Hormis le cadre, on a difficilement cherché à savoir s’il y a bien une différence entre ce séminaire et celui que le gouvernement eût pu organiser à Lomé, sans qu’il fût besoin d’inviter on ne sait quels économistes, quels experts ou spécialistes d’on ne sait quel pays.
Mais on n’a rien trouvé en termes de valeur ajoutée, mis à part la participation de ce que le gouvernement appelle « experts », qui ne sont autres que Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission Economique pour l’Afrique au niveau du sous-secrétaire général de l’ONU, et l’habitué de ce rendez-vous Dominique Strauss-Kahn, ancien patron du Fonds monétaire international (FMI).
Des invités auxquels les Togolais doivent désormais s’habituer, car sans eux, visiblement, le Togo ne serait rien. La vraie question est : que serait le Togo de Faure sans ces sherpas ? Ces derniers ont toujours occupé le haut bout de la table gouvernementale, ils chuchotent à l’oreille de Faure à qui mieux mieux. Les Dominique Strauss-Kahn et compagnie, ce sont nos spin doctors. Ce sont nos Bernard-Henri Lévy, nos Jacques Attali, ceux grâce à qui le destin du Togo se forme, se consolide, se peaufine. S’invente aussi. Ceux sans qui le jour ne se lèverait pas au Togo. Mais les impacts de leur participation à ce genre de rencontres – dont nous n’osons même pas évaluer le coût – se font toujours attendre, quand bien même cela coûte les yeux de la tête.
Quand un Dominique Strauss-Kahn débarque à Lomé, ce n’est pas pour jouer les bons Samaritains, bien au contraire. Il en est de même pour son alter ego Carlos Lopes. Des additions que vont payer un contribuable qui n’a pas demandé qu’on fasse d’un ordinaire conseil des ministres un séminaire ayant nécessité la mise en place de tentes climatisées, sans parler des dépenses de chacun de ces membres du gouvernement durant ces trois jours loin de la capitale. Quant aux retombées devant échoir au Togolais lambda après ce séminaire, bien malin qui éclairera l’opinion.
On sait seulement qu’il y a un régime bien décidé à jouer la carte de la propagande, quitte à faire saigner l’économie déjà moribonde du pays. On sait seulement que pour préserver son règne de tout partage, de toute alternance, le clan Gnassingbé est prêt à tout pour mettre dans sa poche des acolytes d’une communauté internationale qui n’hésitera pas à le soutenir, au nom de la loi du renvoi d’ascenseur.
Source: Le Correcteur