Au total 28 détenus vont bientôt recouvrer leur liberté. Condamnées en 2001 dans le cadre du procès pour le meurtre de Laurent-Désiré Kabila, ces personnes vont bénéficier de la grâce présidentielle accordée par le président de la République Démocratique du Congo Félix Tshisekedi.
Au rang des personnes bientôt élargies, un certain colonel Eddy Kapend, ancien chef d’état-major de l’armée, celui-là même dont on dit qu’il aurait été impliqué dans cet assassinat. Cela ne fait pas sourire le prédécesseur de Fatshi, Joseph Kabila. Mais Félix Tshisekedi ne veut pas en démordre et est vivement salué par une bonne partie de ses concitoyens.
Remettre en liberté un détenu politique, qui plus est condamné pour un aussi grave crime, revêt un sens symbolique, et témoigne de la volonté de l’auteur de faire table rase du passé et de procéder à un départ nouveau, chose qui est à tout le moins louable, surtout qu’il y va de la cohésion nationale.
Cette grâce présidentielle mise en branle dans le pays situé à quelque 1 951 Kilomètres (à vol d’oiseau) du Togo met l’eau à la bouche de bien des Togolais qui aimeraient, les pauvres, voir libéré le demi-frère de Faure Gnassingbé écroué à la mi-avril 2009 pour tentative d’atteinte à la sûreté de l’État. Dieu sait si les griefs à lui reprochés étaient vrais. Mais cela fait bientôt 12 ans que l’homme croupit sous les geôles, sans que le successeur de Gnassingbé Eyadema lui accorde quelque grâce que ce soit. Pourtant c’est le premier à se poser en artisan de la cohésion sociale à chaque vœu à la nation.
A la Saint Sylvestre, Faure himself avait exhorté les Togolais à « inscrire la cohésion nationale au rang de nos priorités » pour l’avenir. « Retrouvons-nous autour de l’essentiel, assumons notre histoire et reconnaissons nos différences comme autant de sources d’enrichissement mutuel », a-t-il déclaré face camera. Reste à savoir ce qu’entend par cohésion nationale Faure Gnassingbé.
Il ne saurait y avoir de cohésion nationale sans pardon. Et qui dit pardon dit remise des peines des détenus politiques. Le reste n’est que turpitude.
Source : Le Correcteur