La récente annonce d’une augmentation significative du prix du ciment au Togo a suscité de vives inquiétudes parmi les consommateurs et les acteurs économiques du pays. Cette annonce a soulevé des questions quant à la légitimité de cette décision et à la possibilité d’une collusion entre CIMTOGO actuellement dirigé par le Ghanéen Ebenezer Somuah et ses concurrents, notamment CIMCO. Nous allons dans les lignes à venir, explorer les dessous de cette augmentation du prix du ciment et examiner les éléments suggérant une possible entente entre les acteurs du marché.
L’annonce de l’augmentation du prix du ciment au Togo a été précédée par une déclaration publique de préoccupation de la part d’Emmanuel Sogadji, le premier responsable de la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT). Emmanuel Sogadji a utilisé les médias sociaux pour informer le public de cette augmentation, attirant ainsi l’attention sur un problème potentiellement préjudiciable pour les consommateurs. Son rôle en tant que défenseur des droits des consommateurs a mis en lumière la nécessité de comprendre les raisons et les implications de cette décision.
Cette information a été confirmée par le confrère https://www.togoscoop.tg/ « Dans les prochaines heures, on assistera à une hausse du prix du ciment commercialisé par la société CIM-TOGO Actuellement livré à 70 500 F aux grossistes, il leur sera désormais cédé au prix de 79 000 F ; ce qui veut dire que ceux-ci vont y ajouter leurs marges bénéficiaires, de même les distributeurs vont le livrer à leurs clients autour de 80 à 85 000 F voire 90 000 F par endroit. En clair, le dernier client peut avoir le ciment autour de 5000 F et 6000 F. Selon nos informations, une société concurrente aussi est en tractation pour augmenter également le prix à son niveau.Ces différentes hausses procèdent d’une volonté de prendre de court le nouveau ministre Mme Mivedor avant qu’elle ne prenne possession des dossiers », lit-on sur le site.
Les conséquences
Tout d’abord, les consommateurs seront directement touchés par cette hausse, car ils devront dépenser davantage pour acheter du ciment, élément essentiel dans la construction. Cette augmentation risque également de créer des difficultés financières pour de nombreux ménages et entreprises. De plus, les distributeurs, tels que les grossistes et les détaillants, seront confrontés à la nécessité de répercuter ces hausses de prix sur leurs clients, ce qui pourrait affecter leurs marges bénéficiaires et leur compétitivité sur le marché. Les conséquences économiques et sociales de cette décision sont donc potentiellement importantes.
Les indices d’une entente entre concurrents
L’une des premières indications d’une possible entente entre CIMTOGO et CIMCO réside dans la simultanéité des hausses de prix annoncées par les deux sociétés. Il est peu probable que deux concurrents décident indépendamment d’augmenter leurs prix en même temps sans une certaine coordination ou entente préalable. Cette coïncidence soulève des questions quant à la nature de la relation entre ces entreprises concurrentes.
Une autre preuve potentielle de collusion réside dans le non-respect présumé des règles établies par le groupe HeidelbergMaterials dont CIMTOGO est la filiale ainsi que des lois togolaises régissant les pratiques commerciales. Si les deux entreprises ont délibérément ignoré ces réglementations, cela pourrait indiquer une coordination pour maximiser leurs profits au détriment des consommateurs.
Les actions du nouveau management de CIMTOGO soulèvent des interrogations. Le fait que le nouveau directeur général Ebenezer Somuah n’ait pas pris la peine de se présenter au ministre du commerce, suivi de l’introduction d’un nouveau produit sur le marché sans en informer le ministère, suggère un manque de transparence et un mépris des procédures normales. Ces actions pourraient être interprétées comme des signes d’une volonté de contourner les autorités pour augmenter les profits de l’entreprise.
Le lancement du nouveau ciment CIMTOGO, le MC 22.5, sans l’approbation ou la connaissance du ministère du Commerce, soulève des questions quant à la conformité aux réglementations en vigueur. Cette action semble indiquer un désir de pénétrer le marché sans se soucier des autorités, ce qui pourrait être perçu comme une tentative de manipulation des prix.
Alors que le ministère du Commerce tente de résoudre la pénurie de carburant qui sévit dans le pays, l’annonce de la hausse du prix du ciment ajoute une pression supplémentaire. La gestion simultanée de ces deux problèmes économiques majeurs représente un défi de taille pour le ministère et pourrait avoir des répercussions sur la stabilité économique du pays.
La hausse du prix du ciment constitue un défi majeur pour le ministère du Commerce, car elle pourrait entraîner une inflation des coûts de construction, affectant ainsi l’industrie du bâtiment et la réalisation de projets d’infrastructure. La ministre du Commerce, Rose Kayi Mivedor, devra travailler rapidement pour comprendre les raisons de cette hausse et protéger les intérêts des consommateurs togolais.
L’augmentation du prix du ciment au Togo a soulevé des préoccupations légitimes quant à une possible entente entre la nouvelle direction générale de CIMTOGO et ses concurrents, en particulier CIMCO. Les éléments présentés dans cet article suggèrent que la simultanéité des hausses de prix, le non-respect des règles et lois, ainsi que les actions du nouveau management de CIMTOGO, pourraient être liés à une tentative de maximiser les profits au détriment des consommateurs. La nouvelle ministre du Commerce, Rose Kayi Mivedor, est confrontée à un défi supplémentaire, alors qu’elle tente de résoudre la pénurie de carburant et de faire face à cette hausse du prix du ciment. Il est impératif que les autorités enquêtent sur ces allégations de collusion entre les acteurs du marché du ciment au Togo pour garantir un environnement économique équitable et protecteur pour les consommateurs