Togo : Niamtougou contraint le pouvoir à la raison

 
Sotouboua, Dapaong …puis Niamtougou, le bastion désigné du pouvoir des Gnassingbé est désormais en ébullition. Toutes les occasions sont bonnes pour les populations pour exprimer leur désaveu de la gouvernance politique du pays.
 
C’est aux pas de charge que le Col. Yark Damehane s’en est allé à Kara pour chercher un enseignant déféré par abus à la prison civile de la ville de la famille présidentielle, pour le rendre à la population de Niamtougou qui le réclamait dans la révolte. Avant même que le pouvoir n’accède ainsi à la raison, bien de dégâts auront été enregistrés. On dénombre des casses d’édifices publiques et de violents affrontements entre les populations et les forces de sécurité qui ont reçu les renforts des éléments d’élite des forces de défense.
 
« Le post de police a été saccagé. Il y a plus de policier dans la ville et nous avons dit que si on ne ramène pas notre collègue, il y aura plus de circulation dans la ville », a témoigné un enseignant.
Tout a commencé quand à l’occasion d’un déplacement de Faure Gnassingbé à Niamtougou pour une cérémonie de dons devenue récurrente ces derniers temps post électoraux, un enseignant n’a pas daigné observer les consignes des militaires. Ce dernier estimant avoir accusé un retard, a préféré aller administrer des cours à ses élèves que d’attendre pour manifester son « soutien » au Président de la République. C’est ce geste que la soldatesque de Faure Gnassingbé qualifiât de crime de l’aise majesté. L’enseignant qui est allé chercher sa moto saisie, a été arrêté par la police.
 
Le « téméraire » enseignant qui devrait se considérer dans la région septentrionale (désigné comme bastion du pouvoir) comme un métayer corvéable à merci du prince, a été appréhendé dans un premier temps par un policier zélé et gardé à vue. Puis suite aux protestations des populations, il a été déféré à la prison civile de Kara. Une mesure qui en a rajouté à la colère des populations, qui ont réagi violemment dans la journée du vendredi et samedi. « Ce fut un véritable appel à la guerre », a confié à kaoci. Com un officier de police.
 
La ville de Niamtougou est située à 10 km de la ville de Kara. Jamais, l’on a eu à enregistrer des mouvements de contestations dans cette ville dont est originaire notamment le ministre Gilbert Bawara de l’administration territoriale. Avant Niamtougou, la ville de Sotoboua à l’occasion d’un mouvement d’humeur des scolaires et Dapaong consécutivement à une grève des enseignants, ont été secouées par des manifestations de contestations d’une ampleur jamais enregistrées dans le bastion supposé du pouvoir.
 
koaci