« Soyons courageux et remplis d’audace pour libérer notre patrie, l’Or de l’humanité ! » – Ati Randolph
Chers Compatriotes,
Je m’imagine assis sur un rocher, quelque part au bord du Mono ou de l’Oti, pour regarder notre pays et réfléchir sur son avenir.
Quelle tristesse que de constater que ce beau pays, promis à devenir l’ »or de l’humanité », est, depuis plus de 50 ans, une prison à ciel ouvert d’où émerge un paysage apocalyptique, résultat d’une mauvaise gouvernance programmée faite de vols, de pillages, de mensonges, de corruptions, de violences et d’assassinats ! La pauvreté et la misère galopante de la grande majorité de la population ne sont que l’envers de la confiscation des richesses par une infime minorité qui les partage avec ses souteneurs étrangers : nations et entreprises commerciales et industrielles. On est parvenu alors, en 55 ans, à ériger un Togo, celui de la « Nouvelle Marche » conduisant au chaos à la place du vrai Togo dont les espérances se sont progressivement envolées après le coup d’Etat sanglant de 1963.
Quelle tristesse aussi de constater que son vaillant peuple, bien que traumatisé par la colonisation, a produit de nombreux intellectuels capables d’accomplir de grandes et bonnes choses mais qui ont été et demeurent les fossoyeurs de son développement. En effet, l’éducation que ceux-ci ont reçue n’était qu’un formatage pour qu’ils devinssent les mains, les pieds et la bouche de leurs maîtres colonisateurs. Aussi ne parvenant pas à remettre en question leur formation, deviennent-ils au fil des générations des agents dociles pour assurer la pérennité du système néocolonial dont l’expression concrète dans notre pays est la dictature qui leur offre les mirages et les illusions de la soi-disant civilisation moderne et progressiste. Leur collaboration intéressée et servile avec ce système prédateur et inique a inexorablement plongé notre pays dans le chaos, humilié notre peuple et l’a réduit en esclavage sur son propre sol.
La soumission, la culture de l’impunité et la facilité de s’enrichir en une nuit font que ces intellectuels préfèrent s’accommoder du système mafieux que de vouloir réellement le changer radicalement. Ils préfèrent demeurer sous-tutelle plutôt que de vouloir devenir majeurs, libres, indépendants et responsables. D’où le maintien de la dictature et les nombreuses trahisons aboutissant à des échecs ou des accords de dupes qui ont jalonné notre lutte de libération jusqu’à aujourd’hui.
Voilà bientôt 12 mois que notre vaillant peuple, ployé sous le joug de la dictature cinquantenaire, mafieuse et démoniaque de la même famille imposée par la France, est debout et marche pour sa liberté ! Cette liberté qu’il ne peut avoir par des dialogues est pourtant une quête fondamentale que nul ne peut ni freiner ni saborder et qu’aucun groupe de pays ne peut réduire à néant car elle procède de l’ordre divin. En effet ce système anachronique a trop duré et a fait trop de mal. Il est à bout de souffle et il doit être impérieusement détruit. Car dans l’univers lorsqu’une chose arrive à l’extrême elle change irrémédiablement en son contraire.
Ce système mafieux a provoqué la faillite de notre pays, l’a plongé dans le chaos et dans une dette publique abyssale représentant 81% du PIB. Or l’endettement est une construction sociale fondatrice du pouvoir. C’est pour cela que la « minorité pilleuse » a bradé l’indépendance de notre pays et écrase avec une arrogance inégalée notre peuple. Ce système anachronique et décadent qui a fait tant de mal et, de surcroît, se livre au brigandage économique au plus haut sommet de l’Etat en exploitant du pétrole offshore et des gisements aurifères à l’insu du peuple mérite-t-il encore d’exister ? Ce régime terroriste et satanique qui va jusqu’à terroriser un nourrisson de 3 mois à Sokodé mérite-t-il d’être sauvé ou toiletté? La mue d’une vipère ne la transforme pas pour autant en une colombe, elle reste et demeure une vipère sous une peau neuve. Ce système ne doit-il pas disparaître carrément et laisser la place à du nouveau ? Bien sûr que oui !
