Il n’est un secret pour personne que le Togo est dirigé par un régime dictatorial militarisé. Pour des manifestations de rue qui se veulent pacifiques, le pouvoir met tout en œuvre pour les empêcher, ayant recours à la force répressive. La Police qui devrait seule jouer le rôle de maintien de l’ordre, est fortement soutenue et parfois même remplacée sur le terrain par la Gendarmerie qui fait sortir de gros moyens (des unités spéciales) voire des militaires qui n’hésitent pas à tirer sur la foule.
On dispose dans un pays de deux catégories de forces dont le rôle est la protection du territoire. Il y a l’armée dont la mission est la défense et la protection du territoire contre les forces externes et les forces de l’ordre et de sécurité (la Police et la Gendarmerie) qui s’occupent du maintien de l’ordre à l’intérieur du pays. Chacune de ces deux entités a des rôles bien spécifiques. « La Police a pour rôle de maintenir l’ordre dans les villes. C’est donc elle qui est habilitée à gérer les manifestations de rue. La Gendarmerie s’occupe de la sécurité dans les fermes et campagnes. Elle ne peut pas intervenir dans la ville. En résumé, la Police reste dans les villes, la Gendarmerie dans les campagnes et les fermes », a expliqué le Commandant Olivier Amah, Président de l’Association des victimes de la torture au Togo (Asvitto). Mais ce n’est pas ce qu’on voit dans notre pays. Ce sont des gendarmes qui, très tôt le matin, attendent les militants de l’opposition lors des manifestations de rue. « Le régime Faure Gnassingbé n’a pas confiance en la Police. C’est pourquoi il fait appel à la Gendarmerie pour réprimer et commettre des exactions qu’on voit ces derniers temps », ajoute-t-il.
Nombre d’observateurs s’étonnent que ce soit la Gendarmerie qui pilote les enquêtes sur les incendies des marchés alors qu’il y a une Police judiciaire dans le pays. « Il appartient à la Police et non à la Gendarmerie d’intervenir dans le cadre de cette enquête », a indiqué Olivier Amah. Cela montre comment sous Faure Gnassingbé, on piétine les institutions. Ce qui amène le Président de l’Asvitto à qualifier Faure Gnassingbé de « terroriste judiciaire ». Quand on voit aujourd’hui comment la Gendarmerie est investie de plein pouvoir pour mener ces enquêtes de façon rocambolesque, on ne peut que crier au scandale.
Pourquoi le régime a-t-il décidé de diriger le pays de cette manière ? C’est la question que se posent ceux qui n’ont plus de mot pour qualifier cette gouvernance. Et Dr. Kankpatibe semble comprendre les dirigeants. « Nos amis d’en face ont atteint le niveau le plus élevé du banditisme d’Etat », a-t-il fait remarquer. En tous cas, ce ne sont que ceux qui n’ont aucune conscience, aucun respect pour l’humanité, qui peuvent gérer un pays de la sorte.
K. I.
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