Le dernier Indice de perception de la corruption 2024 publié par Transparency International dresse un tableau inquiétant de la corruption dans le monde, et le Togo n’échappe pas à cette réalité préoccupante. Avec un score de 32 points sur 100, le pays se hisse tristement au 26ᵉ rang des nations africaines les plus corrompues, à égalité avec le Kenya et l’Angola.
Ce score reflète l’ampleur des défis auxquels fait face le Togo dans sa lutte contre la corruption. Sur 180 pays évalués à l’échelle mondiale, le pays peine à s’améliorer, illustrant les limites des politiques et des mécanismes mis en place pour combattre ce fléau. L’Afrique subsaharienne, dont fait partie le Togo, reste la région la plus touchée avec une moyenne de 33 points, loin derrière la moyenne mondiale de 43 points.
La persistance de la corruption dans le secteur public togolais affecte gravement les services essentiels, entravant le développement économique et social. Les pratiques corruptives, notamment dans l’attribution des marchés publics, la gestion des fonds étatiques et les services administratifs, minent la confiance des citoyens envers les institutions.
Transparency International alerte également sur l’impact de la corruption dans la lutte contre le changement climatique. Pour le Togo, qui s’est engagé dans plusieurs initiatives environnementales, l’absence de transparence et de contrôle dans la gestion des fonds dédiés à cette cause constitue un risque majeur. La corruption détourne les ressources nécessaires aux projets d’adaptation et d’atténuation, tout en permettant à certains acteurs privés d’influencer les politiques publiques à leur profit.
Cette situation est d’autant plus préoccupante que le Togo ambitionne de renforcer ses infrastructures et d’attirer des investissements étrangers. Cependant, la perception élevée de la corruption pourrait dissuader de potentiels investisseurs et freiner les initiatives de développement durable.
Le Togo se situe loin derrière des pays comme le Danemark (90 points), la Finlande (88) et Singapour (84), perçus comme les moins corrompus. En Afrique, le pays évite toutefois les dernières places occupées par le Soudan du Sud (8 points), la Somalie (9) et la Libye (10). Néanmoins, il partage la scène avec des pays comme la Guinée-Équatoriale, le Burundi ou encore la République démocratique du Congo, tous connus pour leurs niveaux élevés de corruption.