Il existe un autre principe fondamental dans l’univers selon lequel le bien est rétribué par le bien et le mal par le mal. La dictature, en inversant les valeurs morales dans notre pays, a mis le bien à la place du mal et le mal à la place du bien. Aussi la moralité a-t-elle dégringolé dans notre pays. Les civilisations qui ont sombré au cours de l’histoire sont celles qui avaient perdu toute moralité.
Faure Gnassingbé est fondamentalement immoral ! Un président immoral ne tient pas sa parole ; il ne peut respecter ni constitution, ni tel ou tel accord. Un tel président n’a plus sa place à la tête de notre pays. La perte quotidienne tant en vies humaines que dans les domaines économique et financier que notre nation subit à cause de lui est très élevée ! Il est en plus un danger pour l’espace sous-régional. Plus tôt il partira mieux cela vaudra ! C’est pourquoi Faure Gnassingbé doit partir dès maintenant, n’en déplaise à ses amis et les pays qui le soutiennent encore.
Chers compatriotes ! La « Question togolaise » est d’abord un problème moral avant d’être un problème constitutionnel et juridique! Nous savons tous que notre lutte est soutenue par le divin créateur. Lorsque dieu intervient dans les affaires humaines c’est surtout pour redresser la moralité en appliquant des mesures correctives plus ou moins sévères à l’encontre de celles et de ceux qui ont mal agi afin de remettre le bien à sa vraie place et le mal à sa vraie place. Comme il est rempli de compassion il attend de voir si les fautifs peuvent se repentir, se corriger et rejoindre le camp du bien. Dieu voit tout et rien ne lui échappe. Tôt ou tard la vérité sera révélée et les turpides, les mensonges et les crimes seront exposés au grand jour. Certains d’entre nous, qu’ils soient de l’opposition ou de la mouvance présidentielle ont déjà reçu des avertissements. Je ne donnerai pas ici de noms et je n’en dirai pas plus.
Je voudrais plutôt saisir cette occasion pour lancer un appel urgent à tous les compatriotes qu’ils soient hommes, femmes ou enfants, civils ou militaires, religieux ou laïcs, quelles que soient leurs croyances religieuses, leurs professions, leurs conceptions et leurs familles politiques à rejoindre le camp du bien pour faire triompher la vérité sur le mensonge, la bonté sur la méchanceté, l’amour sur la haine, l’altruisme sur l’égoïsme, la vertu sur le vice : » Cultivons vertu et vaillance pour la postérité !» selon notre hymne national ! C’est ainsi que notre pays pourra renaître de ses cendres comme le grand phénix de l’antiquité ! Soyons courageux et remplis d’audace pour libérer notre patrie, l’ »or de l’humanité » !
Notre lutte ne doit pas se terminer en queue de poisson mais en une victoire éclatante car ce sera uniquement de cette façon que nous pourrons assurer une transition démocratique et pacifique et maintenir la paix dans la sous-région. Mais un long chemin reste encore à parcourir car la coalition des 14 partis politiques, en confisquant la lutte, l’a conduite dans l’impasse d’où nous devons la sortir ensemble pour atteindre notre objectif final : la libération de notre pays !
La responsabilité de la coalition des 14
La coalition a péché par arrogance en se plaçant au-dessus du peuple pour lui lancer seulement des « mots d’ordre » autrement dit des « commandements« et faire des communiqués. Elle a oublié qu’elle faisait partie de ce peuple en lutte et, par conséquent, elle devait accomplir la tâche qui relevait véritablement de sa compétence c’est à-dire la désobéissance civile, la non-coopération et l’insoumission dans le domaine politique pour finir d’enlever toute légitimité à Faure Gnassingbé et à son gouvernement rejetés par le peuple. La défiance d’un régime jugé illégitime implique d’intervenir à la fois dans tous les domaines : social, culturel, politique et économique. Le refus de la démission collective des députés de l’opposition parlementaire et la participation de la coalition à ce prématuré et faux dialogue « Lomé 2018 « sous la facilitation/ médiation internationale ont contribué à maintenir une certaine légitimité de l’exécutif togolais que le peuple défiait courageusement.
