Alors que Lomé se prépare à accueillir le 9ᵉ Congrès panafricain, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) accuse le régime de Faure Gnassingbé d’instrumentaliser le panafricanisme pour redorer une légitimité qu’il aurait perdue depuis longtemps. Pour le parti de Jean-Pierre Fabre, l’invitation de figures médiatisées comme Kémi Séba et Nathalie Yamb n’est qu’une mise en scène politique destinée à masquer un système autoritaire qui continue de priver les Togolais de leurs droits fondamentaux.
Déclaration
L’ANC dénonce l’opportunisme cynique du régime liberticide togolais qui, dans sa quête effrénée de légitimité, s’accapare l’organisation fastueuse du 9 congrès panafricain.
Les autorités togolaises annoncent à grands renforts de communication et de propagande, l’organisation à Lomé du 9ème Congrès Panafricain, du 08 au 12 décembre 2025.
A cette rencontre internationale, les autorités togolaises invitent notamment deux figures médiatisées du courant panafricaniste, Kémi Séba et Nathalie Yamb, dans l’espoir de s’approprier opportunément, une cause qui ne leur appartient pas. Cette initiative, loin d’être un geste de conviction ou une réflexion sincère sur l’avenir du continent, n’est qu’une manœuvre grossière. Elle révèle une fois de plus la capacité du régime togolais à instrumentaliser sans scrupule les idéaux les plus nobles pour masquer ses propres dérives.
En effet, il faut le dire sans détour: le régime en place au Togo n’a aucune légitimité ni politique ni institutionnelle ni historique ni morale pour parler de panafricanisme. Pendant plus d’un demi-siècle, ce régime s’est servi du soutien occidental pour étouffer un peuple, verrouiller une nation et bâtir durablement, une dictature implacable, qui continue aujourd’hui encore, de piétiner les droits fondamentaux des Togolaises et des Togolais. Ceux qui ont gouverné le Togo par l’injustice, la peur et la terreur, l’arbitraire, la force brute et la fraude électorale n’ont jamais été des défenseurs du peuple togolais et des peuples africains. Ils sont et demeurent les gardiens d’un système oppressif, entièrement consacré à la préservation d’intérêts occultes et d’un pouvoir familial et clanique.
Aujourd’hui, voyant la montée du discours anti-occidental au sein d’une jeunesse africaine éveillée, ces mêmes dirigeants se déguisent en champions du panafricanisme. Ce retournement spectaculaire n’est rien d’autre qu’une tentative désespérée de récupérer une dynamique politique qui les dépasse totalement. Leur soudain “engagement” panafricaniste n’est pas une conviction. C’est une opportunité. C’est un calcul cynique destiné à courtiser une jeunesse qu’ils ont pourtant réprimée, méprisée et sacrifiée à tout point de vue pendant des décennies.
En clair, ce sommet n’est pas organisé pour penser l’avenir du continent, mais pour sauver la façade d’un régime en mal de légitimité. C’est une opération de propagande, une mise en scène destinée à donner l’illusion d’une adhésion populaire, alors même que la majorité des Togolais subissent au quotidien l’absence de libertés, le musèlement des médias, la manipulation des institutions et la confiscation systématique de la souveraineté nationale. Ceux qui privent leur propre peuple du droit d’exister librement n’ont aucune autorité, aucune légitimité pour parler de dignité africaine.
Le panafricanisme du régime togolais n’a rien d’idéologique. C’est un masque. Un paravent. Une imposture destinée à maquiller un système dont l’unique véritable doctrine est la conservation du pouvoir, à n’importe quel prix. Ce pouvoir ose se réclamer de l’Afrique, mais refuse la liberté aux Africains. II invoque l’unité du continent, alors qu’il divise son propre peuple. Il proclame l’émancipation, alors qu’il opprime. Ce double langage doit être dénoncé avec force.
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) refuse que le panafricanisme, héritage des plus grandes luttes de libération du continent, soit dégradé en simple outil de communication ou de propagande au service d’une dictature surannée.
L’ANC refuse que les aspirations profondes de la jeunesse africaine soient récupérées par ceux qui n’ont jamais œuvré pour sa liberté.
L’ANC refuse que le peuple togolais soit une fois de plus manipulé par une élite dirigeante qui n’a montré que mépris pour ses souffrances et indifférence pour ses droits.
Le véritable panafricanisme n’est pas une tribune pour dirigeants en quête de légitimité. C’est un projet politique qui exige cohérence, courage, transparence et respect du peuple. II implique d’abord de libérer les citoyens, de garantir leurs droits, de rendre les institutions aux mains de la nation et non d’un clan. Tant que le Togo restera une prison politique à ciel ouvert, ses dirigeants ne pourront prétendre à aucun rôle dans l’émancipation africaine.
L’ANC appelle donc le peuple togolais et tous les peuples africains à ne pas se laisser tromper par cette mascarade. Le combat panafricaniste commence par la dignité des peuples, la liberté et la vérité. Tant que ces exigences seront bafouées, aucun sommet, aucune figure médiatique, aucun discours ne pourra cacher le fait fondamental le “panafricanisme” revendiqué aujourd’hui par les autorités togolaises n’est qu’un mensonge politique de plus, une stratégie de survie d’un régime déliquescent qui refuse obstinément de rendre le pouvoir à son peuple.
Fait à Lomé, le 04 décembre 2025
Pour le Bureau National
Le Président
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