le Gouvernement de Faure Gnassingbé a accentué les inégalités, les injustices et les impunités. Les écarts de richesses entre les 20 % de la population la plus riche du Togo qui se partagent entre 48 % et 58 % des revenus sont en augmentation. Les 20 % de la population la plus pauvre au Togo ne se partagent qu’entre 3 % et 5 % des revenus. Il n’y a pas « photos ».
Alors, il sera plus lisible de comprendre que Mr. Dussey, la « voix de son maître », ne s’intéresse qu’à son propre avenir, soit de devenir le prochain Premier ministre du Togo après les élections de 2020, soit de contrôler la Diaspora au sein du HCTE une fois remercié pour ses bons et loyaux services. Il s’agit bien de questions de développement d’UNIR ou de ses affidés et moins du développement du Togo.
Chaque citoyen togolais vivant à l’étranger est libre de ses choix et agissements. Participer à l’assemblée générale, aux groupes de travail permanents et bénéficier du guichet Diaspora proposé actuellement par le pouvoir est « alléchant ». On n’attire pas les « Togolais et Togolaises » en leur promettant un futur radieux et en s’assurant qu’ils ou elles oublient le passé.
Sur les 77 sièges du HCTE, Le Gouvernement a décidé unilatéralement que 45 reviennent à la Diaspora togolaise sur le continent africain. Il estime ainsi que le HCTE serait une « réponse à l’émiettement de la Diaspora ». En effet, si les 77 représentants répondent aux instructions du Gouvernement, il est sûr qu’il ne s’agit plus de représentation de la Diaspora mais bien d’une déconcentration d’UNIR qui choisit parmi une Diaspora alignée ou indifférente. Lorsque Mr. Dussey estime que plus de 50 associations togolaises existent aux Etats-Unis et que cela ne permet pas à la Diaspora togolaise de « parler d’une seule voix », il se trompe profondément. En effet, quand est-ce que le Gouvernement s’est rapproché de la Diaspora togolaise plurielle pour lui poser une question et n’a pas reçu de réponses ? Les nombreuses associations ont leur mode de correspondances et d’organisation pour fournir une réponse.
En abrégé, Mr. Dussey ne fait que des affirmations sans preuves et s’octroie le droit d’affirmer des inepties sur la capacité de la Diaspora à répondre de manière concertée, ce dans un délai raisonnable et sur la base d’un budget et d’un projet lisible et transparent. Mais Mr. Dussey à force de plagier finit par oublier que la transparence et la vérité finissent par émerger. Par contre, Ce ministre oublie de rappeler que ses décisions sont unilatérales et ses budgets d’affection pour la Diaspora ne sont pas transparents et qu’il ne rend de compte à personne qui pourrait le sanctionner, et certainement pas au Peuple togolais. Quant à la transparence de l’élection par vote électronique contrôlé par un gouvernement qui s’est spécialisé dans la contre-vérité des urnes, il faut croire que le Gouvernement est en rang de bataille pour les élections présidentielles de 2020 et se prépare à diviser en profondeur la Diaspora en officialisant la Diaspora togolaise alignée et en attirant les plus crédules de la Diaspora togolaise indifférente.
Faure Gnassingbé par la voix de son sous-traitant en charge des affaires étrangères et des Togolais de l’Extérieur est dans une démarche hautement politique. En « installant le 29 août 2019 » le HCTE lors des deux fora à Lomé que sont Forum économique de la diaspora africaine et le Forum économique des Togolais de l’extérieur, le Gouvernement cherche plus à trouver de nouveaux relais pour attirer des potentiels investisseurs togolais investisseurs ou tout au moins qui pourront proposer des projets qui pourraient intéresser les riches membres du parti UNIR et des militaires qui se sont enrichis.
5. Recommandations de RCDTI et CVU-Togo-Diaspora
Aussi, RCDTI et CVU-Togo-Diaspora se désolidarisent de l’initiative du Gouvernement togolais et rappellent aux représentants des autorités gouvernementales des pays d’accueil de la Diaspora togolaise, que les représentants issus du processus initiés par le Ministère des Affaires étrangères et de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur sous la direction de Mr. Dussey n’engage pas la Diaspora togolaise plurielle et indépendante qui ne manquera pas de continuer à offrir ses positions et solutions aux problèmes rencontrés par les Togolais et Togolaises vivant à l’extérieur du Togo.