La coalition a péché par incompétence en n’ayant ni stratégie globale ni programme de gouvernement, ni projet de société, ce qu’un simple mémorandum ne peut remplacer. Elle a marché à tâtons en prenant le dialogue comme sa boussole ! Ce dialogue était même devenu pour elle une bouée de sauvetage alors que Faure Gnassingbé et ses partisans le considéraient comme une ruse pour gagner du temps afin de se réorganiser !
Enfin, elle a péché par incapacité à maintenir le cap de la lutte en suspendant la marche sans contrepartie véritable pendant le dialogue et en renonçant à demander la démission immédiate de Faure Gnassingbé exigée par le peuple. Elle a préféré elle aussi tripatouiller la constitution pour négocier la non représentation de Faure Gnassingbé pour un 4ème mandat, retardant ainsi l’application immédiate de l’article 59, ce fameux « en aucun cas nul ne peut exercer plus de deux mandats ». Ainsi la coalition a bel et bien trahi le mandat que le peuple lui avait confié : négocier le départ immédiat de Faure Gnassingbé !
Nous devons prendre conscience de trois choses dans l’attente du 31 juillet.
1) Les deux parties protagonistes.
Ces deux parties ont utilisé tout le temps les« ruses de la science mafieuse » basées sur le mensonge et le matraquage d’informations tronquées.
Tandis que la coalition faisait croire chaque fois au peuple qu’elle l’appelait à la « dernière marche « conduisant à la victoire finale et qu’elle faisait tout – voire l’impossible – pour défendre ses intérêts (« nous ne lâcherons rien ») elle est bien celle qui a unilatéralement suspendu les marches pendant le dialogue et a adopté l’ordre du jour ne comprenant pas la démission de Faure Gnassingbé ! La suspension des marches a permis au régime dictatorial de reprendre du poil de la bête et d’accroître la répression. L’abandon de l’exigence de la démission immédiate nous met dans la situation inconfortable que nous connaissons aujourd’hui…comme si rien n’avait bougé!
Quant à la partie dictatoriale de la mouvance présidentielle, les barons étaient montés à la barre. Leurs mensonges avaient recouvert le ciel et la terre. Ils avaient tenté de réduire l’ampleur de la crise et des massacres et là le « yarkomètre » avait fonctionné à fond. L’ambassadeur de France Mr Marc Vizy vint même à leur secours en qualifiant cette crise de mineure exagérément grossie par les médias ! Ils avaient justifié l’injustifiable et avaient traité le PNP et son président de « Djihadistes !
2) La CEDEAO
Il paraît que cette institution sous régionale que nous connaissons très bien pour ses interventions dans l’histoire récente de notre pays va rendre le 31 juillet sa feuille de route pour statuer sur son sort ! Est-ce le jugement dernier ? Une sentence à la Ponce Pilate ? Un verdict à la Salomon ?
Nous savons qu’en Afrique l’UA et la CEDEAO se sont spécialisées dans la sous-traitance des diktats du monde occidental. Elles sont en quelque sorte des courroies de transmission des décisions des soi-disant « Maîtres du monde ». Comme ces décisions visent à exploiter et ruiner les peuples, il en résulte que ces deux honorables institutions sont des instruments notoires de maintien de l’ordre néocolonial. Les grandes et moyennes puissances, en intervenant dans tel ou tel pays, créent plus de problèmes qu’elles ne les résolvent parce qu’elles y défendent avant tout leurs intérêts.
La CEDEAO pourrait-elle démontrer le contraire et nous surprendre ? Sa feuille de route ne pourrait être qu’une sorte de bouillabaisse sur laquelle flotterait un Faure Gnassingbé amoindri jusqu’en 2020 et qui contiendrait de nouveaux éléments grossissant les rangs des anciens serviteurs. Tout cela revêtirait l’aspect de neuf, de changement pour que rien ne change car le RPT/UNIR et la coalition – telle qu’elle a fonctionné jusqu’à maintenant – sont les deux faces de la même médaille, la médaille néocoloniale.
