Alors que le gouvernement présente le 9ᵉ congrès panafricain comme un rendez-vous historique, certains y voient au contraire une opération politique coûteuse et inutile. Au Togo, où les urgences sociales s’accumulent, la pertinence même de ce sommet interroge.
Pourquoi selon moi, le 9ème congrès panafricain est une escroquerie intellectuelle.
Demain s’ouvre à Lomé le 9ème congrès panafricain. Depuis le début, j’ai dit que j’étais opposé à l’organisation de ce congrès. Et voilà les trois raisons.
La première est que le Togo ne s’est jamais vraiment intéressé au panafricanisme. Peu de personnes connaissent vraiment l’hstoire des congrès panafricains. Les cinq premiers congrès panafricains ((1900) , 1919, 1921, 1923, 1925 et 1945) ont eu lieu en occident et visaient la fin de la colonisation et les droits des noirs. Ces congrès étaient portés par de grands leaders noirs comme w. E. B Debois et Marcus Garvey.
En 1974 se tiendra le 6ème congrès panafricain à Dar es Salaam, soulignant l’unité africaine. L’avant dernier congrès, organisé à Kampala en 1974, a suscité de vif débats car l’Ouganda sera pointé du doigts par plusieurs participants d’avoir politisé l’évènement. C’est ce qui fait que le 8ème congrès, organisé à Johannesburg en 2014 sera un fiasco, car il sera boycotté par plusieurs participants qui organiseront un congrès bis à Accra. Donc 3 congrès sur le continent, uniquement dans des pays anglophones, avec très peu d’implication des pays francophone, encore moins le Togo. En Afrique, les chantres du panafricanisme sont Kwami Nkruma, et un Sylvanus Olympio. On sait quel sort funeste leur a été réservé.
Donc nous nous lançons dans l’organisation d’un congrès que tout le monde a délaissé pendant 11 ans, en reproduisant exactement les mêmes erreurs que M. Ouganda, en en faisant un évènement national là où initialement, c’était une initiative d’associations. Récupération politique ? Oui, à fond.
La seconde raison pour laquelle je suis contre ce congrès est que ceci ne donnera rien. Sans impact. Les 8 premiers congrès n’ont produit aucun résultat. Les gens vont arriver, faire des discours et repartir chez eux. Le panafricanisme existe déjà à travers l’oua. Et on connaît les résultats. Et d’ailleurs, qui se souvient des grands sommets sur l’économie bleue ? Cela a donné quoi ? Rien. Nous avons pourtant des urgences nationales. L’accès à l’eau, à l’électricité, l’emploi des jeunes, l’accès aux soin de santé. L’argent qu’on va dépenser pour ce sommet peut rénover plusieurs hôpitaux. Bref.
La dernière raison est que le panafricanisme commence par la valorisation de notre patrimoine. Nous n’avons pas un seul monument pour célébrer les esclaves arrachés à notre terre, la maison des esclaves est en ruines, le puits sans retour abandonné, notre musée nationale n’a de musée que son nom, la culture est le parents pauvre de nos projets.. Nous ne pouvons pas célébrer le panafricanisme sans l’Africain. Et pourtant, c’est ce que nous faisons.
Voilà pourquoi selon moi ce 9ème congrès panafricain est une hérésie intellectuelle. Nous avons d’autres priorités.
Robert Dussey cependant joue gros sur ce coup là. Qui sera là à cette rencontre ? Quel chef d’état ? quel leader mondial ? Tout ça va se jouer sur cette question.
Mais il part déjà avec un lourd handicap. L’investiture de Ouatarra c’est le 8 décembre et demain tous les regards du monde seront braqués sur Abidjan. Aie, la tuile.
Dormons vivants.
Gerry.
Si ça ne tenait qu’à moi, avec la situation volatile au Bénin, il faut annuler cette histoire et faire baisser le prix de l’électricité. Tout les jours on dit qu’il n’ya pas l’argent pour faire baisser le coût de la vie. Voilà une occasion.
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