ANALYSE DU 30 mars 2012
La ville de Kara, berceau de la famille GNASSINGBE, a été le théâtre de graves événements le mercredi 28 mars. Le gouvernement intensifie la répression contre les étudiants du campus de Kara en procédant à des passages à tabac et à des arrestations arbitraires et injustifiées des dirigeants du mouvement étudiant, notamment Mrs. Agnité MASSAMA, Bitsioude BIRENAM et SIGUIBA Mohamed, responsables de l’Union des élèves et étudiants du Togo (UNEET), principal syndicat de l’Université de Kara. La gravité des exactions commises, atteste de l’escalade dans le recours à la violence du gouvernement RPT/AGO de Faure GNASSINGBE pour régler les conflits sociaux.
Pendant ce temps le pouvoir politique multiplie les initiatives pour présenter un tout autre visage que celui de la cruelle réalité dont il est seul responsable, à la population togolaise et à la communauté internationale. Ce double visage de Faure Gnassingbé et de son Gouvernement RPT/AGO ne doit tromper personne. La désinformation ne peut cacher l’escalade dans les atteintes, de plus en plus banalisées, aux droits humains.
1. MULTIPLICATION DES INITIATIVES OFFICIELLES POUR REDORER UNE IMAGE TERNIE
Pour essayer de valoriser l’image bien terne du Togo en matière de droits humains, le Ministère des Droits de l’Homme, de la Consolidation de la Démocratie et de la Formation Civique du Togo, organise les 29 et 30 mars 2012 des « Journées Citoyennes sur les Droits de l’Homme »1, au Palais des congrès de Lomé, conjointement avec la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et la Commission Parlementaire des Droits de l’Homme de l’Assemblée Nationale, le tout avec l’appui du projet PAI de l’Union Européenne.
Par ailleurs la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) annonce dans un communiqué paru ce 30 mars, qu’elle remettra solennellement au Président de la République son rapport final, le mardi 3 avril à 9h00 au cours d’une cérémonie officielle au nouveau palais de la présidence.
Au moment même où le gouvernement RPT/AGO de Faure GNASSINGBE intensifie la répression sur le campus de Kara et sur l’ensemble de ceux qui luttent pacifiquement pour faire valoir leurs droits. Il espère faire oublier le poids de ses exactions permanentes contre les droits humains.
Ainsi lorsque la Ministre des Droits de l’Homme, Mme Wilson de Souza annonce: « la volonté du Gouvernement de promouvoir, de protéger les droits de l’Homme dans le pays », chaque citoyen togolais se demande elle traite bien du Togo, la réalité sur le terrain et dans la vie de tous les jours, est éloignée de ces objectifs.
2. DES ATTEINTES PERMANENTES AUX DROITS HUMAINS
Chaque jour apporte son lot et vient allonger la liste des exactions commises par le gouvernement RPT/AGO. Les plus zélés parmi ses serviteurs sont d’ailleurs encouragés par l’impunité et le déni de condamnation par celui qui est en principe en charge du commandement de la défense nationale et de l’armée togolaise. Face à ses hésitations et décisions non suivies d’effet, il faut croire que la décision n’est pas dans les mains de Faure GNASSINGBE. Cela pourrait d’ailleurs conduire à des surprises parmi ses propres militaires non républicains.
Après avoir été pris en flagrant délit de forfaiture – c’est la qualification juridique qui s’applique à des actes de falsification de documents officiels – lors de la publication récente du rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) sur les tortures exercées par l’Agence Nationale du Renseignement (ANR), dirigée par le Colonel MASSINA, pendant l’instruction du procès du coup d’Etat de Kpatcha Gnassingbé et co-accusés, le gouvernement et ses représentants multiplient les « incidents »souvent assimilables à de véritables exactions.
Faure GNASSINGBE et son gouvernement placent à des postes clés, des hommes qui se conduisent non comme des représentants de la République, mais comme les séides d’un clan partisan. La nomination récente en tant que préfet de la Kozah, du Colonel BELEYI, ancien aide de camp de Faure GNASSINGBE, pour museler la contestation estudiantine à Kara, en apporte le témoignage. Cette nomination, vécue comme une véritable provocation, laissait augurer une dégradation des relations entre les autorités et le mouvement étudiant, ce qui vient d’être confirmé dans les faits.
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