Il était la superstar de la cérémonie du mois du civisme et de la citoyenneté lancé vendredi au Palais des Congrès de Lomé. Il avait ravi la vedette à l’hôte de l’évènement dame Germaine Kouméalo et même au Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu. Lui, c’est l’ancien Premier ministre Joseph Kokou Koffigoh. Rayonnant dans toute sa splendeur, grandeur et magnificence d’antan. Et très inspiré en plus. En témoignent les 12 commandements ou plutôt les 13 commandements ingénieux qu’il a proposés pour épicer la cérémonie. Et le 13è commandement est celui qui a le plus retenu notre attention. Eh oui, 13, chiffre fétiche, chiffre sacré de Gnassingbé Eyadema ! « Si tu es militaire, tu ne dois pas commettre de coup d’Etat ». Tel est en substance le 13è commandement du livre de Joseph 8, Koffigoh 5.
Ironie de l’histoire, Gnass père, un militaire, demi-solde démobilisé de l’armée coloniale française- il a fait la guerre d’Indochine, enfin ses contempteurs disaient qu’il servait comme cuisinier- était celui qui avait perpétré le tout premier coup d’Etat sanglant en Afrique ayant permis au clan Gnass de continuer à jouir du pouvoir à ce jour. Ce commandement de Joseph Kokou Koffigoh peut résonner en écho : « Ne fais pas au fils ce que le père a fait à autrui ».
Ceci dit, on pense que Joe Koko aurait pu ajouter à la suite du 13è commandement, un 14è qui peut s’intituler ainsi : « Ne s’éternise pas au pouvoir ». On n’est pas une monarchie, mais bien dans une république. Et il sied qu’après deux mandants, on cède la place à une autre personne pour lui permettre de faire ses preuves. « Vous n’avez pas le droit divin de gouverner votre peuple, la sagesse ne se repose pas seulement en une personne. Quand vous accédez au pouvoir et que vous accomplissez votre tâche, partez pour que d’autres viennent pour continuer là où vous vous êtes arrêtés », disait justement le président ghanéen John Dramani Mahama à ses pairs.
Ne pas cumuler mandat sur mandat est la condition sine qua non qui peut amener un militaire à ne pas commettre le péché, à observer scrupuleusement le 13è commandement. C’est notre humble avis.
L’église et le débat politique au Togo
Depuis le début du processus démocratique au Togo, il y a plus de deux décennies, l’Eglise s’est quelque peu impliquée dans la crise togolaise. La classe politique togolaise a toujours fait appel aux hommes de Dieu pour l’aider à démêler le fil un peu trop enchevêtré de ses incompréhensions et de ses querelles intestines. La preuve, les hommes politiques avaient confié la direction de la Conférence nationale souveraine à l’ancien archevêque de Lomé Mgr Fanouko Kpodzro. Tandis que l’ancien évêque émérite Dosseh-Anyron qui avait joué un rôle non moins important pendant la période du parti unique, était membre de la Commission pour la reconstitution et la réhabilitation de l’histoire du Togo, laquelle Commission avait proposé Sylvanus Olympio comme père de l’Indépendance et Gnassingbé Eyadema comme Père de la Nation togolaise.
Faure Gnassingbé a confié la direction de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation ( CVJR ) à l’évêque de Kpalimé, Mgr Nicodème Barrigah. C’est également lui qui avait joué le rôle de facilitateur dans le dialogue Togo Télécom II et le mini dialogue qui avait précédé les élections législatives du 25 juillet 2013. C’est dire toute l’implication de l’Eglise dans la crise togolaise.
Mais pour avoir exigé du gouvernement la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles, le mercenaire en col blanc, Charles Debbasch alias Koffi Souza et ses missi dominici semblent dénier aujourd’hui à l’église ce rôle. « Le rôle de l’Eglise est-il de s’immiscer dans les affaires politiques ? La question n’est pas nouvelle, au Togo et ailleurs. Si la religion peut et doit s’impliquer dans les affaires de la cité pour améliorer la vie des populations, elle ne saurait devenir un acteur du jeu politique. Chacun son métier, chacun ses priorités », écrit Charles Debbasch sur le très toxique site du gouvernement. Pour lui, la demande formulée par les Eglises catholique, Evangélique Presbytérienne et Méthodiste apparaît « étrange ». N’est-ce pas plutôt étrange cette position de républicoftogo.com ? On peut requérir les services de l’Eglise quand ça ne va pas, et au même moment on veut imposer la loi de l’omerta à cette même Eglise. Curieux !
Des haricots pour construire une université
Ce n’est pas une blague ! Ça se passe en Afrique plus précisément au Burundi. Pour construire l’université à Makamba au Burundi, il est requis de chaque élève de la province, du primaire au secondaire, deux kg de haricots. Une contribution nécessaire pour avoir son bulletin à la fin de l’année scolaire. A défaut de cette quantité, chaque élève est astreint à payer 2000 francs burundais ( Fbu ). La direction de chaque école doit également contribuer à hauteur de 60 Fbu pour chaque élève. « Cette décision a été prise lors de différentes réunions entre le gouverneur, les directeurs des écoles et les responsables de différents services à Makamba », rapporte la Radio Netherlands.
La collecte va bon train et des professeurs et directeurs des écoles se disaient satisfaits. « Même si la collecte n’est pas encore terminée, la contribution est satisfaisante », se réjouit un directeur. Même sentiment de satisfaction du côté du gouverneur de la province de Makamba. « Nous espérons que les travaux de terrassement commenceront prochainement », dit-il avant de souligner qu’avec cette université, l’effectif des élèves de Makamba qui auront accès à l’enseignement supérieur, va augmenter.
L’initiative cependant divise les parents d’élèves. Si certains ont salué cette mesure estimant que leurs enfants n’auront plus besoin d’aller à la capitale Bujumbura pour fréquenter l’université, d’autres par contre estiment que la construction d’une université relève de la responsabilité de l’Etat et que la décision ne devrait pas les concerner. La mesure ne semble pas plaire non plus à certains rapatriés qui disent ne pas disposer de lopin de terre cultivable.
Une université construite en haricot ! L’initiative est certes louable mais aussi cocasse.
Source : [07/10/2014] Zeus Aziadouvo, Liberte-Togo