C’est un devoir républicain et patriotique pour tous les togolais de dénoncer et de combattre le système inique d’avilissement, de débauche, de mensonge et de corruption généralisée, qui nous régente comme des primates. Au 21è siècle, c’est infâmant de tolérer de tels dirigeants. Nous avons donc l’obligation de faire preuve d’une ardente volonté de résistance et de courage. D’ailleurs, notre hymne national exige de nous de cultiver un esprit de vertu et de vaillance. C’est de plus en plus indispensable et urgent car durant ces derniers jours, des esprits retors et criminels, manipulés par le pouvoir, font circuler sur les réseaux sociaux des informations menaçantes pour créer une psychose de peur dans la population. La peur étant un pire ennemi de l’action et l’arme privilégiée des despotes et des sociopathes, nous dénonçons cette campagne pernicieuse et nous demandons aux togolais de manifester de la vaillance pour participer activement à la lutte pour la délivrance de notre peuple et pour la restauration du prestige de notre pays.
Le peuple togolais a déjà payé un lourd tribut pour que Mr Faure Gnassingbé s’installe au pouvoir. Mais il l’a trahi, humilié et violenté. Il a favorisé une minorité corrompue et crapuleuse. Il a préféré des étrangers aux togolais et il a encouragé l’impunité, le libertinage, la gaudrerie et les injustices de toutes sortes. Mais qu’il sache que nous ne lui devons rien et que le peuple togolais n’a rien à craindre s’il quittait le pouvoir dès à présent. Nous n’avons pas besoin des finasseries diplomatiques et de déploiement de bataillons pour faire respecter la souveraineté populaire. Il nous suffit de soldats improvisés dans une guérilla de patriotards ou de cocardiers pour battre une armée régulière. Il faudrait alors que leurs élans soient irrésistibles. Les peuples décidés ont toujours réussi à faire s’écrouler les dynasties afin de faire respecter les républiques.
Le temps est venu pour conjurer nos divisions intestines et pour contenir le tribalisme rampant à Sokodé, à Mango, à Bafilo, etc. Nous disons fermement à nos concitoyens des forces de défense et de sécurité qu’il n’est plus concevable que des fraudeurs et des corrompus, qui ont ruiné notre patrie, se servent d’elles pour se protéger et pour supplicier la masse de notre peuple. Quand les choses pourrissent, elles sentent. La gouvernance de notre pays est en pleine liquéfaction de pourriture. Toutes les catégories sociales sentent sa puanteur et sont en ébullition. Le moment est propice pour mettre un terme au fléau. La patrie n’a plus aucune espérance avant le chaos et la chute dans un abîme profond. Il n’y a plus que deux recours : ce sont le peuple et son armée. Le peuple est souverain et son armée peut être salutaire pour sauvegarder l’ordre et l’unité nationale.
Nous avons besoin de la sollicitude des Chefs d’Etat de la CEDEAO. La coalition des 14 partis a bien compris cette exigence. Le dialogue doit servir à déférer à leur demande de laisser le Chef de l’Etat actuel terminer son mandat et se retirer du pouvoir impérativement en 2020. En contrepartie, il va falloir obtenir obligatoirement la formation d’un gouvernement de transition ou de salut public par l’opposition. C’est ce nouveau gouvernement, qui devra mettre en place une nouvelle CENI et une nouvelle Cour Constitutionnelle, en concertation avec le Chef de l’Etat. Alors, dans un esprit de sauvegarde et de renouveau, il sera formé une assemblée constituante, avec la participation de la diaspora togolaise. Cette dernière devra préparer un avant-projet de constitution à soumettre au référendum.
Les objectifs essentiels d’un tel gouvernement de salut public seront d’abord de moraliser la vie politique et sociale dans le pays. Il devra restaurer l’ordre et l’autorité de l’Etat. Il a l’obligation de satisfaire les revendications sociales pour rétablir la confiance des travailleurs et des étudiants dans les nouveaux dirigeants afin de pouvoir les remettre au travail pour relancer l’économie nationale. Il aura la charge de former une nouvelle CENI et de renouveler la Cour Constitutionnelle. Il doit composer une assemblée constituante avec la participation de la diaspora togolaise, qui se chargera d’élaborer un avant-projet de constitution à soumettre au référendum. C’est un processus, qui doit nous conduire jusqu’en 2020 et durant lequel, il sera organisé le référendum, les élections locales et législatives. Ainsi, en Avril 2020, nous pourrons organiser dans l’ordre, dans la discipline, sans fraude et sans violence, les élections présidentielles libres, équitables et transparentes.
Le monde entier est désormais témoin de l’humiliation de notre peuple et de l’abaissement de notre patrie. La nation togolaise ressent cette brûlure profondément et la majorité de notre peuple ne peut que raidir son attitude et se refuser aux accommodements du partage du pouvoir avec la minorité crapuleuse et arrogante qui s’accapare des ressources nationales. Après 13 ans de vie pitoyable et de servitude sous la direction de Mr Faure Gnassingbé, il serait inconvenant de nous demander de supporter encore l’ergastule d’une minorité dépravée, populicide et totalement amorale. La politique du RPT/UNIR est trop faisandée et mortifère. L’opposition a déjà trop concédé depuis 27 ans. Elle a assez plié et assez ajourné. Nous avons trop refoulé nos amertumes et nos ressentiments.
Il nous faut, ici et maintenant, remplir notre devoir sans faiblesse et sans hésitation. Personne ne peut plus nous donner des leçons ni nous prêcher la modération. Nous avons été trop modérés et trop patients. Le temps est trop fugace et la vie bien courte. Nous avons la lourde responsabilité de contribuer à bâtir une nation prospère et prestigieuse ; c’est-à-dire l’or de l’humanité. C’est un devoir incomparable. Cela implique d’élever tout notre peuple à la dignité humaine et d’assurer le prestige et la souveraineté de notre patrie. Si le pouvoir récalcitrant en place ne cède pas aux exigences de la coalition, alors le germe redoutable de la révolution doit se développer et ne va plus avorter. Notre liberté et notre bonheur en dépendent. La transition, après la conférence nationale, avait échoué à cause de notre inexpérience, de la corruption des uns et des violences des autres.
Il nous faudra maintenant éviter une semblable éventualité. Que Dieu Tout-Puissant nous inspire, nous guide, nous assiste pour surmonter nos égos, nos intérêts partisans et personnels afin que nous puissions sortir le Togo de la chienlit actuelle. Que les destins s’accomplissent pour nous aider à reforger notre unité nationale, pour restaurer l’ordre, la discipline et la justice sociale et également l’honneur de nos forces de défense et de sécurité.
Nicolas LAWSON