Après plusieurs mois de crise sociopolitique donnant lieu à un dialogue inter-togolais qui n’a même pas accouché d’une souris, la locomotive du régime de Faure Gnassingbé, arguant du dépassement des délais légaux, semble amener les Togolais à des élections.
Le gouvernement est soutenu dans cette démarche par le Groupe des républicains et écologistes du Togo (GRET) et le Collectif des jeunes pour le développement (CJD), une organisation de la société civile proche du pouvoir. A la coalition des 14 partis politiques de l’opposition togolaise, en meeting d’information dans plusieurs quartiers de Lomé ce week-end, on pense que ce n’est pas une ‘approche électoraliste’ qu’il faut utiliser pour régler le problème togolais.
« Ce pays est malade de démocratie et il faut poser les jalons de la démocratie, soigner les institutions malades, revoir le cadre électoral et créer des conditions pour que des élections transparentes, démocratiques et libres soient organisées. Ces conditions ne seront pas remplies tant que le régime en place contrôle le processus des élections », a déclaré Brigitte Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la coalition des 14.
Pour le chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, les élections font partie de l’agenda du dialogue et on ne pas déplacer le dialogue et se préoccuper des élections. « Cela n’a aucun sens », a-t-il estimé ajoutant que le pouvoir doit tenir compte de ce que dit la coalition des 14.
« Ce qu’il faisait par le passé, brouiller les cartes et organiser de prétendues élections, c’est du passé », a-t-il prévenu.
A en croire le président des Forces démocratiques pour la République (FDR), Me Dodji Apévon, organiser les élections dans les conditions actuelles au Togo, va aggraver la crise.
« Ils ont contourné la difficulté pendant des années mais cela leur a pété au visage. S’ils croient qu’ils ont la situation en main et organisent un semblant d’élection dans ce pays, ce qui arrivera, sera plus grave pour eux », a-t-il soutenu.
Selon lui, ce que veut le peuple togolais, c’est les réformes. Organiser des élections sans que les réformes ne soient faites, reviendrait à mettre entre parenthèse ces ‘revendications primordiales’.
Et pour répondre à ceux qui se disent qu’il faut à tout prix respecter les délais légaux, Me Apévon oppose l’idée qu’il n’y aura pas de vide constitutionnel si les élections ne sont pas organisées puisque, relève-t-il, dans la constitution actuelle, il y a des dispositions qui donne quitus aux institutions d’être en place jusqu’à la mise en place de nouvelles.