Le parti de Tchabouré Aimé Gogué dément toute participation à la nouvelle équipe gouvernementale et met en garde contre toute tentative de récupération politique.
L’annonce du premier gouvernement de la 5ᵉ République, le 8 octobre 2025, continue de susciter des réactions dans la classe politique togolaise. Parmi elles, celle de l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral (ADDI), qui a tenu à clarifier sa position vis-à-vis de la nomination de Madame Moni Martine Sankaredja au poste de ministre des Solidarités, du Genre, de la Famille et de la Protection de l’Enfance.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 9 octobre 2025 et signé par son président, le Professeur Tchabouré Aimé Gogué, l’ADDI affirme n’avoir été ni consulté ni associé de près ou de loin à cette nomination. Le parti indique qu’aucun de ses militants n’a informé la direction d’avoir été approché pour discuter d’une éventuelle participation au gouvernement. « L’ADDI informe l’opinion nationale et internationale qu’il n’est pas représenté dans ce gouvernement », précise le communiqué.
Un avertissement contre toute récupération politique
Le parti d’opposition met en garde contre toute tentative d’interprétation tendant à laisser croire qu’il soutiendrait la nouvelle équipe gouvernementale. Il rappelle que ses textes internes prévoient des sanctions en cas de violation de la ligne politique par un militant.
L’ADDI dénonce également la politique de division et d’instrumentalisation menée, selon lui, par le régime en place. Il invite les autorités à se concentrer sur les véritables préoccupations du peuple togolais, notamment la crise politique et sociale qui perdure dans le pays. « Notre pays souffre, et plus que jamais, nous devons penser ensemble et dans la vérité à la reconstruction nationale, dans l’intérêt supérieur de notre pays et pour l’avenir de notre peuple », conclut le communiqué.
Pour rappel, le premier gouvernement de la 5ᵉ République a été dévoilé le 8 octobre 2025, après plus de cinq mois d’attente, à travers un décret signé du Président du Conseil. Cette nouvelle équipe marque une étape politique majeure, mais déjà, des voix s’élèvent pour dénoncer le manque de concertation et l’exclusion de certaines forces politiques.
[10/10 09:36] Joel Liberté: Togo : La DMP rejette le « gouvernement de fait » de la 5ᵉ République
La Dynamique pour la Majorité du Peuple (DMP) est montée au créneau après l’annonce du premier gouvernement de la 5ᵉ République, dévoilé le 8 octobre 2025. Dans un communiqué rendu public le lendemain, la coalition d’opposition qualifie ce gouvernement de « régime de fait, né d’un processus illégal et imposé au peuple togolais en dehors de toute légitimité démocratique ».
Une concentration du pouvoir entre les mains de Faure Gnassingbé
Selon la DMP, la nouvelle équipe gouvernementale confirme une centralisation extrême du pouvoir exécutif entre les mains du président Faure Essozimna Gnassingbé, qui conserve les portefeuilles stratégiques de la Défense, de la Fonction publique, du Travail, du Dialogue social, des Transports et des Infrastructures.
Ce cumul inédit, selon le communiqué, traduit une volonté de contrôle total sur les leviers de sécurité, de mobilité et de gestion du personnel public. « Ce gouvernement apparaît hors de proportion avec les moyens du pays et vise davantage à entretenir les fidélités politiques qu’à répondre aux besoins des citoyens », déplore la DMP.
Le communiqué s’attarde sur certains ministres reconduits, notamment Gilbert Bawara aux Relations avec le Parlement, décrit comme le « gardien du verrou politique », Robert Dussey aux Affaires étrangères, présenté comme la « façade diplomatique du régime », ou encore Cina Lawson et Kodzo Adedze, accusés de prolonger la continuité d’un pouvoir « sans inspiration nouvelle ».
La DMP note également la nomination de Mama Omourou à l’Éducation nationale et de Jean-Marie Tessi à la Santé, estimant que ces profils visent à masquer l’absence de légitimité démocratique. « Il ne s’agit pas d’un élan de rajeunissement, mais d’une stratégie de contrôle et de fidélisation », soutient la coalition.
Un rejet total du gouvernement de la 5ᵉ République
La DMP réaffirme que la 5ᵉ République est illégale et illégitime, soulignant que le gouvernement formé n’a ni base juridique, ni légitimité populaire, ni caractère républicain. Pour la coalition, la nouvelle Constitution est un instrument destiné à pérenniser le pouvoir personnel du chef de l’État. « Les Togolaises et les Togolais, à l’intérieur comme dans la diaspora, ne doivent pas se laisser tromper par les illusions de changement entretenues par ce régime », prévient la DMP.
Dans son communiqué, la DMP appelle le peuple togolais à se mobiliser autour de trois objectifs majeurs :
La restauration de la Constitution de 1992 ;
La mise en place d’une transition démocratique inclusive ;
Le départ de Faure Gnassingbé et de tous ceux qui ont confisqué la République depuis plus d’un demi-siècle.
Enfin, la coalition conclut en réaffirmant sa détermination à poursuivre, par des moyens pacifiques, la lutte pour la libération politique du Togo et le rétablissement de la souveraineté du peuple.
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