Faire de la préfecture de Yoto, la zone pionnière de l’agroforesterie au Togo ! Le défi est titanesque, mais pas irréalisable. Les deux députés élus sous la bannière de « Dunenyo » à savoir, les honorables KodjoDjissenou et Jacqueline AmiviAka comptent bien le relever. Pour ce faire, ils ont envoyé, en mai dernier, une délégation de trois chefs traditionnels de cette préfecture accompagnée du Dr Koffi Koudouvo, Maitre de conférences en Ethno-botanique et Ethno-pharmacologie, au 4èmecongrès mondial d’agroforesterie à Montpellier en France. De retour de cette mission, une séance de restitution a eu lieu, jeudi 17 octobre 2019, et a regroupé plus de 70 chefs traditionnels de cette préfecture.
Il faut tout d’abord noter que le concept d’agroforesterie est né en 2005. Il prend en compte la manière de combiner l’agriculture à la forestation, c’est-à-dire à la plantation des plantes de manière à ce qu’elles puissent contribuer de manière efficace à la lutte contre le réchauffement climatique et procurer des plus-values aux populations et aux personnes qui la pratiquent. L’agroforesterie désigne les pratiques, nouvelles ou historiques, associant arbres, cultures et/ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. Elle permet, entre autre, de diversifier la production des parcelles, restaurer la fertilité du sol, garantir la qualité et la quantité de l’eau mais aussi d’améliorer les niveaux de biodiversité, reconstituer une trame écologique et stocker du carbone pour lutter contre le changement climatique.
Yoto étant une zone fortement agricole, les deux députés ont pris sur eux de faire de ce secteur le soubassement du développement. Mais pourquoi envoyer à coups de millions de francs CFA des chefs traditionnels au congrès mondial de l’agroforesterie qui réunit près de 3000 personnes de par le monde ? Ce choix est loin d’être fortuit. « C’est pour la première fois que la chefferie traditionnelle a participé à cette grande rencontre. J’ai constaté qu’aux derniers congrès, le Togo n’a participé qu’avec un ou deux représentants. Je me suis dit qu’il faille impliquer la chefferie traditionnelle qui est un acteur incontournable du développement à la base. Leur participation aura un impact direct sur leur communauté, surtout dans l’ouverture des mentalités », a souligné Dr Koffi Koudouvo, avant de préciser : « Les trois chefs qui ont participé ont été pris sur des bases bien définies : le premier, le plus jeune sur sa capacité à manager les réseaux sociaux, le 2ème est un ingénieur agronome à la retraite, c’est son domaine et le 3èmen’est autre que le chef suprême des chefs de la préfecture de Yoto. Ils sont partis apprendre une autre manière de pratiquer l’agriculture qui est à la base du développement de tous les peuples. Ils devront partager les acquis avec leurs populations, leur canton, sur la préfecture et voir le pays pour que l’agroforesterie soit le soubassement du développement à la base ».
Les potentialités agricoles de la préfecture de Yoto ne sont plus à démontrer. « Nous avons les atouts ici dans le Yoto. Si vous voyez les statistiques nationales agricoles, Yoto est toujours la première préfecture dans la production céréalière au Togo. Non seulement les terres de cette préfecture sont les plus riches, mais nous avons aussi aujourd’hui au niveau de Tométi-Kondji et Sédomé des parcs nationaux qui sont les plus protégés. Tout cela fait deYoto une zone agricole par excellence », a précisé Dr Koffi Koudouvo.
Les participants à cette rencontre de restitution n’ont pas manqué d’exprimer leur gratitude aux deux députés qui ont tout mis en œuvre pour que cette participation soit effective. D’ailleurs n’eût été leur diligence, les trois chefs n’auraient pas pu avoir les papiers (visa, entre autres), sans parler des modalités qui ont entouré le séjour en terre française. « Nous remercions Mme Jacqueline AmiviAka qui, à travers sa Fondation et sa société STD, a mis les bouchées double pour faire de ce projet une réalité. Aussi, sans l’implication de l’Honorable DjissenouKodjo, qui a fait jouer son carnet d’adresses jusqu’au haut lieu, peut-être qu’on n’aurait pas pu aller à Montpellier. Toute notre reconnaissance à eux deux », a renchéri un des participants.
D’autres projets sont àl’étude pour garantir une autonomie aux chefs traditionnels de la préfecture toujours dans le domaine agricole. Incessamment, un atelier de formation de trois jours au moins sera organisé à l’intention des têtes couronnées. D’autres projets comme l’instauration d’une usine de production du Sodabi de qualité, mais aussi de production et de transformation du gingembre sont à l’étude.
Les députés Jacqueline Amivi Aka et KodjoDjissenou font également de l’éducation leur cheval de bataille. A la fin de cette séance de restitution, la Fondation Jacqueline AmiviAka a mis à la disposition des écoles de la zone plus de 250 table-bancs et des matériels didactiques.
S.A
source : Liberté