En recevant récemment en stage le génocidaire-tortionnaire Colonel Yetroféi Massina à l’institut des hautes études de défense de Paris, la France montre qu’elle n’est pas encore prête à abandonner la dictature cinquantenaire qu’elle a toujours soutenue. Ce faisant, elle est complice des crimes commis par cette dictature démoniaque. La France est sur le continent noir, plus particulièrement au Togo, le cercueil des droits de l’homme.
3) L’attitude du peuple togolais.
Quelle que soit la feuille de route de la CEDEAO, le peuple togolais devrait être conscient d’une seule chose : de sa souveraineté ! Notre peuple est souverain ! Par conséquent, il a le droit de s’autodéterminer, droit reconnu dans la charte de la déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par le Togo au lendemain de son indépendance. Conformément à ce droit, d’une part, et à notre constitution ( art. 150 ) et notre hymne national, d’autre part, nous devrions nous réorganiser pour faire aboutir nos deux revendications fondamentales : le départ de Faure Gnassingbé et la fin de la dictature. C’est donc la grande rupture pour un véritable changement démocratique. La lutte de notre peuple est légitime, légale et juste !
Que devons-nous faire maintenant ?
Nous devons rester mobilisés, reprendre courage, nous réorganiser pour défier à nouveau le régime dictatorial et ses protecteurs, passer à la vitesse supérieure, car l’enjeu est de taille ! Il s’agit pour nous de reconstruire et de développer notre pays au bénéfice de tous, de le sortir de l’endettement et de réduire la pauvreté. Comme je l’ai écrit plus haut, l’endettement est une construction sociale fondatrice du pouvoir. Il est voulu et programmé par les pays dominants et leurs institutions bancaires, par exemple, en Afrique pour maintenir notre continent dans la dépendance et la pauvreté en s’appuyant sur des régimes dictatoriaux et pilleurs dont fait partie la dictature cinquantenaire des Gnassingbé que nous combattons !
Chers compatriotes ! Notre hymne national « La Terre de nos Aïeux » n’est pas un hymne ordinaire, banal. C’est un hymne révélé contenant la promesse du divin créateur. Il s’agit donc, pour notre bonheur, de génération en génération, de nous conformer à notre hymne en faisant de notre pays l’ »Or de l’humanité ! Nous sommes chanceux parmi tous les peuples de connaître clairement notre destinée et notre mission dans le monde!
Chers compatriotes ! Pour terminer, je renouvelle mon appel à tout le peuple togolais et tout particulièrement :
⦁ à la partie républicaine des forces de l’ordre, de sécurité et de défense, colonne vertébrale de la Nation : dans le chaos la vérité, la bonté et la justice ont besoin de la force pour se manifester, se vivifier et s’épanouir ;
⦁ aux honorables rois et chefs traditionnels : gardiens des traditions et de la culture de la Nation ! Votre devoir est de reconquérir votre noblesse, vos prérogatives traditionnelles et de promouvoir le bonheur des populations qui relèvent de votre juridiction ;
⦁ à tous les chefs religieux de toutes confessions, guides spirituels de la Nation ! Entre le bien et le mal vos cœurs ne devraient pas osciller et faillir! C’est le moment crucial de dire la vérité en sachant que la parole est sacrée et droite! Le peuple togolais a placé la constitution de 1992 sous la protection de Dieu / Allah ;
⦁ à la Diaspora, ambassadrice et voix extérieure de la Nation ! Partout où tu es se trouve le Togo libre !
Nous devons tous ensemble continuer la lutte, résolument et sans faiblesse, jusqu’à la victoire du bien sur le mal et pour le bien de tous dans un nouvel environnement assurant la force, la plénitude et la pérennité de notre race, la race noire ! Vox populi, vox dei ! La joie approche !
« Togolais viens, bâtissons la Cité ! »
Gloire à nos Martyrs
Vive le Togo libre et débarrassé à jamais des influences ténébreuses !
Ablode ! Fezire ! Feziye ! Ablode Gbadja !
Fait à Colmar, le 25 juillet 2018
Antoine Ati Randolph
Contact : antoinerand@hotmail.com