A force de réduire au silence les Togolais en rétrécissant les espaces civiques et en agitant la prison comme seule réponse aux préoccupations du peuple, le régime dictatorial de 60 ans, de père en fils, a fini par se retrouver en face d’une jeunesse déchaînée et décidée à en découdre avec lui. Aujourd’hui, c’est de partout que le cri des Togolais, soutenu par d’autres peuples en Afrique, résonnent pour le rendez-vous des 26, 27 et 28 juin 2025.
Le front citoyen « Touche Pas A Ma Constitution », pour sa part, apporte son entière solidarité à cette initiative qui se donne pour devoir de libérer le Togo des ténèbres dans lesquels l’a plongé Faure Gnassingbé, et avant lui son père.
« Face à l’appel à la mobilisation pacifique des jeunes pour les 26, 27 et 28 juin 2025, le mouvement citoyen « Touche Pas A Ma Constitution » comprend l’exaspération des jeunes, accueille avec enthousiasme cette action citoyenne. Nous disons OUI, parce que le peuple a le droit de s’exprimer quand on le prive de tout, quand on lui refuse le droit de manifester par des lois liberticides. Aucune loi ne peut restreindre un droit constitutionnel », indique l’organisation.
Elle reste convaincue que « cette jeunesse porte nos espoirs », parce que « leurs revendications sont justes et nous soutenons cet engagement qui s’est imposé à eux », tout en saluant leur courage qui « nous inspire ».
Et de souligner : « Ces voix refusent d’être réduites au silence. Ces consciences s’éveillent. Cette génération revendique son droit à façonner l’avenir du Togo. Ils s’expriment pour que nous puissions tous vivre dignement. Nous les soutenons pour que le Togo puisse enfin respirer ».
Le front joint donc sa voix à celle de cette jeunesse et réclame la libération immédiate de tous les détenus politiques, tous, sans exception et sans aucune condition, le Respect des libertés publiques. Il demande ensuite la fin des arrestations arbitraires, de la répression et les tortures.
Il ajoute que les Togolais ont le droit de parler, de se rassembler et de rêver. Une justice sociale concrète, des emplois pour les jeunes, une réduction du coût de la vie, la transparence dans la gestion publique, des services publics dignes de ce nom et la fin définitive de la dictature doivent être, selon TPAMC, une réalité sur la Terre de nos Aïeux.
« Ces exigences ne sont pas négociables. Elles sont le minimum vital pour un vivre ensemble harmonieux, avec des valeurs de démocratie ».
C’est pourquoi « Touche Pas A Ma Constitution » appelle les jeunes à rester pacifiques, unis et déterminés, car « votre force, c’est votre dignité ». Aux autorités publiques, il leur fait savoir que l’heure n’est plus à la répression. « Écoutez ce peuple ou assumez les conséquences. Il est temps de libérer le Togo. Il est temps de libérer les Togolais ».
Aux forces de l’ordre, « vous êtes Togolais avant d’être policiers, gendarmes ou militaires. Ces jeunes sont vos frères, vos sœurs, vos enfants. Protégez-les ! Le temps de la répression aveugle est terminé », leur lance-t-il.
Une mobilisation de taille
L’origine de cette mobilisation, rappelle le front, est le kidnapping et la séquestration de l’artiste Aamron. « Pour le faire taire, Faure Gnassingbé et son régime ont kidnappé Aamron le 26 mai, ils l’ont séquestré, torturé et interné illégalement dans un centre psychiatrique, avant de le libérer trois semaines plus tard sous la pression populaire. Une répression inacceptable ».
L’organisation déclare que les Togolais sont « désormais entrés dans l’action ». « Nous sommes dans l’Histoire qui se fait maintenant, sous vos yeux, portée par la jeunesse. Cette mobilisation sans précédent de notre jeunesse sur les réseaux sociaux et dans les rues révèle des aspirations profondes : justice sociale, bonne gouvernance, avenir meilleur ».
Et ce sont des blogueurs, des artistes et des journalistes de la diaspora. Par leur engagement et leur détermination sans limite, ils mobilisent une armée de jeunes électrons libres galvanisés par la quête de leurs aspirations. « La lutte citoyenne a réellement pris corps. Le citoyen reprend par lui-même la place dont on l’avait privé, il se repositionne au centre des enjeux ».
Selon TPAMC, il y a une raison d’espérer, puisque par cette mobilisation dans les rues, sur les réseaux sociaux avec une énergie déferlante tel un raz-de-marée et le refus de la jeunesse de se taire, le pouvoir vacille. La libération d’Aamron le 21 juin dernier et le report sine die de la conférence dite panafricaniste de Manssah, donc d’Alain Foka et sa clique en sont les preuves.
« Chaque victoire prouve une vérité simple : quand le peuple se lève, le système cède. Malgré les arrestations massives des 5 et 6 juin 2025, cette jeunesse courageuse continue d’exercer ses droits constitutionnels. Résultat ? Des jeunes de plus en plus nombreux, plus déterminés et plus unis s’engagent dans la lutte, à visages découverts », dit-il.
En cas d’urgence (arrestation ou blessure), « Touche Pas A Ma Constitution » met à disposition deux numéros de téléphone : +228 98 75 72 47 / +228 90 36 12 47.
Source: lalternative.info
