Quand un pouvoir impose silence à toutes les prétentions et ferme toutes les voies favorables au peuple. Quand il s’attribue ou tronque les droits de la majorité du peuple. Quand il arrache les droits de cité à une foule de citoyens qu’il réserve exclusivement à une minorité et qu’il maintient une scandaleuse inégalité dans le pays, qui sont les sources d’immoralité, d’injustices sociales graves et d’oppression, alors la masse du peuple a le droit inaliénable de manifester sa colère et de mettre un terme à un tel pouvoir.
Ce n’est donc plus le temps des meetings. Le peuple n’a plus besoin de politiciens pour le conduire à la plage et pour écouter des discours. Il est souverain et il a le droit d’aller demander directement au premier responsable, qui incarne un pouvoir aussi cruel et aussi roque la raison de son mépris et de son inhumanité. Nos politiciens doivent savoir que les morts et les violences ne sont pas des fonds de commerce à exploiter.
Il s’agit maintenant de mettre fin à un régime despotique et funeste. J’avais longtemps prévenu que les révolutions sont les suites nécessaires des longues injustices sociales et économiques. Malheureusement, la minorité, impudente et impunie, continue ses forfaits et utilise la fourberie en se déchargeant de ses crimes sur les désordres des opposants. Les politiciens de circonstance doivent savoir que le salut et la sûreté générale de notre société commandent de mettre d’abord un terme à la nuisance de cette minorité diabolique et non de chercher à agir pour prouver qui va jouir du pouvoir après la chute des tyranneaux. Comment peut-on ignorer que le caractère prédominant de cette faction est un mélange de vanité, d’intrigue, d’audace dans le crime, de fausseté, de vénalité et de corruption ?
Cette minorité est liguée contre le peuple et contre notre patrie. Nous devons œuvrer pour que tout fléchisse désormais sous le niveau et que tous nos comportements plient sous le joug de la morale. Les égarements de ceux, qui ont rejoint la minorité en utilisant des sophismes et de ceux qui cherchent en ce moment à exploiter les manifestations sociales pour consolider leurs intérêts partisans et abjects, doivent prendre fin. Je répète que le peuple n’a rien à aller chercher en ce moment à la plage. Il a besoin de mots d’ordre mais les Généraux, qui établissent les stratégies, ne vont pas sur les champs de bataille. Comme on ne fait pas des omelettes sans casser des œufs, nous ne devons pas ignorer que quand la liberté et la dignité n’ont plus de soldats, elles en appellent à des martyrs.
Les politiciens ne doivent plus laisser mourir impunément les togolais pour aller ensuite s’asseoir avec leurs bourreaux pour partager les prébendes du pouvoir au mépris de la masse du peuple. Le pouvoir en place est devenu plus impudent et malveillant. Il ne veut même pas se réformer et résiste au prix de la mort, des violences et des exils de nos compatriotes. Il viole sans conscience et sans décence la constitution en vigueur dans tout son Titre X puis dans ses articles 8, 74, 100, 104 et 109. Quelle infortune pour notre peuple ! Il est temps de remplir les vœux de la nature, d’accomplir les destins de notre patrie et de l’humanité et d’absoudre la providence du long règne du crime et de la tyrannie sur la terre de nos aïeux. Nous disons non et assez au despotisme et au régime de la corruption et de la médiocrité. Nous disons non au tribalisme et au régionalisme. Nous voulons que notre patrie devienne le modèle des nations africaines, l’effroi des oppresseurs, la consolation des opprimés, l’ornement de l’univers et qu’en scellant les manifestations sociales actuelles avec le sang de nos martyrs, nous puissions enfin voir le succès de la lutte démocratique et voir briller chez nous l’aurore de la félicité universelle. Que DIEU Tout-Puissant assiste le peuple togolais et nous protège.
6 Novembre 2017
Nicolas Lawson,
Président du PRR