Selon le Fonds monétaire international (FMI), « le PND est finançable » à seulement trois conditions : amélioration de la mobilisation des ressources propres ou de recettes internes, consolidation de la stabilité macroéconomique, reformes structurelles et structurantes. Ce sont les trois recommandations du FMI. « En termes de mobilisation des recettes, des programmes sont en cours avec le Togo qui est le meilleur de la sous-région. Ça fait deux ans qu’on a un programme avec le Togo en termes de stabilité macroéconomique. La dette est devenue soutenable et les réformes progressent », aurait déclaré Jules Tapsoba, représentant résident du FMI.
Déjà le 8 mai 2019, un site du gouvernement, republicoftogo.com affirmait : « L’effort de réduction de la dette publique se poursuit. Le taux d’endettement à fin mars 2019 se situe à 67,3%, en dessous de la norme communautaire UEMOA qui est de 70% ». Mais dans la parution N° 3048 du 9 au 15 juin 2019, le ministre de l’Economie et des Finances déclarait lui-même : « A la fin du mois de mars, notre dette s’élevait à 70,3% du PIB, ce qui n’est pas loin de la norme de l’UEMOA, fixée à 70% ». Lorsque des médias prennent des libertés avec les données économiques d’un pays, c’est toute leur crédibilité et celle des finances qui en prennent un coup.
Parlant de la soutenabilité de la dette, le site web du Trésor du Burkina Faso définit ainsi la soutenabilité d’une dette : une dette est qualifiée de soutenable si : le ratio valeur actualisé de la dette extérieure/exportations est inférieur ou égal à 150% ; le ratio valeur actualisé de la dette/recettes budgétaires est inférieur à 250% ; le ratio service de la dette/exportations est inférieur à 15% ; le taux d’endettement public intérieur et extérieur (Encours/ Produit Intérieur Brut) est inférieur ou égal à 70%.
Lorsqu’on se réfère aux propos de Sani Yaya au sujet de la dette du Togo, rien que le dernier critère concernant le taux d’endettement public intérieur et extérieur à fin mars indique que la dette du pays n’est pas soutenable, sans encore s’attarder sur les trois autres critères. Il est certes vrai que depuis décembre 2016 où le taux cumulait autour de 82%, le Togo fait des efforts. Mais encore faudra-t-il que ces efforts n’impactent pas les investissements ; ce qui n’est pas le cas, malheureusement.
Et puis, dans des promesses faites par le Togo au FMI, il était bien inscrit la privatisation –fusion au départ- des deux banques d’Etat, l’UTB et la BTCI. Mais plus les jours passent, plus des connaisseurs renseignent que le Togo aura du mal à trouver des repreneurs à ces deux institutions bancaires. Simplement à cause de leurs ardoises et de ce qu’elles représentent pour le gouvernement. Les détails seront pour très bientôt.
Godson K.
source : Liberté