Une opposition de paille, une dictature de sang…
Le plus grand handicap de l’opposition togolaise n’est pas que sa division. C’est la permanente compromission de plusieurs de ses leaders et sa promiscuité constante et suspecte avec la dictature.
A l’exception de Jean Pierre Fabre (Anc) et Brigitte Adjamagbo (Cdpa) dont aucune preuve du contraire ne compromet l’intégrité, tous les autres, TOUS sans exception ont été, à un moment ou à un autre contributeur actifs ou complices en sourdine de la pérennisation du régime. Pour combattre une dictature cinquantenaire qui n’a vécu que du sang des massacres et de l’étouffement de l’espoir populaire, il faille une opposition constante et vertueuse.
Si vous allez retirer des enveloppes chez Gilbert Bawara ou chez le Colonel Signan, si pour la scolarité de vos enfants ou vos champagnes de fêtes de fin d’année, vous envoyez des sollicitations écrites à Faure Gnassingbé, si de temps à autres, entre une coupe et un café, il vous laisse quelques millions pour la popote de résistance, comment pouvez-vous effrayer la dictature ? Une dictature ne tombe pas seulement par la lutte physique, systémique et structurelle, il y a un combat psychologique que ses alliés sporadiques ne peuvent pas gagner. Votre nom ne fait par battre, de peur, le cœur du dictateur.
Vous ne lui faites pas peur parce qu’il sait que vous ne combattez que pour manger.Cela renforce cette lugubre dictature qui n’a que des jours devant lui. Et de son fauteuil sanguinolent, Faure Gnassingbé qui sait qu’hier, vous lui faisiez la courbette pour quelques millions ne prend pas votre engagement au sérieux et n’en a aucunement peur. Sans l’émergeance d’une classe nouvelle ou un renouveau de l’Anc, ce pays est foutu. Pour longtemps.
Carmel Max Savi