La Commission électorale nationale indépendante (CENI) censée être recomposée à raison de 8 représentants de chacun des 2 protagonistes de la crise politique togolaise, ne l’est toujours pas. Mais la CEDEAO ne dit officiellement rien. Le recensement électoral organisé par la CENI contestée, se poursuit et prend fin ce mercredi.
La coalition des 14 partis politiques de l’opposition, bien qu’étant en ‘contacts réguliers’ avec la facilitation, dit n’avoir pas d’écho à proprement parler. Elle a donc adressé il y a quelques jours un courrier au président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou, avec ampliation aux 2 facilitateurs, les présidents ghanéen, Nana Akufo-Addo et guinéen, Alpha Condé.
« Nous attendons leur réponse pour très bientôt », a déclaré ce lundi Eric Dupuy, le conseiller du chef de file de l’opposition sur la radio Nana FM. Selon lui, à partir du moment où le régime de Faure Gnassingbé refuse la mise en œuvre de la feuille de route proposée par la CEDEAO pour sortir le Togo de crise, la coalition des 14 ne doit plus en principe rien attendre de l’organisation sous régionale.
L’opposition doit, poursuit-il, pouvoir reprendre la seule arme qu’il a, à savoir, la rue. « Prenons les rues dès demain et advienne que pourra. Le régime ne comprend que le langage de la confrontation », a-t-il souligné.
« Il est temps peut-être pour nous de retourner dans la rue pour réclamer ce que nous réclamions, notamment les réformes avant toute consultation électorale. Il faut que le chef de file de l’opposition appelle le peuple à une grande mobilisation pour dire ça suffit », a lancé M. Dupuy.
Pour le secrétaire national à la communication de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), c’est la CEDEAO qui a voulu régler cette crise à travers les élections législatives. Cela, a-t-il insisté, n’a jamais été l’intention de la coalition des 14 qui, a-t-il rappelé, souhaite des réformes politiques en profondeur.
« La constitution a été tripatouillée depuis de nombreuses années et elle est émaillée de nombreuses scories qui font qu’elle n’est même pas applicable. Elle est foulée au pied par le président de la République. Toutes les institutions sont inféodées au régime et plus particulièrement au chef de l’Etat », a marqué Eric Dupuy.
Pour information, si les choses en restaient là, les 14 partis politiques de l’opposition qui ont appelé au boycott du recensement électoral organisé par la CENI présidée par Kodjona Kadanga, ne pourront pas présenter aux prochaines élections législatives prévues pour le 20 décembre prochain des candidats. Le code électoral dispose que seuls les Togolais qui se sont faits régulièrement inscrits sur les listes électorales sont électeurs et éligibles.
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