Ma position sur les coups d’Etat militaires, les institutions, le panafricanisme, le partenariat entre l’Afrique et le reste du monde est publiquement connue et sans l’ombre d’un doute. Nos élus nigérian et béninois partagent cette posture et cette convergence est très bonne pour l’Afrique.
Pour rappel, elle se résume en ces différents points:
LES COUPS D’ETAT MILITAIRES
Ce sont les putschistes militaires qui ont assassiné tous nos pères fondateurs, annihilé l’énergie positive pour la reconquête de la souveraineté de l’Afrique et instauré des régimes totalitaires purs et durs sur notre continent.
Ce sont les mêmes militaires putschistes qui ont court-circuité les révolutions populaires des années 1990, détruisant en passant et dans l’œuf la soif de liberté et de libération des peuples africains.
Je soumets donc à l’Afrique que son problème politique fondamental est une poignée de militaires affairistes, pachas, qui pour convenance personnelle, usurpe le pouvoir, s’y installe à vie ou y installe les présidents non élus, met nos vaillants soldats et populations dans un dénuement total.
Ces militaires minoritaires qui sont le mal absolu de notre continent ne peuvent pas être en même temps la potion magique qui guérisse la même maladie.
Les putschistes sont donc à mettre hors d’état de nuire, en quarantaine ; leur visage doit être proprement lavé par des herbes magiques africaines, afin de les aider à retrouver leur lucidité et à réintégrer pleinement la communauté des hommes respectueuse des lois communautaires.
Par ailleurs, ces gens-là ne savent que parler le langage de la force et contre eux, il faut opposer un langage de fermeté ; les bisbilles n’ont pas lieu d’être.
LES INSTITUTIONS
Il n’y a de communautés humaines viables et durables que d’institutions fortes.
Les institutions africaines ont certes leurs insuffisances. En même temps, elles sont l’incarnation des règles et normes communément acceptées.
Un peuple qui détruit les institutions qu’il s’est données au lieu de les renforcer est un peuple mort, sans repère, qui vit dans une jungle.
Les institutions africaines et internationales doivent donc être respectées et renforcées.
La démarche suicidaire qui consiste à vilipender les institutions africaines par des manipulations et des aventures politiques doit être stoppée nette.
LE PANAFRICANISTE BELLICISTE ET BELLIQUEUX
Le panafricanisme est le plus respectueux des concepts particulièrement envers les autres peuples.
Le panafricanisme est avant tout la solidarité africaine. Cette solidarité est l’ingrédient de base pour toute victoire d’étape et finale. C’est donc fondamentalement à cela que nous devons nous atteler. Car pour le moment, les Africains ne sont pas encore solidaires les uns envers les autres et dans tous les domaines pour espérer grand-chose dans leur lutte pour l’épanouissement individuel et collectif. C’est la désolidarisation collective qui est l’autre drame de notre continent.
La solidarité, c’est que l’Africain le plus fort tire son frère le plus faible vers le haut.
Partout où il faut défendre l’intérêt de l’Afrique, les Africains doivent parler d’une même voix.
Le panafricanisme, c’est l’unité politique et territoriale de l’Afrique.
Le panafricanisme, c’est la lutte pour la reconnaissance et la réparation des crimes commis contre l’Afrique.
Le panafricanisme, c’est l’Afrique qui se suffit, qui prend les taureaux par les cornes, sans s’accrocher tel un parasite à un tronc russe.
Le panafricanisme, c’est une relation apaisée, revue et renforcée avec les anciens pays colonisateurs où vit le tiers de la population africaine.
Tout cela ne peut se faire que dans la solidarité, l’union et l’unité.
L’Afrique doit par-dessus tout faire la paix avec son passé et repartir de plus belle. C’est cela le panafricanisme.
Les cris de guerre ici et là sur le continent qui consiste à chasser la France est de la pure perte de temps.
Aucun peuple n’a affronté les Occidentaux sur leur terrain de prédilection, c’est-à-dire la force brute, sans qu’il n’en ressort proprement et totalement édenté.
LE PARTENARIAT AVEC LE RESTE DU MONDE
Le panafricanisme populiste et émotif fait adopter la démarche la plus difficile et suicidaire à notre continent, celle de convier notre peuple vers une Russie boiteuse, elle-même dans le viseur des Occidentaux.
Nos pères panafricains ont eu en un moment donné de la lutte, la malencontreuse stratégie de s’approcher de la Russie.
Les Occidentaux ont pris cette action pour un positionnement de l’Afrique dans le camp communiste et ont anéanti nos responsables.
Dans cette logique, même les bonnes volontés occidentales qui soutenaient la cause panafricaine se sont petit à petit distancées.
Aujourd’hui une masse énorme et robuste d’Africains vit en Occident.
La logique veut donc que l’Afrique canalise son énergie populaire, confronte les Occidentaux de façon rigoureuse, sincère pour le rééquilibrage d’une balance partenariale qui a toujours été en défaveur de l’Afrique.
Notre continent n’a rien à gagner actuellement à adouber la Russie ; elle y a au contraire tout à perdre.
Pour concrétiser ces différents points, il faut avant compter sur le peuple et des hommes forts élus par le peuple et qui malgré leurs insuffisances, disent non à certaines plaisanteries institutionnelles qui ont cours actuellement en Afrique.
Nous saluons donc les présidents Tinubu et Talon qui sont restés droits dans leurs bottes.
Ils montrent la fermeté devant des brebis galeuses qui veulent faire exploser nos rares organisations communautaires, les mêmes brebis qui disent être panafricains et qui vont bizarrement créer un regroupement hors la loi et qui divise davantage l’Afrique.
Nous devons tous mettre fin à la malpropreté des coups d’État en Afrique et leur béquille panafricaniste inutile, manipulatrice, contre-productive et bêtement guerrière.
Et le plutôt, sera pour nous le mieux.