Le Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur souffre fondamentalement d’au moins sept écueils, tous reliés à une défiance à 120 % entre les autorités togolaises et la Diaspora togolaise plurielle indépendante. Il s’agit principalement du refus du Gouvernement togolais :
5.1 de recenser la Diaspora togolaise plurielle sur des bases de transparence ;
5.2 d’accorder le droit de vote à la Diaspora togolaise plurielle et de laisser la vérité des urnes s’exprimer par la voix d’une structure indépendante de la Diaspora qui pourrait agir comme un Comité Indépendant de Contrôle Electoral (CICE) ;
5.3 d’engager des concertations préalables avec les principaux responsables de la Diaspora togolaise plurielle afin d’obtenir une feuille de route sur la création d’un organe paritaire qui ne peut être sous les ordres unilatérales du Ministère des Affaires étrangères ;
5.4 de confier à une structure indépendante de la Diaspora, la collecte et la protection des données ainsi que la transparence du processus électoral au sein de la Diaspora togolaise ;
5.5 de mettre à disposition un budget confié à la Diaspora pour la mise en place d’une feuille de route sur les différentes étapes d’une mission confiée à la Diaspora togolaise plurielle indépendante et le faire approuver publiquement par tous ;
5.6 d’accepter l’existence d’une Commission de la Représentation de la Diaspora Indépendante (CRDI) notamment pour rétablir les bases d’un retour d’un minimum de confiance entre l’Etat togolais et les groupements de la Diaspora plurielle indépendante ;
5.7 de ne pas infiltrer les organisations indépendantes de la Diaspora togolaise plurielle afin de garantir la crédibilité et l’organisation autonome de la Diaspora tant pour les Gouvernements des pays d’accueil que pour le Gouvernement du pays d’origine, le Togo.
En définitive, la Diaspora togolaise plurielle et indépendante ne peut et ne pourra pas cautionner ou légitimer, de près ou de loin, le Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur, une institutionnalisation du réseau élargi d’UNIR au sein de la Diaspora togolaise. En attendant de passer la phase d’attrait où la crédulité de ceux et celles qui ne connaissent pas ce régime spécialisé dans la fongibilité des citoyens togolais au sein du parti présidentiel, non sans pertes d’autonomie et d’indépendance, RCDTI et CVU-Togo-Diaspora s’attèlent à réfléchir au contenu d’un projet de société commun alternatif au projet de Faure Gnassingbé.
Le 10 août 2019.
La Direction du :
Réseau de Coordination de la Diaspora Togolaise Indépendante (RCDTI), et du Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-Togo-Diaspora)
Comité de Rédaction RCDTI et CVU-Togo-Diaspora :
Dr Yves Ekoué Amaïzo
Jean Pierre Akoete Balikpo
François Fabregat
Apelete Félix Kodjo
Antoine Koffi Okouta
Dr Antoine Randolph
Contact et Coordination : info@cvu-togo-diaspora.org et rcdti@cvu-togo-diaspora.org
Note : Toutes les personnalités ou associations qui souhaitent être signataires des textes de RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA peuvent le faire en écrivant par courrier électronique à l’adresse ci-dessous. Ils ou elles auront l’occasion de participer à l’une ou l’autre des téléconférences fondant notre démocratie participative et proposer des solutions dans le cadre du projet commun de société pour l’avenir du Togo.
© RCDTI & CVU-TOGO-DIASPORA
Note :
1- Site officiel du HCTE : Accédé le 6 août 2019. Voir https://diasporatg. org/haut-conseil-des-togolais-de-lexterieur/2- Gouvernement togolais (2019). « Communiqué du Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur portant sur le Haut Conseil de la Diaspora Togolaise ». 17 juillet 2019. Accédé le 6 août 2019. Voir https://diplomatie.gouv. tg//sites/maecia/files/2019-07/COMMUNIQUE%20HCTE.pdf
3- World Bank (2019). World Develpment Indicators. World Bank: Washington. D.C.
4- Le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES) est une institution chargée, entre autres, de l’organisation et l’homologation des diplômes dans l’enseignement supérieur pour les pays ayant signés un accord avec lui. La plainte pour plagiat daterait des années 2016 et porterait sur tous les aspects du plagiat : copier un auteur, s’accaparer l’œuvre d’un auteur ou d’un créateur sans le citer nommément, s’inspirer abusivement d’un modèle que l’on omet de citer, par omission, négligence ou délibérément. En droit, cet acte est assimilé à un vol immatériel et est condamnable y compris au pénal.
5- Combey, S. (2019). « Togo : le ministre Dussey sanctionné pour plagiat ». In Africardv.com. Le 28 juin 2019. Accédé le 6 août 2019. Voir https://www.africardv. com/africa/africa_challenges/togo-le-ministre-dussey-sanctionne-pour-plagiat/; selon Mr. Combey, il serait reproché au Ministre d’avoir « fait du plagiat, en s’appropriant partiellement un article du Professeur Pierre Nzinzi de l’Université Omar Bongo de Libreville au Gabon. Lequel article avait été publié en 2002 et que le ministre Dussey a repris à l’insu de l’auteur pour publier en 2013 dans le “Cahier philosophique d’Afrique” ».
