Je ne sais pas si ces musiciens ont une idée sinon du mépris, du moins de l’indifférence qu’ils suscitent auprès de la quasi-totalité des décideurs politiques togolais
Je l’ai dit il y a quelques semaines, l’allure que prend la musique togolaise (ou ce qui en tient lieu), où toute l’atmosphère se résume désormais aux clashs, injures, attaques personnelles, dénigrements, cette allure-là est très inquiétante pour une musique presque marginale, qui ne possède aucune identité réelle même dans notre petite sous-région ouest-africaine, et qui a encore tout à prouver.
Gerry Taama (je suis l’un des plus grands pourfendeurs de son positionnement politique), a toujours été un des rares hommes exerçant le pouvoir d’Etat au Togo à être proche des acteurs de la musique togolaise et à leur manifester un quelconque intérêt.
A travers sa page Facebook (l’une des plus suivies au Togo), il partage leurs chansons, fait des posts pour les promouvoir, les reçoit, va à leurs concerts, achète leurs tickets… Il en aide aussi quelques-uns financièrement dans les coulisses, ai-je cru comprendre.
J’ai été très peiné hier de lire sur sa page que, suite à un post qu’il a fait sur un ton léger et plein d’humour où il demandait à nos chanteurs d’arrêter ce jeu puéril consistant à résumer la réussite de leur carrière à un voyage en avion, il a été tellement insulté et dénigré qu’il a dû leur présenter des excuses publiques, et a pris la décision de s’éloigner de ce milieu.
Je ne sais pas si ces musiciens ont une idée sinon du mépris, du moins de l’indifférence qu’ils suscitent auprès de la quasi-totalité des décideurs politiques togolais (qui rêvent tous que leurs enfants deviennent médecins, profs d’université, ingénieurs, chefs d’entreprises, avocats, juges, comptables, banquiers, hommes politiques… et non musiciens).
Tout ce dont je suis sûr, c’est que se mettre à dos les rares décideurs qui s’intéressent à eux et les portent à leur manière, dans un pays où presque rien n’est fait par l’Etat pour les aider et les promouvoir, est une erreur très grave.
Et ce ne sont pas les injures, les attaques, et les vulgarités sur Internet qui les propulseront. Elles n’ont jamais propulsé aucune carrière.