Le prophète Esaïe a été libéré ce dimanche 26 septembre 2021 après presqu’un an passé à la prison civile de Lomé et celle de Tsévié. Le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo se félicite de cette libération. C’est à travers un communiqué rendu public ce 28 septembre 2021.
COMMUNIQUE :
Le Prophète Esaïe Kokou DEKPO enfin libre !
Le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo se félicite de la libération, finalement intervenue ce dimanche 26 septembre 2021, du Prophète Esaïe Kokou DEKPO, et profite de cette occasion pour remercier tous ceux qui, de près ou de loin, se sont associés à la campagne pour exiger sa libération inconditionnelle et immédiate ainsi que celle de tous les prisonniers politiques du Togo qu’il n’a cessé et ne cesse d’exiger.
Arbitrairement arrêté le lundi 14 septembre 2020, suite à sa convocation au Service central de renseignements et d’investigation criminelle (SCRIC) de la Gendarmerie nationale, pour ses propos lors d’une Conférence de presse tenue le 30 août 2020, dans le cadre de la contestation des résultats proclamés de l’élection présidentielle du 22 février 2020, il a d’abord été gardé à vue au SCRIC pendant 18 jours, donc en violation flagrante des dispositions relatives à la détention préventive.
Ensuite déféré à la Justice togolaise, il a été inculpé et placé par le Doyen des juges d’instruction sous mandat de dépôt à la Prison civile de Lomé le 2 octobre 2020 sous les 6 chefs d’accusation de « troubles à l’ordre public, diffusion de fausses informations, menace de mort, apologie des crimes et délits, insurrection, non-respect des institutions », accusations fantaisistes pour ses propos du 30 août 2020 qui relèvent en réalité aux yeux des autorités togolaises d’un délit d’opinion.
Après 5 jours passés à la Prison civile de Lomé, il est transféré le 6 octobre 2020, pour 25 jours de détention à la Prison civile de Tsévié, au motif d’un isolement visant à le protéger, comme d’autres prisonniers, de la pandémie du Coronavirus (COVID 19).
A nouveau transféré à la Prison civile de Lomé le 31 octobre, il est jugé en première instance deux mois plus tard, le 30 décembre 2020, et est finalement condamné, le 6 janvier 2021, à 36 mois d’emprisonnement (3 ans) dont 32 mois avec sursis, soit 4 mois de prison ferme.
Après appel relevé par le Procureur de la République le 7 janvier 2021, sa condamnation en première instance est aggravée, portée à deux ans d’emprisonnement dont 1 an ferme et un an avec sursis, le 14 janvier 2021, pour ce simple délit d’opinion.
Le vendredi 17 septembre 2021, le Prophète Esaïe Kokou DEKPO aurait normalement dû recouvrer son élargissement de la Prison civile de Lomé, jour où était arrivée à terme échu la peine de 1 an de prison ferme à laquelle il a été arbitrairement condamné, après avoir été arrêté le lundi 14 septembre 2020, peine qu’il avait alors intégralement accomplie.
Mais, contre toute attente, il aura été maintenu en détention au-delà de cette date et il aura fallu que le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo, par information rendue publique le mardi 21 septembre 2021, dénonce publiquement ce fait pour que, finalement, le vendredi 24 septembre, il soit extrait de la Prison civile de Lomé. Alors conduit pour une quarantaine de prévention contre la pandémie du COVID 19, d’abord à l’Hôtel du 2 Février avant d’être orienté sur le site de la Foire Togo 2000, il a été définitivement libéré le dimanche 26 septembre 2021 aux environs de 18H.
Avec cette libération du Prophète Esaïe Kokou DEKPO qui a purgé l’intégralité de sa peine, le Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo constate que les autorités togolaises continuent à rester sourdes aux appels unanimes à la libération de tous ces prisonniers politiques innocemment et injustement emprisonnés. Car, nombre d’entre eux ont été soumis à de graves tortures et autres traitements cruels, inhumains et dégradants au nom d’accusations fantaisistes et rocambolesques que le Code pénal togolais et les instruments internationaux ratifiés par l’Etat togolais frappent pourtant de nullité.
C’est pourquoi, le Comité formule le vœu que cette libération du Prophète Esaïe Kokou DEKPO puisse faire entendre raison tant aux autorités togolaises qu’à un corps judiciaire dont la corruption et l’instrumentalisation sont publiquement dénoncés aujourd’hui de l’intérieur même de cette corporation et enfin ouvrir la voie à la libération immédiate et sans condition de toute cette centaine de prisonniers politiques innocents qui continue encore à croupir dans les geôles du régime togolais.
Lomé, le 28 septembre 2021
Pour le Comité,
Le Coordonnateur,
Professeur David DOSSEH