L’Union pour la République (Unir) de Faure Gnassingbé a entamé depuis un moment, des opérations de séduction à l’allure d’une pré-campagne pour les élections à venir.
Le ton de cette pré-campagne a démarré avec la rentrée académique 2014-2015 qui a été l’occasion pour les responsables de ce parti, de multiplier des dons de fournitures scolaires sur toute l’étendue du territoire. La seconde étape qui avait suivi, est une grande course populaire sur la nouvelle route, le grand contournement de Lomé, construite par les Chinois.
Plus de 5000 jeunes, même s’ils n’épousent pas certaines méthodes du régime, ont pris part à l’initiative. Occasion une fois encore pour les organisateurs de récompenser des jeunes avec des dons que beaucoup jugent très capitales. Le fait de distribuer aux jeunes des motos et des vélos, joue déjà sur la psychologie.
Le grand pas de la pré-campagne a été franchi entre les 13 et 14 0ctobre 2014. D’abord avec les institutions de microfinance qui a abouti à une grande caravane qui a sillonné les grandes artères de Lomé. Cette caravane est suivie au Port Autonome de Lomé (Pal), par l’inauguration du 3e quai en grande pompe avec la présence effective de deux chefs d’Etats de la sous-région, Thomas Yayi Boni du Bénin et Issifou Mahamadou du Niger.
L’autre signale du pouvoir, c’est cette ouverture de discussion avec les centrales syndicales et la Synergie des Travailleurs du Togo (STT) sur la grille salariale.
En entamant de sitôt cette discussion, il est donc clair que le pouvoir met les choses au point pour déblayer le terrain, désamorçant ainsi les manifestations pouvant impacter lourdement et négativement l’organisation des présidentielles de 2015.
Pendant que le pouvoir se réveille tôt pour occuper l’espace avant l’heure, l’opinion se pose mille et une questions: Où est son opposition ? Et cette inquiétude se justifie, puisqu’à moins de 5 mois des présidentielles de 2015, rien de concret ne donne espoir aux partisans de cette opposition
Même si on peut dire que les deux grands, le Collectif « Sauvons le Togo» et la Coalition Arc-En-Ciel ont au moins leur candidat, le chemin n’est pas fini et ce n’est vraiment pas l’attente des Togolais. Ce que le peuple voudra voir, c’est qu’on lui présente le candidat unique de l’opposition.
Sur ce point, ni les parties prenantes part au conclave CST/Arc en ciel ne sont en mesure de dire réellement, ce qui reste à faire. Pour certains Togolais, même si le conclave arriverait à sortir un nom demain ou après-demain, des doutes persisteraient pour une seule raison : S’il faut prendre deux ou trois mois pour y arriver par exemple, combien de mois, cette opposition prendra pour se mettre d’accord sur un programme commun pour accompagner le candidat unique ? Car, il est très facile d’appeler X comme candidat unique de plus d’une dizaine de partis politiques, mais, le grand problème est de parvenir à peaufiner les contours. Et ce travail, nécessite beaucoup plus de temps que le temps que dure le conclave.
Préparatifs à demi-teinte
S’agissant des présidentielles qui se tiendront probablement en mars 2015, le temps passe et joue contre l’opposition. Avec la mise en place de la Cour Constitutionnelle, de la Céni qui prend déjà fonction, rien n’arrêtera plus la machine électorale, un processus devant aboutir aux élections. Seulement, dans le camp de l’opposition, l’on ne sent pas encore, les préparatifs. Que fait-elle ? Difficile de le savoir. Ce manque d’organisation inquiète plus d’un. Même si l’on sait que, l’opposition mène une lutte ces derniers temps pour obtenir les réformes constitutionnelles et institutionnelles, il est aussi vrai qu’elle néglige celle qui consiste à chercher à mobiliser militants et sympathisants sur le terrain.
« Nous irons jusqu’au bout pour que cette loi soit réexaminée et votée par l’Assemblée avant la Présidentielle de 2015. Nous ne baisserons pas les bras », avait déclaré le président du Nouvel Engagement Togolais (NET), Gerry Taama, ex-officier des Forces Armées Togolaises. Son parti fait partie de la Coalition Arc-en-ciel, l’autre grande formation d’opposition togolaise.
Mais voilà, alors que les réclamations de l’opposition n’ont pas encore trouvé de réponse, elle ne dit plus rien et se plaise dans un silence coupable.
Africahotnews