Tout se précise à petit feu, à l’approche de la présidentielle de 2020. Pendant que la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) actualise son plan d’action, les intentions et déclarations de candidatures se précisent également. Mais entre l’option d’une candidature plurielle au sein de l’opposition et celle unique face au pouvoir, l’Archevêque Emérite de Lomé, Mgr Philippe Kpodzro œuvre inlassablement en faveur de la dernière. Cependant, le débat reste encore entier.
Des indiscrétions annoncent la présidentielle de 2020 entre février et mars prochain. Dans quatre mois donc.
Au niveau institutionnel, le Gouvernement togolais a, au cours du Conseil des ministres tenu, le vendredi le 18 octobre dernier, adopté un projet de loi retouchant le code électoral en vigueur. Désormais, ce nouveau projet de loi introduit des mécanismes devant acter le vote des togolais de l’extérieur, avec notamment la création des Commissions électorales d’ambassades indépendantes (Ceai) comme démembrements de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la création des commissions listes et cartes (Clc), les conditions d’enregistrement sur la liste électorale et le nombre requis d’électeurs pour la création des bureaux de vote dans les ambassades.
Pendant ce temps, la Ceni a organisé, courant semaine dernière, des opérations de simulation d’enregistrement des électeurs. L’objectif visé, expliquent les premiers responsables de l’institution en charge de l’organisation technique et structurelle des élections au Togo, est de tester l’opérationnalité des kits d’enregistrement. À ce jour, tout semble dire que le train est désormais mis sur les rails, en attendant le lancement, courant mois de novembre, de la révision électorale qui permettra d’actualiser le fichier électoral, après les récentes échéances, notamment les législatives de décembre 2018 et les communales de juin et août 2019.
Ça se bouscule
Dans les rangs des acteurs politiques de l’opposition, on déclare des candidatures en attendant de voir si on peut obtenir l’unicité. À ce jour, une dizaine de candidats, tous issus des rangs de l’opposition ou encore indépendants, sont sur la ligne de départ. On citera pêle-mêle Kpodar Gamesu, Gerry Taama, Kodjovi Thon, Jean-Pierre Fabre, Agbeyome Kodjo, Dovi Spieker, Mister B et Innocent Kagbara, entre autres. Ceci, dans l’attente de l’investiture imminente du porte étendard du pouvoir. Des indiscrétions font cas également des intentions de Kako Nubukpo ou encore de Gilbert Houngbo qui se bousculeraient aussi au portillon de 2020, en attendant la précision sur leur coloration politique exacte. Qu’à cela ne tienne et en attendant la confirmation ou l’infirmation, les togolais ont, pour l’heure, une idée claire d’une dizaine de postulants à la succession de Faure Gnassingbé.
La soif de l’alternance
Aujourd’hui, les initiatives se multiplient en vue de maximiser les chances d’une candidature unique pour ainsi étancher la soif de l’alternance dont meurent depuis des années, de millions de Togolais. Entre autres initiatives, celle entreprise, fin semaine dernière par l’archevêque Émérite, Mgr Fanoko qui, dans la dynamique de sa lutte en faveur de l’alternance en 2020, entend rassembler le maximum de candidats issus de l’opposition à y aller en rangs serrés. D’ores et déjà, des réglementations juridiques sont élaborées en vue de consolider et traduire dans les actes, sous un parapluie normatif, ce vœu cher de la majorité des Togolais. Mais alors, des questions taraudent les esprits sur les chances de réalisation de cette union. Ceci, eu égard aux fâcheux précédents qui ont jalonné la lutte unie de l’opposition togolaise pour la quête de l’alternance.
L’équation des taupes
En effet, on a encore souvenance, des faits et gestes de certains acteurs qui, dans un passé récent, ont été des trouble-fête et acteurs clés de l’échec des différents regroupements mis en place, notamment le CST, la Coalition Arc-en-ciel ou encore la C14. Ces acteurs dont nous taisons les noms s’étaient plus muent dans la posture de taupes à la solde du pouvoir au fur et à mesure que les idées s’échangeaient au-cours des réunions. Mieux, des ailles marchantes du pouvoir. Et ce n’est donc après que les masques sont tombés et les togolais ont découvert le vrai visage de ces «vrais-faux» opposants qui, pour des intérêts obstrus, vils et petits sont disposés à saboter la lutte et assurer ainsi, la pérennité du pouvoir cinquantenaire de Lomé.
Au regard de cette réalité fâcheuse encore vivace dans les mémoires collectives des togolais épris de changement, la presence de certaines tetes dans ce regroupement de Mgr Kpodzro a rendu perplexe nombres d’observateurs. Il urge donc que le Prélat que nous avons qualifié dans notre dernière parution d’infatigable trouve l’approche et mette des garde-fous nécessaires pour assurer le secret et la confidentialité de cette coalition naissante.
Et pour ce faire, l’équation des taupes doit absolument être résolue.
Source : Fraternité No.334 du 30 Octobre 2019