Le Prince est remonté, très remonté contre Adédzé Kodjo, le commissaire à la douane qui, pour se faire nommer à ce poste, aurait menti sur sa capacité réelle à mobiliser des ressources pour l’Etat.
Celui qui était à l’époque le tout-puissant directeur général de la douane avait fait croire qu’il était en mesure, s’il était reconduit à ce poste, de tripler les recettes de la douane pour le compte de l’Office Togolais des Recettes.
Du coup l’hameçon a pris pour au moins deux raisons :
La première est liée à l’expérience de ce dernier. Le Prince a estimé qu’ayant déjà fait ses preuves en maintenant le curseur haut dans la collecte des ressources de la douane après le départ de marc Ably-Bidamon de cette régie, Adédzé Kodjo pourrait faire mieux.
La deuxième est liée à la confiance que Faure Gnassingbé a pris goût à placer en cet inspecteur des douanes très soutenu par la mère du Prince.
En réalité, le fils-héritier savait très bien qu’il aurait du mal à convaincre les partenaires comme l’Union Européenne de l’accompagner dans le financement de l’élection présidentielle en perspectives en 2015 dès lors qu’il avait derrière la tête, le plan de dribbler tout le monde pour ne pas faire de réformes politiques avant cette échéance cruciale.
Il a alors misé sur la mobilisation des ressources internes pour financer ce simulacre d’élection en vue de s’octroyer un troisième mandat coute que coute.
Dans ce plan, Adédzé Kodjo occupait une place de choix dans la collecte des ressources pour cet objectif lâche ourdi contre le peuple togolais.
Malheureusement, Adédzé Kodjo a parlé plus qu’il ne pouvait agir, il a été alléchant, tellement alléchant dans ses promesses qu’elles sont restées à l’étape d’un simple rêve.
Aujourd’hui, l’on est à 2 mois de la fin de l’année budgétaire, Kodjo Adédzé a présenté un trou béant de l’ordre 104 milliards de manque à gagner dans ses recettes, soit environ 32% des prévisions. C’est grave.
Voilà qui chamboule tous les plans du Prince. Lui qui pensait dégager suffisamment de ressources pour financer sur fonds propres l’élection présidentielle et se mettre à l’abri des critiques des partenaires européens, se trouve finalement dans une impasse sans merci.
Où trouver de ressources pour combler ce trou sérieux ? Difficile équation.
Mais en attendant, le Prince est bien obligé d’annoncer au peuple togolais, un collectif budgétaire pour réajuster le budget et le conformer aux réalités actuelles en termes de recettes et de dépenses.
Beaucoup de lignes qui avaient été prévues sont malheureusement supprimées.
Mais en réalité, tous ceux qui étaient visionnaires avaient déjà prédit cette situation.
Rappelons-nous les critiques formulées au lendemain de l’adoption de ce budget par le représentant résident de l’EU au Togo, Nicolas Berlanga-Martinez.
Celui-ci s’était déjà bien interrogé sur la cohérence de ce budget et les parts faramineuses laissées à la douane.
Il s’était même interroger sur le rapport que ce budget un peu démentiel avait avec la Stratégie de Croissance Accéléré et de Promotion de l’Emploi (SCAPE) qui devrait en principe constituer la Bible de l’Etat sur les quatre prochaines années.
Le FMI et la Banque Mondiale avaient aussi dénoncé le caractère bancal de ce budget qui avait occulté beaucoup d’aspects sociaux pour se focaliser sur la propagande politique.
Eh bien, les faits sont en train de rattraper Faure Gnassingbé et ses sbires qui ont pris cette sale habitude de ne faire que tromper le peuple et partant se tromper eux-mêmes.
Maintenant que les carottes sont cuites, que fera le Prince ? Se résoudra-t-il à faire les réformes pour bénéficier de l’appui des partenaires dans l’organisation de cette élection présidentielle ?
La formule n’est pas évidente dès lors qu’il a le plan de truquer ces élections étant entendu qu’il a bonne conscience de son impopularité actuelle.
Mais alors, puisera-t-il dans l’énorme et colossal héritage laissé par son père défunt et dont il s’est accaparé tout seul pour injecter dans l’organisation de cette élection ? Personne non plus ne peut le prédire d’avance.
Dans tous les cas, lui-même a suffisamment eu le temps de se construire en 9 ans de gouvernance, un patrimoine assez consistant sur le dos du peuple togolais. S’il veut bien, il pourrait y toucher pour résoudre en partie les problèmes des togolais.
Mais en attendant, il est demandé aux régies financières de l’Etat de serrer autant que possible leurs dépenses afin de dégager une bonne marge pour accompagner les zozos qui auront à s’activer pour la campagne présidentielle dans l’intérêt acté de notre cher Prince.
Gare au directeur général de la régie financière qui ne se mettra pas dans ce schéma, il sait bien le sort qui lui sera réservé si jamais le Prince réussissait son coup de s’octroyer un troisième mandat à la tête de l’Etat.
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