L’opposant togolais Nathaniel Olympio: « Aujourd’hui, la population est exaspérée et ne demande qu’une chose, c’est que le chef de l’Etat puisse partir ». C’est ce qu’il déclarait samedi 25 novembre 2017 sur Africa Midi, dans l’émission Savoir & Comprendre à laquelle il était invité.
Vous trouverez ci-dessous quelques éléments de son intervention.
Pour écouter le podcast de toute l’émission, cliquez sur l’audio à la fin de l’article.
Nathaniel Olympio, président par intérim du Parti des Togolais (PT):
Ce que les auditeurs doivent savoir, c’est que le Togo est dirigé par une même famille depuis 50 ans. Le père a fait 37 ans et, depuis 2005, le fils a pris la suite. Les Togolais, depuis le mois d’août 2017, ont décidé de sortir massivement dans les rues pour exprimer au régime leur volonté de voir une alternance se produire à la tête du pays.
L’opposition politique s’est réunie dans une coalition, nous avons lancé une revendication qui est celle du retour à la constitution de 1992 dont le peuple avait voté à presque 98% des électeurs.
Et, aujourd’hui, les populations elles-mêmes exigent le départ immédiat du chez de l’Etat…
Il faut comprendre que depuis plusieurs années des accords ont été signé, l’accord politique à Ouaga qui est censé amener
Aujourd’hui, la population est exaspérée et ne demande qu’une chose, c’est que ce chef d’Etat qui ne répond plus à ses aspirations, qui n’a aucune légitimité à ses yeux puise partir, c’est ce que les populations disent.
Sur la constitution de 1992
Dans la constitution de 1992, il y a des dispositions qui exigent qu’un chef d’Etat ne doit faire plus de deux mandats, et en aucun cas: c’était des garde-fous de notre constitution.
L’appel au dialogue lancé par Faure Gnassingbé, le Président du Togo
Il est important que les auditeurs comprennent une certaine duplicité dont fait preuve le chef de l’Etat togolais. Quelques jours avant cette déclaration, il a rassemblé les militaires dans un camp et leur a dit que tous les problèmes que connait le Togo relevaient de la seule responsabilité des citoyens togolais et de l’opposition, y compris les drames qu’on a connus dans les manifestions: il y a des personnes qui ont perdu la vie. Je pense que c’est un double langage qui n’est pas de nature à créer les conditions d’une discussion avec le régime.
Donc, vous n’accordez pas de crédit à sa déclaration?
Vous savez, le Président togolais est coutumier des actions dilatoires, des comportements qui ne soient jamais de nature à aider les Togolais à trouver la sérénité et la démocratie.
Nous avons été manipulé pendant des années par ce régime qui a perdu toute légitimité et le peuple togolais n’a plus aucune confiance à ses dirigeants.
Nous sommes aujourd’hui dans une dynamique où le peuple togolais est le seul de la sous-région à n’avoir pas eu d’alternance depuis 50 ans, le seul dont le Président en exercice de la CEDEAO est le seul à n’avoir pas signé la charte de bonne gouvernance qui limite le nombre de mandats à deux. Et le peuple là aspire à la démocratie et à la liberté. Il voit comment les voisins ont pu traversé les turbulences de démocratisation…
Depuis que cette crise est engagée, le Président togolais ne s’est jamais prononcé de manière solennelle sur les questions intéressent le peuple togolais. Il s’est prononcé une fois dans une rencontre privée, lors du congrès de son parti politique où il était réélu président de son parti. Donc, on ne sait pas si c’est les Togolais il veut diriger ou les militants de son parti.
Nous n’avons même pas l’impression que le chef de l’Etat a pris véritablement la mesure de ce qui se passe au Togo, la profonde volonté des Togolais d’en finir avec un régime qui n’a aucun respect pour le peuple togolais. Nous n’avons pas l’impression que le chef de l’Etat togolais a intégré la nécessité de devoir quitter le pouvoir un jour.
source : africamidi
