En prélude aux élections locales qui auront lieu le 30 juin prochain, la Convention Démocratique des Peuples Africains (CDPA) a organisé une formation à l’endroit des formateurs des délégués de bureaux de vote les 12 et 13 juin derniers. Durant ces deux jours, la soixante-dizaine de formateurs qui bénéficient de cette formation, ont été outillés sur des modules devant permettre aux délégués de jouer un rôle de sentinelle contre des cas de fraudes dans les bureaux de vote.
Les enjeux des élections locales sont de taille et chaque état-major veut se donner les moyens de remporter le maximum de communes. La CDPA, de son côté, affûte ses armes pour ces échéances. Dans cette dynamique, le parti a formé les formateurs des délégués de bureaux de vote venus des différentes sections. Cette série de formations démarrée avec 71 personnes, touchera quatre mille personnes qui représenteront le parti dans les bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire national. Ainsi, les 71 formateurs vont se repartir dans les communes pour former d’autres formateurs qui, à leur tour, vont en former d’autres. La formation prendra fin le 29 juin, veille des élections locales et permettra aux délégués formés de participer « au mécanisme de contrôle et de vigilance pendant les élections à différents postes »
« Nous voulons former nos représentants qui seront dans les bureaux de vote afin de veiller au bon déroulement des opérations de vote et, par ricochet, prévenir les fraudes. Souvent, il y a des fraudes dans les élections malgré nos efforts pour y remédier. Cette fois, nous ne voulons plus donner l’occasion à qui que ce soit de frauder les élections », a martelé Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Secrétaire Générale de la CDPA.
Plusieurs modules ont meublé cette session, à savoir « La décentralisation et les élections locales », « Les opérations électorales surtout dans les bureaux de vote », « Les fraudes électorales », « Les dispositifs de collecte des résultats », « Les techniques de formation et de restitution et la situation de simulation dans un bureau de vote ».
Selon le Guinéen Alpha Amadou Bano Barry, Maître de conférences et consultant en fraudes électorales, la fraude électorale est organisée à chaque étape du processus électoral, notamment lors du recensement des électeurs et/ou de la révision de la liste électorale ; lors de la confection et de la distribution des listes électorales et des autres matériels électoraux (carte d’électeurs, encre indélébile, bulletin de vote, procès-verbal, liste d’émergement, etc.) ; lors de l’organisation des bureaux de vote et du scrutin (bourrage des urnes, vote par procuration, etc.) ; lors du dépouillement, du décompte des voix et de la centralisation (fraude informatique) et lors de la publication des résultats.
Il a surtout insisté sur le fichier électoral qui est l’élément majeur de la fraude dans une élection. « Si le fichier est biaisé, c’est-à-dire que certains électeurs qui devraient y être ne s’y trouvent pas ou que des non électeurs (pas en âge de voter, morts, absents, électeurs fictifs ou virtuels, doublons et même plusieurs fois, etc.) s’y trouvent ou que des électeurs soient envoyés loin de leur bureau de vote, il sera impossible d’arrêter la fraude. Si le contenu du fichier électoral (nombre d’inscrits, répartition des électeurs par circonscription électorale et par bureau de vote, effectivité des personnes inscrites sur la liste électorale, etc.) est inconnu de tous les partis en compétition, le risque de fraude est grand. C’est pour cette raison que la certification du fichier électoral avant une élection est toujours indispensable », a-t-il révélé.
La vigilance devra donc être de mise à tous les niveaux pour empêcher que les suffrages des populations soient de nouveau détournés.
Jules Afanchaho (Stagiaire)
source : Liberté