Le conclave a rendu ses conclusions vendredi 31 octobre lors d’une conférence de presse tenue au siège de la CDPA à Lomé. Comme l’on pouvait s’y attendre, Jean-Pierre Fabre a été retenu comme candidat unique de l’opposition.
Ceci constitue à nos yeux, un premier pas dans la lutte des forces démocratiques pour l’Alternance Pacifique en 2015. Même si l’on doit regretter la persistance entre certains partis des deux regroupements (CST-Arc-En-Ciel), des divergences de points de vue sur la démarche à suivre avant l’échéance de 2015.
Il faut juste espérer qu’autour de ce premier noyau courageusement mis en place par ces partis qui ont porté Fabre comme candidat, les autres forces vives de la nation vont s’y agglutiner pour créer une force alternative crédible qui puisse neutraliser la machine à fraude de Faure Gnassingbé.
Au regard de ce qui vient de se passer au Burkina Faso où le dictatorial régime de Blaise Compaoré vient d’être dessouché par la lutte populaire, il s’avère important que toutes les forces démocratiques mutualisent leurs forces au Togo pour obtenir par les urnes ce que les burkinabè ont obtenu par la rue.
Car il est impératif que l’opposition togolaise arrive enfin à se mettre dans l’indispensable dynamique de Tout Sauf Faure en 2015. Pour y arriver, d’autres étapes sérieuses devront être franchies après cette première.
D’abord, et comme nous venons de le mentionner, les autres partis politiques de l’opposition et l’ensemble des forces démocratiques se doivent de rejoindre le noyau déjà mis en place. Ensuite, une stratégie commune de lutte devra être établie sans délai.
Celle-ci devra inclure avant toute chose, l’impératif des réformes politiques avant la tenue de l’élection présidentielle de 2015. Pourquoi ?
Pour cette simple raison que seules les réformes permettront de fixer les jalons fiables et crédibles devant garantir en amont, la transparence et l’équité du processus électoral avant même que celui-ci ne soit réellement amorcé.
Autrement, si le scrutin doit être organisé dans les mêmes conditions que ceux que le Togo a déjà connus par la passé, il est évident qu’étant toujours dans l’obsession de demeurer dans le fauteuil laissé par son père défunt, Faure Gnassingbé se donnera encore les moyens indécents de fraudes et de bourrages d’urnes.
Dans ce cas de figure, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’opposition n’aurait alors aucune raison d’espérer déboulonner le fils héritier du piédestal si elle n’a pas obtenu au départ, les garanties d’un scrutin libre et transparent.
Sur ce plan justement, nous trouvons particulièrement molle l’action de l’opposition pour obtenir ces réformes politiques.
En principe, après la sortie des religieux pertinemment corroborée par le communiqué très clair du groupe des cinq ambassadeurs soutenant l’impératif des réformes politiques avant la présidentielle de 2015, ainsi que l’intervention des organisations de la société civile pour revendiquer ces réformes, les deux regroupements de l’opposition se devraient de saisir la balle au bond pour mener une action énergique sur le terrain.
Mais il n’est pas du tout tard pour bien faire. L’heure de la mobilisation effective de toutes les forces démocratiques dans le pays pour réclamer les réformes avant la présidentielle a certainement sonné.
Sur ce plan, l’on attend justement de voir les leaders de l’opposition donner le ton à travers un positionnement et des actions claires visant à amener le régime à opérer immanquablement ces réformes politiques.
Le deuxième défi qui devra être relevé par l’opposition démocratique reste d’arriver à obtenir une candidature stratégique sérieuse au nord.
L’objectif d’une telle candidature sera précisément de rassurer l’électorat du nord qui, bien qu’agacé par le régime actuel, hésite encore à faire totalement confiance à un Jean-Pierre Fabre du fait de certains tristes évènements du passé qui avaient engendré le renvoi des hommes du nord des régions du Sud.
Si l’on observe bien les résultats des législatives de juillet 2013, UNIR a fait une percée spectaculaire dans la région des plateaux. Cela est bien sûr lié au vote des allogènes venus du nord qui ont préféré accorder leurs voix au parti au pouvoir faute du mieux.
L’histoire politique montre clairement qu’au Togo l’on vote par affinité. Tant que les populations du nord n’auront pas l’assurance et la preuve évidente que Fabre, s’il est élu ne les fera pas subir ce qu’ils avaient malheureusement subi en 1990 et qui les a contraints à replier vers leurs régions natales, ils hésiteront toujours à le voter.
D’autre part, une candidature sérieuse au nord permettrait de rassurer d’emblée les militaires qui sont pour l’essentiel issus de cette région.
Or tout le monde sait que c’est sur ces corps habillés que Faure Gnassingbé s’appuie le mieux pour intimider ses adversaires et ensuite opérer les fraudes électorales.
Ce n’est pour rien que le pouvoir en place multiplie des subterfuges, des manœuvres et des montages grossiers pour empêcher le positionnement de candidats sérieux originaires du nord. Il en connait bien les conséquences sur le vote.
Alors si les leaders de l’opposition parviennent à vider tous ces impératifs, l’on peut bien être certain que l’histoire des Gnassingbé au Togo pourra être close en 2015. Et notre pays parviendra alors à souffler et se libérer de ce joug qui dure 50 ans.
Togoinfos