6- Mr. Pierre Nzinzi est un Professeur de Philosophie. Il est aussi un enseignant-Chercheur à l’Université Omar Bongo de Libreville, dont il a été le Vice-Recteur et le Recteur (2009-2012). Il a été élu au Conseil Universitaire Panafricain à Yaoundé pour un mandat de trois (3) année renouvelable à partir de janvier 2018. Voir la décision du conseil des ministres du Gabon du 27 janvier 2018. Accédé le 6 août 2019, voir http://www.gabonemergent. org/communique-final-du-conseil-des-ministres-du-vendredi-26-janvier-2018.html
7- Il s’agit des Professeurs Dandi Gnamou, Ibrahim Salami, Robert Dussey, Komla Dodzi Kokoroko, Adama Kpodar et Djedjro Francisco Meledje. Voir Folly, P. (2019). « CAMES : voici la teneur de la sanction contre Dandi Gnamou, Ibrahim Salami et autres ». In BeninWebTV.com le 28 Juin 2019. Accédé le 6 août 2019. Voir https://beninwebtv. com/2019/06/cames-voici-la-teneur-de-la-sanction-contre-dandi-gnamou-ibrahim-salami-et-autres/
8- On peut rappeler Mr. Karl-Theodor zu Guttenberg, Ministre de la défense en 2011, Mme Annette Schavan, Ministre de l’éducation en 2013 et Mme Ursula von der Leyen, Ministre de la défense en 2014, tous sous la Chancelière Mme Angela Merkel. Toutefois, Mme Von Der Leyen, malgré la preuve du plagiat a pu conserver son titre de « Docteur » et est devenue la Présidente de la Commission de l’Union européenne. Voir Lena Greiner, L., Gebauer, M. & Töpper, V. (2016). « Trotz Plagiaten. Darum darf von der Leyen ihren Doktor behalten. Ursula von der Leyen hat nachweislich in ihrer Doktorarbeit plagiiert. Den Titel muss sie trotzdem nicht abgeben. Warum?“. In Spiegel Online. 9 März 2016. Zugang 6 August 2019. Von https://www.spiegel. de/lebenundlernen/job/ursula-von-der-leyen-darum-darf-sie-ihren-doktortitel-behalten-a-1081520.html
9- CMDT (2009). « Pour le Togo. Les 49 solutions du 1er Congrès du Conseil Mondial de la Diaspora Togolaise ». 25-26 juillet 2009. CMDT : Bonn. Allemagne. Accédé le 6 août 2019. Voir http://cvu-togo-diaspora.org/files/2014/03/CMDT-LES-49-SOLUTIONS-POUR-LE-TOGO-2.pdf
10- L’appareil en question avait fonctionné sans problème jusqu’à 3 mn avant la présentation du CMDT. L’électricité est revenue dès qu’il s’est agi de manger et de faire réchauffer les plats cuisinés.
11- Amaïzo, Y.E. (2014). « Gouvernement et Diaspora togolaise ». Présentation et contribution au débat lors des Assises Régionales de la Diaspora organisées par le Gouvernement Togolais avec la participation des responsables de la Conférence mondiale de la Diaspora togolaise à Paris, le 8 mars 2014. Accédé le 6 août 2009. Voir http://cvu-togo-diaspora. org/files/2014/03/Assises-Diaspora-Paris-8mar14-Amaizo-CMDT.pdf.
12- Mensah (2019). « Le Haut Conseil des Togolais de l’Extérieur sera un organe consultatif de statut associatif, non partisan, non discriminatoire et à but non lucratif … ». In Koaci.com. 17 juillet 2019. Accédé le 6 août 2019. Voir https://www.koaci. com/article/2019/07/17/togo/politique/togo-diaspora-coditogo-et-cts-rejettent-le-projet-hcte-du-gouvernement_133046.html
13- Didier A. (2019. « HCTE : les nouvelles précisions et assurances de Robert Dussey ». In Togobreakingnews.info. 4 août 2019. Accédé le 6 août 2019. Voir https://www.togobreakingnews.info/index.php/rubriques/diaspora/item/4673-hcte-les-nouvelles-precisions-et-assurances-de-robert-dussey
14- Gouvernement togolais (2019). « Communiqué du Ministère des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur portant sur le Haut Conseil de la Diaspora Togolaise ». 17 juillet 2019. Accédé le 6 août 2019. Voir https://diasporatg. org/haut-conseil-des-togolais-de-lexterieur/
15- Diaspora Togolaise de Belgique (2019). « DTB – Compte rendu de la séance d’information et de clarification sur le HCTE organisée par l’ambassade du Togo en Belgique ». Diaspora Togolaise de Belgique. 25 juillet 2019. Accédé le 5 août 2019. Voir https://www.icilome. com/actualites/869705/dtb-compte-rendu-de-la-seance-d-information-et-de-clarification-sur-le-hcte-organisee-par-l-ambassade-du-togo-en-belgiqu; la plupart des ambassades du Togo n’ont pas fait leur travail d’information, craignant la virulence des critiques et la réaction de la Diaspora contre l’hypocrisie de la démarche du Gouvernement togolais par la voix du Ministre Dussey, Ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Togolais de l’Extérieur.