Cinq mois après l’arrestation de Steve Rouyar, 44 ans, citoyen guadeloupéen et expert-comptable installé au Togo, son père, Dominique Rouyar, continue de réclamer justice. Accusé d’atteinte à la sûreté de l’État et de troubles à l’ordre public, il risque jusqu’à 30 ans de prison. Mais pour sa famille, cette affaire n’est qu’une illustration des « dérives » du régime togolais.
« Mon fils n’a pas été arrêté lors d’une manifestation, contrairement à ce qu’affirment les autorités togolaises », déclare Dominique Rouyar. « Il avait parlé d’y aller, mais il n’en a pas eu le temps. Les gendarmes sont venus le cueillir au pied de sa résidence, là où il n’y avait aucune manifestation. »
Depuis son arrestation, Steve Rouyar est détenu dans des conditions jugées inhumaines. « Il dort dans un cachot sombre, à douze dans la même cellule. Il n’a pas le droit de sortir pour boire, manger ou faire du sport. Il dort à même le sol depuis le premier jour. »
Le père du détenu fustige également l’inaction des autorités françaises. « La protection consulaire a été accordée grâce aux députés guadeloupéens, mais de manière très restreinte. Le consul passe, apporte des rations, mais il n’y a aucune intervention dans la justice togolaise. Mon fils est livré à lui-même. »
Dominique Rouyar appelle les élus de Guadeloupe et la population à intensifier la pression. « Je demande aux parlementaires d’interpeller le président de la République. Faure Gnassingbé a été reçu récemment à l’Élysée ; j’espère que le cas de mon fils a été évoqué. »
Malgré la douleur, le père de famille garde espoir : « L’espoir est là, sinon je ne serais pas là. Avec l’aide de la population, je finirai par obtenir sa libération. »
Source : propos recueillis par La 1ère / France Info
















