Depuis la reprise et la suspension du dialogue inter-togolais vendredi 23 mars 2018 et surtout depuis lundi dernier avec la conférence de presse organisée par la coalition de l´opposition, chacun va de son petit commentaire. Et si la conférence de presse avait pour but d´éclairer l’opinion sur ce qui s´était vraiment passé à l´hôtel du 2 Février vendredi entre la délégation des 14 partis de l’opposition, celle du parti au pouvoir et le médiateur, beaucoup de nos compatriotes sont restés sur leur faim quant aux positions de nos différents leaders dans leur tentative d´éclairer le peuple.
Parmi les trois leaders dont nous avons choisi les déclarations, nous serions tentés de dire que c’est Madame Adjamago qui a été la plus claire. Elle a été plus limpide quant à l’avenir de Faure Gnassingbé en tant que président du Togo.
La coordinatrice de la coalition a laissé la liberté à Faure Gnassingbé de choisir entre la grande porte et l’honneur en partant tout de suite, et la petite porte et l’humiliation s’il s’entêtait à continuer à narguer le peuple.
Les populations togolaises prendraient alors leurs responsabilités en sortant massivement dans les rues pour manifester jusqu´au départ du président. Quant à la revendication concernant le retour à la constitution de 1992, là aussi elle n´a pas mâché ses mots; elle a mis fin aux mauvaises interprétations d’après lesquelles la coalition aurait abandonné l’exigence du retour à la loi fondamentale de 1992. Le retour à cette constitution fera bel et bien partie des revendications au cours des manifestations que l´opposition aura à organiser; a-t-elle tenu à préciser.
Le deuxième leader dont les déclarations peuvent être taxées de claires-obscures est le Prof. Aimé Gogué. Sa dissertation sur une radio internationale aurait été aussi claire et limpide que celle de Madame Adjamago quant au sort réservé à Faure Gnassingbé, s’il n’ y avait pas eu ce bout de phrase : « pas question de le laisser gouverner seul…» Bien que le Professeur Gogué parle de transition, cettre petite phrase, apparemment anodine, peut prêter à confusion et amener certains à penser à un gouvernement d´union nationale. Que veut au juste notre Professeur?
Quant au chef de file de l´opposition, M. Jean-Pierre Fabre, on aurait souhaité qu’il fût un peu plus clair dans ses propos concernant l’avenir de Faure Gnassingbé. Certes, il n’avait pas cessé de marteler qu’il est exclu que l’enfant d’Éyadéma soit candidat aux présidentielles après son mandat actuel. Mais qu’est-ce qui se passera avec lui jusqu’aux dites présidentielles? Sur cette question l’observateur le plus critique trouverait que le « grand-frère » a été flou.
Samari Tchadjobo
Dans cette période critique de la vie de notre nation, où espoir et impatience riment avec nervosité, il serait souhaitable que nos leaders, dont nous reconnaissons le travail, le sacrifice et le courage, arrivent à accorder leurs violons pour éviter des interprétations qui risquent de porter préjudice à la lutte du peuple. Et surtout il est nécessaire que les leaders, dans leurs prises de position, fassent savoir s’il s’agit, oui ou non, d’un point de vue personnel ou de celui de la coalition.
Samari Tchadjobo
Allemagne