Au moment où la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) se prépare à plancher sur la crise politique togolaise, la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) vient de rendre public un rapport sur la situation des droits de l’Homme dans le pays de Faure Gnassingbé.
Intitulé ‘Togo : la répression et la torture contre le changement démocratique’, ce rapport de 55 pages couvre la période allant du 19 août 2017 au 20 juillet 2018 au cours duquel 22 personnes ont trouvé la mort dans le cadre des manifestations publiques organisées par l’opposition togolaise contre le pouvoir en place.
53 personnes sont encore en détention dans les différentes prisons du pays avec la ville de Sokodé en tête de liste (22 personnes) suivie de Lomé, (13 personnes). Ensuite viennent les villes de Mango, Kara et Dapaong qui enregistrent chacune 6 détenus.
Le rapport retrace également des témoignages poignants des victimes sur les agissements des forces de l’ordre et de défense.
« Les cas d’assassinats ont été dénombrés à Bafilo, Sokodé, Mango et à Lomé. Parmi les victimes, on enregistre des mineurs dont l’un demeure toujours à la morgue du CHU SO de Lomé. Le calvaire des victimes arrêtées sur le terrain s’est poursuivi dans les unités de police, de gendarmerie et même dans les camps militaires en violation de la loi sur la garde à vue », indique le rapport de la LTDH.
Si le déferrement a été souvent respecté à Lomé, soutient le rapport, il est presque inexistant dans les villes de l’intérieur à savoir Bafilo, Sokodé, Mango et Dapaong. « La plupart des victimes rencontrées dans ces villes ont déclaré avoir été transférées directement à la prison civile sans passer par le parquet », lit-on.
Plusieurs manquements de la justice pénale sont également mis en exergue dans ce document : le droit des prévenus de se faire assister par un avocat de leur choix, l’absence des parties civiles, le défaut des éléments de preuves à charge contre les prévenus, le prononcé des peines disproportionnées à l’encontre des prévenus pour les mêmes infractions.
« Plus grave, est l’indifférence manifestée par le ministère public lors du jugement lorsque des prévenus ont déclaré avoir été torturés dans les centres de garde à vue », soutient l’organisation présidée par Me Célestin Agbogan.
Les travaux du rapport couvrent toutes les régions. Sont concernées les villes et localitész suivantes : Lomé, Agoé, Aflao Adidogomé, Bè, Baguida-Kpogan, Anié, Kpalimé, Atakpamé, Sokodé, Kparatao, Bafilo, Kara, Mango et Dapaong.
Plusieurs recommandations sont faites. A l’endroit de l’Etat togolais, la ligue demande de garantir les libertés fondamentales et l’obligation d’assurer la protection et la promotion des droits de tous les citoyens conformément à la Constitution.
De ce fait, l’Etat, selon la LTDH, doit éviter la fuite en avant dans le cadre de la résolution des crises, protéger les défenseurs des droits de l’Homme et garantir aux associations la liberté d’exercice, libérer les défenseurs des droits de l’Homme, en l’occurrence le Président du REJADD, et les deux membres du mouvement NUBUEKE et libérer tous les détenus arrêtés dans le cadre des manifestations.
La communauté internationale est aussi indexée. Elle a le devoir d’assistance aux populations victimes quelle que soient leur couleur, race, ethnie et religion, recommande la LTDH.
Global actu