De violents échanges de courriers entre le Président par intérim de la Fédération Togolaise de Tennis (FTT) Koumitcha Kpandja et le Président du Comité National Olympique du Togo (CNO-Togo) Akpaki Deladem polarisent les débats depuis quelques jours.
Dans une correspondance en date du 8 février 2022, Koumitcha Kpandja accuse Akpaki Deladem de lui faire « injonction de s’aligner obligatoirement derrière la candidature de Mme Essi Djeha car, « instruit par le haut lieu de la faire passer comme Présidente de la Fédération Togolaise de Tennis conformément à la nouvelle donne qui consiste à faire la promotion de la femme », de l’avertir de ce s’il refusait, qu’il dispose « de mécanismes pour ne pas faire aboutir le processus électoral en l’emmenant de report en report jusqu’à épuisement », enfin, que « par expérience, un candidat dans une fédération a déjà essayé de se présenter malgré les injonctions », et qu’il a « fait des enveloppes financières aux délégués et ces derniers ont voté contre le candidat en question ». Plus loin, il ajoute que tout en n’étant pas contre la promotion de la femme, sa fédération « n’acceptera aucune forme de chantage ni intimidation et encore moins une ingérence du CNO-Togo pour empêcher une candidature au profit d’une autre », et enfin, « met en garde contre toute tentative de déstabilisation du processus électoral qui démarre le 19 Février et prend fin le 19 Mars 2022 ».
Dans son courrier réponse en date du 09 février Akpaki Deladem se dit « surpris » par la tournure des choses, vu qu’il n’a jamais été question d’audience officielle demandée par la FTT. Ensuite, pour ce qui est du contenu des sujets abordés lors des discussions qui ont eu lieu finalement le 03 Février dernier, il ne s’y retrouve pas. « Vous avez fait le choix de colporter des allégations mensongères dont vous seul maitrisez les tenants et aboutissants », indique M. Akpaki, avant d’ajouter que M. Kpandja aurait choisi de « faire économie de ses propres propos notamment ceux concernant Madame Essi Djeha qui aurait affiché ses intentions de candidature aux prochaines élections à la FTT ».
Deladem Akpaki a décidé de saisir « les juridictions compétentes de notre pays pour les allégations mensongères à caractère diffamatoire » qu’il dit orchestrées contre sa personne à travers ce courrier » dont « la copie décharge par le secrétaire administratif du CNO-Togo fait l’objet de nombreux transferts sur les plateformes whatsapp ».
Akpaki éclaboussé
En scrutant les deux courriers, il s’agit de graves accusations qui risquent de ternir davantage l’image du sport togolais.
Les échanges s’étant déroulés entre les deux personnes, ce ne sont que des paroles contre paroles à moins qu’une partie dispose des enregistrements pour faire triompher la vérité.
Mais comme le dit un adage populaire, il n’y a pas de fumée sans feu. Il y a une vérité quelque part.
Le Président par intérim de la FTT est très peu connu du public. Ce qui n’est pas le cas pour le Président du CNO-Togo dont des faits similaires lui ont été souvent reprochés.
Lors du processus ayant conduit à son élection à la tête du CNO-Togo le 19 décembre 2020, Akpaki Deladem alors Secrétaire Général du CNO-Togo avait été accusé de tripatouillage des statuts. Le Président de la Commission Juridique Bernard Walla a démontré, preuve à l’appui que les vrais textes ont disparu au profit d’un autre fabriqué pour écarter les potentiels candidats. Bien avant, il avait été sanctionné le 18 septembre 2019 par l’Union Africaine de Judo pour faux et usage de faux.
Bien plus, certains l’accusaient d’avoir promis d’offrir des véhicules neufs aux délégués qui le voteraient lors du scrutin du 19 décembre 2020. Une accusation qu’il avait nié mais juste après l’Assemblée Générale Elective du CNO-Togo, il avait offert un véhicule à tous les membres de son Comité exécutif.
Une démarche peu compréhensible dans le monde de sport togolais qui souffre cruellement de financement. Si le CNO-Togo en a jusqu’à payer des véhicules « Duster » à ses membres alors que certaines fédérations s’en sortent avec une subvention annuelle de cinq millions CFA de l’Etat, cela donne à réfléchir.
Par ailleurs, il se rapporte son intrusion fracassante dans les processus qui ont conduit au renouvellement des bureaux des Fédérations de Tirs à l’Arc, d’Athlétisme, de Basketball…
Des éléments mis l’un dans l’autre font croire que tout est possible avec un Président du CNO-Togo qui traîne de sinistre réputation.
Il se susurre aussi que certaines fédérations sont confrontées de report sur report de leur Assemblée Générale Elective, une situation dénoncée aussi par le Président intérimaire de la FTT.
Il importe qu’une suite soit donnée à cette affaire car si rien n’est fait, cela risque de porter un coup à l’image des femmes élues à la tête des Fédérations de Tirs à l’Arc Sylvestre Alassi Possobindo, de Basketball Ginette Adekambi et d’Athlétisme Dogo Falilatou.
Xavier Nono
Source : Le Correcteur